Au méga meeting organisé, ce week-end, par le député libéral Oumar Sy, le président du Sénat s’en est vertement pris aux Présidents Abdou Diouf et Léopold Sédar Senghor, coupables et responsables de la situation de dépendance alimentaire auquel est confronté le Sénégal, aujourd’hui. L’un et l’autre manqueraient de vision, ce qui justifie, selon lui, la pertinence de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance.
Selon Pape Diop, avec tout ce que le Sénégal a connu comme difficultés durant le règne des socialistes, il est «incompréhensible et déplorable» de voir des personnes, qui avaient participé à ces différents gouvernement, parcourir le pays pour fustiger la politique menée, depuis 2000, par Me Abdoulaye Wade. «Cette forte mobilisation des militants de Mbour est une adhésion en direction de la Goana», a-t-il souligné avant de lancer : «Vous les militants et les militantes de Mbour, vous avez démontré à la face du monde que le passage de l’opposition regroupée au sein du Front Siggil Senegaal ici à Mbour a été un échec, comparé à cette grande mobilisation que nous avons vue aujourd’hui.»
Pour le président du Sénat, tous les Sénégalais doivent soutenir la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), «une grande vision», car «un pays ne peut jamais se développer sans assurer son autosuffisance alimentaire». Selon l’ancien président de l’Assemblée nationale, «si les prédécesseurs du Président Wade avaient eu hier, la vision qu’il a, le Sénégal ne serait pas dans la situation où il se trouve aujourd’hui». L’attaque se fait plus précise, en termes d’époque et de personne. «Si entre 1960-1970, le Président Senghor avait eu cette vision, le Sénégal ne serait pas dans cette situation aujourd’hui. Si le Président Abdou Diouf, avant de partir, avait eu cette vision, on n’en serait pas là.»
Parlant de la Goana, Pape Diop a fait le parallèlisme avec l’expérience des autres. «Je reviens d’une visite officielle en Iran, où il a été question d’un exposé sur la Goana telle qu’elle a été définie par Me Abdoulaye Wade. Mais le président iranien m’a fait comprendre qu’il y a trois ans, son pays importait du blé. Mais avec un programme dans ce sens, l’Iran est complètement autosuffisant et dès l’année prochaine, il sera en mesure d’exporter du blé.» Le président du Sénat a, d’ailleurs, annoncé que la République islamique d’Iran a décidé d’aménager dix mille (10 000 ha) hectares de terres dans la Vallée du fleuve. Un espoir de solution renforcé, aux yeux du maire de Dakar, par les 200 mille hectares dans cette même zone fluviale, mais aussi par les promesses de la Casamance sur ce plan. «D’ici deux ans, si nous arrivons à aménager même 50 mille ha, nous serons largement dans les limites de la consommation nationale. Parce que le Sénégal consomme autour de 600 mille tonnes de riz.» Non sans rappeler que, malgré son importance, la culture de l’arachide rapporte moins de 50 milliards de francs, contrairement aux 400 milliards qu’une autosuffisance alimentaire permettrait de «distribuer» à l’agriculture locale.
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