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Politique

INSCRIPTION MASSIVE SUR LES LISTES ELECTORALES - L'iceberg

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INSCRIPTION MASSIVE SUR LES LISTES ELECTORALES - L'iceberg

Après plus de dix mois d'inscriptions sur les listes électorales, le fichier compte actuellement plus de 4 millions 200 000 inscrits. D'ici la clôture des opérations, le gouvernement se fixe comme objectif d'atteindre 4 millions 500 000 inscrits. Par rapport aux nombres de personnes inscrites, seules plus de 1 millions 800 000 cartes ont été confectionnées. Ce qui explique le fait que les citoyens courent désespérément derrière leurs cartes. Au moment où le ministère de l'Intérieur cherche à grossier le fichier électoral, les personnes qui ont perdu leurs droits civiques se sont retrouvés dans ce répertoire et la Direction de l'automatisation du fichier semble clamer son impuissance à les extirper du fichier.

En plus de ce problème, il y a des couacs qui sont venus s'y greffer. Ils sont entre autres liés à des rejets sans motif, erreurs dans la filiation des électeurs, lots de cartes sans listes.

INSCRIPTIONS DES PERSONNES AYANT PERDU LEURS DROITS CIVICS

« Nous n’avons aucun moyen d’empêcher cela », selon Habib Fall

Les inscriptions se déroulent très bien. Nous en sommes actuellement à 4 millions 200 inscrits sur l’ensemble du territoire. Nous allons dépasser certainement les 4 millions 500 électeurs d’ici la fin de l’opération. Pour le moment, nous avons démarré l’inscription des Sénégalais de l’étranger et la plupart des pays où le Sénégal est représenté est couvert par les opérations d’inscriptions sur les listes électorales. Ces pays se trouvent en Afrique, aux Etats-Unis d’Amérique (Usa), en Europe (France, Italie, Espagne, Portugal), au Moyen orient, bref nous avons une vingtaine d’équipes réparties à travers le monde pour prendre en compte les sénégalais de l’extérieur. Aujourd’hui nous pouvons considérer que la situation est satisfaisante. On a de l’espoir pour les deux mois à venir, notamment au niveau de l’étranger, parce qu’au Sénégal c’est presque la saturation.

Pour ce qui concerne les menaces de grève des vacataires, c’est une vieille histoire. C’était en début d’année avec les lentes procédures budgétaires liées à la mise en place du budget qui dure deux à trois mois. Cela concernait tout le pays, y compris Dakar, mais cela a été réglé.
Aujourd’hui, il y a en milieu rural 315 commissions d’inscriptions qui sont réparties dans différentes localités en dehors de Dakar. Cela veut dire que l’ensemble des collectivités est couvert à 95 %. Maintenant, nous avons encore deux mois et il y a actuellement beaucoup de commissions qui n’arrivent plus à enregistrer d’électeurs parce que simplement presque tout le monde est inscrit. Nous sommes en train de déployer un plan qui consiste à déplacer ces commissions vers des zones où la demande est plus forte et où il n’avait pas encore de commission. Cela nous permettra, dans les deux mois à venir, non seulement de couvrir tout le territoire national, mais également, de repasser dans certains endroits, au besoin pour récolter le maximum d’électeurs. Déjà, on est dans une position où le nombre d’électeurs a atteint le chiffre escompté et probablement, il n’y aura pas beaucoup d’évolution. Nous avons pu faire tout cela malgré tout ce que dit l’opposition.

315 commissions pour le monde rural

Il n’y a pas eu d’un seul coup une commission d’inscriptions dans chaque communauté rurale et une commission mobile. Même à Dakar, cela n’a pas été le cas, on n’a pas démarré les mêmes localités à la fois. Cela s’est fait progressivement. Et c’est une démarche qui a été retenue à l’intérieur du pays. Parce que démarrer en même temps dans toutes les communautés rurales alors qu’il y en a 320, cela veut dire, mettre tout le processus, y compris celui propre à la Cena. C’est utopique ! Nous avons préféré déployer progressivement dans les différentes communautés rurales et dans les arrondissements, tout en faisant en sorte que la Cena puisse suivre le rythme d’installation de ces commissions. C’est cette stratégie qui a été utilisée et qui a permis les résultats que nous avons actuellement.

Près de cinq cents ordinateurs répartis un peu partout, il y a forcément des pannes. Mais pour ce qui est des ordinateurs chaque fois qu’il y en a un qui est panne deux jours après nous intervenons pour régler le problème. Nous savons les zones où il n’y a pas d’électricité du tout, on y installe des groupes électrogènes fixes. Il y a des zones où il y en a, mais ce n’est pas stable, dans ces lieux, on a installé des groupes mobiles qui accompagnent les commissions. Nous avons installé plus de 250 groupes électrogènes à travers tout le territoire national. En réalité nous avons une couverture de l’ensemble des sites que nous avons installé nous-mêmes. Mais il faut reconnaître que dans certains cas, il y a eu des problèmes de groupes qui sont soit tombés en panne ou qui n’ont pas la capacité que nécessite la commission pour fonctionner. Il faut que le groupe électrogène donne le courant dont les machines ont besoin pour fonctionner. Cela nous a même coûté quelques appareils, mais c’est inhérent à tout déploiement d’appareil, on a su les assumer et réagir rapidement.

L’hypothèse de départ faussé

Pour ce qui est du retrait des cartes, il faut comprendre qu’il y a forcément un décalage entre les inscriptions et la livraison des cartes. Dans une première hypothèse, au départ, avant même de commencer, nous avons pensé faire en sorte que dès qu’on démarre 72 heures après, on produit les cartes. Mais à l’arrivée, lorsqu’on a testé cette solution, on s’est rendu compte qu’il y aurait un problème de logistique, parce qu’il fallait faire démarrer d’ici plusieurs dizaines de véhicules dans toutes les directions pour pouvoir livrer les cartes toutes les 72 heures à toutes les commissions réparties à travers le territoire. C’était très coûteux et finalement, on s’est rendu compte que finalement ce n’était pas tellement utile. Les citoyens n’ont pas réellement besoin de s’inscrire et d’avoir 72 heures après leur carte alors que les élections ont été même reportées. On s’est contenté d’une solution qui consiste à traiter et progressivement envoyer les cartes, sachant que pour ce qui concerne la livraison des cartes on peut délivrer les cartes jusqu’au jour des élections. C’est la loi qui l’autorise. A partir de ce moment, nous travaillons suivant une vitesse qui nous permet de produire les cartes progressivement et de les distribuer progressivement. Il ne faut pas oublier que s’il y a un important nombre de cartes dans les commissions, il se pose un problème d’organisation en leur sein pour repérer les cartes d’un électeur qui arrive dans une masse de cartes. Il peut y avoir un problème de gestion même dans la distribution des cartes. Nous avons commencé à produire les cartes à un rythme d’abord de 30 000 cartes par jour, ensuite aujourd’hui nous sommes à 50 000 cartes par jour. Dans une semaine, on sera à 60 000 cartes par jour. Notre objectif est d’atteindre la vitesse de croisière qui est de 80 000 cartes par jour. Aujourd’hui nous avons déjà produit plus de 1 million 800 000 cartes qui sont déjà ventilées dans les commissions. Mais, il reste beaucoup de cartes à produire. Mais si on fait le calcul dans quatre à cinq mois ce qui nous amène au mois d’octobre, toutes les cartes seront déjà produites et distribuées. Au niveau de la distribution, il se peut qu’il ait des gens qui ne viennent pas retirer leur carte tout de suite. Les cartes vont rester dans les commissions jusqu’à ce que la personne décide de venir les prendre. Parce que dans ce système personne ne peut venir retirer la carte d’un autre. C’est individuel et même la personne doit être présent. Si la personne est en voyage, on doit attendre son retour pour lui remettre sa carte.
Le cas des inscriptions de septembre

Si parmi les premiers inscrits, il y en a qui n’ont pas encore reçu leurs cartes, force est de constater des personnes qui se sont inscrites en novembre, ont reçu leurs cartes.
C’est un phénomène que nous avons repéré dès le début. Ce qui s’est passé, c’est qu’au début des inscriptions l’on a constaté que dans les commissions de Dakar, il y a beaucoup de d’entre elles qui ne faisaient pas correctement le travail, les inscriptions sont mal faites et cela a créé un certain nombre de problèmes au moment des saisies. On avait convenu donc au lieu de perdre du temps sur les inscriptions qui étaient mal remplies, on allait les confier à une section spéciale qui s’en occupe pendant que le reste, le mois suivant, était traité. Cela a duré presque deux mois, octobre et novembre. C’est après que nous sommes revenus sur septembre qui constituait un cas assez dur qu’on a pu régler après avoir recontacté les commissions pour redresser les erreurs. Ce qui a permis d’imprimer les cartes de septembre. C’est seulement depuis deux semaines que ces cartes sont disponibles. Mais avant, il y avait beaucoup de plaintes de personnes qui s’étaient inscrites le 6 septembre tout au début des inscriptions et qui ne trouvaient pas leurs cartes, alors que d’autres personnes inscrites dans le même mois pouvaient facilement retrouver leurs cartes. C’était simplement dû à des fiches qui étaient mal remplies, il fallait donc redresser au niveau national.

20 commissions pour tous les Sénégalais à l’étranger

D’une manière générale, la règle c’est que les inscriptions à l’étranger relèvent du ministère des affaires étrangères. C’est de sa prérogative. Nous l’appuyons sur le plan technique. C’est la première règle à savoir. C’est donc l’ambassadeur qui détermine, qui crée les commissions et les installe. Donc, la commission peut s’installer au niveau des ambassades, des consulats ou dans des locaux loués. C’est toujours laissé à l’appréciation de l’ambassadeur. Nous, à partir d’ici, on n’a aucune idée, sauf ce qu’on nous dit, ce qu’on nous rend compte.

Ce qui est important pour nous c’est que la commission soit constituée régulièrement par un texte qui nomme le président et le secrétaire et à partir de ce moment la Cena nomme son représentant dans la commission et nous, nous mettons à leur disposition une équipe technique composée de quatre personnes. Une trentaine de commissions sont installées dans des pays où le Sénégal a une représentation diplomatique. Nous avons préparé une vingtaine d’équipes techniques qui est répartie à travers tous ces pays. Une vingtaine d’équipes par rapport à une trentaine de pays, il y a des pays qui sont couverts par la même équipe. Pour ce qui est de l’Afrique, nous avons commencé en Gambie qui est le plus proche, la Mauritanie et le Mali. Ensuite, nous nous sommes déplacés vers l’Europe, notamment la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal. Ensuite, nous avons déployé une équipe pour les Etats-Unis d’Amérique (Usa). Nous avons fait également l’Afrique du nord, le Maroc, la Tunisie, la Libye, également l’Asie avec l’Arabie Saoudite et le Koweït. Nous sommes passés vers l’Afrique centrale, l’Afrique de l’ouest avec Cote d’ivoire, Burkina Faso, Niger. Et maintenant les équipes se trouvent actuellement au Cameroun, au Congo et en Afrique du sud. Il y a une couverture en tout cas de l’ensemble de nos représentations diplomatiques. Mais, il faut ajouter qu’il y a eu des difficultés au départ parce que pour toute une commission fonctionne, il ne suffit pas qu’une équipe technique soit sur place, il faut un arrêté de l’autorité, de l’ambassadeur qui crée la commission, désigne les personnes, mais surtout que la Cena également désigne des personnes sur place. Pour cela, elle a besoin de créer des délégations de la Cena à l’étranger (Decena). La première opération de la Cena, c’était d’abord d’envoyer sa direction dans les différents pays pour mettre en place des Décena. Et ce sont ces Décena qui vont choisir leurs représentants dans les commissions. Au départ, il y a eu beaucoup de pertes de temps. C’est ce qui a fait que nous allons envoyer d’autres équipes à partir de ce week-end (samedi 17 au dimanche 18 juin derniers) pour les remplacer.

Impuissance de la Daf face à l’inscription des détenus

Pour les gens qui se sont indûment inscrits, il y a plusieurs solutions. Nous recevons du ministère de la justice les condamnations sous forme de fiche. Donc, sur cette base, nous pouvons faire des recherches et intercepter les inscriptions de ces personnes. Mais, il n’est pas dit qu’on a reçu tout ce qu’il faut. Nous n’avons aucun moyen pour le moment de savoir que ce qu’on a est représentatif. Il ne faut pas perdre de vue que le citoyen lambda est un acteur important du processus, il peut - s’il connaît un détenu et voit son nom sur la liste - s’opposer à son inscription aussi bien à l’entrée, c'est-à-dire dans la commission, qu’au moment de la production des listes provisoires. Les listes vont être affichées au niveau de chaque collectivité. Il est possible de les voir un peu partout. Les électeurs qui sont dans une collectivité locale, s’ils voient le nom de quelqu’un qui a fait la prison sur les listes, ils peuvent demander la radiation de cette personne. C’est la loi qui le dit. Mais, il faut avouer qu’il se peut qu’il ait quelques cas qui passent. Mais le nombre de condamnés qui pourraient s’inscrire, cela devrait être un chiffre extrêmement faible. C’est vrai que tout chiffre est important, mais ce n’est pas vraiment quelque chose que l’on peut considérer comme ayant une incidence majeure sur le fichier électoral.



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