Les résultats provisoires de l’étude portant l’« impact des conférences de Dakar et Beijing sur les organisations de la société civile au Sénégal et leurs influences sur les politiques », ont été rendu publiques samedi 21 avril 2007. L’étude conduite par une équipe de chercheurs de l’Ifan a noté un net recul du mouvement social féminin en tant que force de pression par rapport au politique.
L’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) a été le cadre choisi par l’équipe de chercheurs dirigée par le professeur Fatou Sarr de l’Université Cheikh Anta Diop, pour permettre au parterre d’universitaires, des responsables d’organisations de la société civile et de politique de s’enquérir des résultats sur le fonctionnement des Ong sénégalaises. Une étude qui a pour ambition de mesurer l’impact de ces Organisations de la société civile (Osc), en mettant l’accent sur leur capacité à influencer les décisions politiques.
Elle a ainsi consisté à analyser la manière dont la société civile est appréhendée au Sénégal, la situation des Osc, le processus de participation aux conférences de Dakar et Beijing, les actions menées et les résultats obtenus. Selon Fatou Sarr, en ce qui concerne plus particulièrement les organisations féminines, l’un des plus grands constats c’est le recul du mouvement social féminin en tant que force de pression par rapport au politique. Avant 1999, en tout cas juste avant 2000, a-t-elle rappelé, « il y’a eu beaucoup d’acquis qui étaient plus le résultat des femmes qui passaient le temps à battre le macadam et à faire des marches à mettre la pression nécessaire et à faire du lobbying. » La coordonnatrice de l’étude a avancé que l’affaissement a été senti depuis 2000.
Les hypothèses sont multiples et l’une d’elles défendue par l’étude est que « la plupart des organisations qui se mobilisaient étaient des organisations qui avaient un lien avec des partis d’opposition. » Fatou Sarr pense que le fait que ces partis rejoignent le pouvoir a fait qu’en un moment donné, ces organisations de la société civile avaient un problème de repère pour dissocier les intérêts du mouvement social féminin et ceux des partis ou groupes majoritaires auxquels ces partis appartenaient.
L’étude s’inscrit dans un vaste programme de recherche de développement social des Nations Unies de Genève. Le Sénégal faisait partie des huit pays sélectionnés. La coordonnatrice de l’étude a rappelé que : « les résultats ont été positifs et ont démontré effectivement que les organisations qui ont participé à ces conférences ont gagné en expertise, en capacité de réseautage, d’influence, de lobbying, de plaidoyer ».
D’un autre côté, a-t-elle ajouté, « il y a une faiblesse de ces organisations qui est liée à la question de l’autonomie du financement, il y a des problèmes qui touchent la société civile de manière générale qui sont la question de la transparence au niveau de la gestion financière et de l’expertise aussi par rapport au domaine et à leur champ d’intervention ».
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