Jacques Diouf, Dg de la Fao : « Je ne suis pas encore candidat à la Présidentielle »

Ceux qui croyaient que le président de l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), allait se présenter à la prochaine élection présidentielle, peuvent déchanter. Au terme d’un entretien avec le Premier ministre au sujet d’un programme de lutte contre la famine, Jacques Diouf a levé un coin du voile en écartant « pour l’instant », toute volonté de solliciter un mandat au peuple sénégalais à la prochaine présidentielle du 25 février 2007.

Le cas Yayi Bony ne va peut-être pas faire école et s’étendre au Sénégal. Du moins pour l’instant. Annoncé comme potentiel candidat à la Présidentielle, par analogie (pour mimer le cas du Bénin, où un intrus est venu inverser la tendance, en laminant les politiciens), Jacques Diouf, président de la Fao, esquive et soutient, à qui veut l’entendre, qu’il reste pour l’instant à la tête de l’organisme international pour parachever son travail. « Non, pour l’instant, je m’occupe des 190 pays membres de la Fao, où je viens d’être réélu pour un mandat de six ans avec le soutien de l’Etat du Sénégal », a-t-il confié, répondant à une question. Mais auparavant, parlant du miracle béninois, il s’est exprimé, le sourire en coin, (en wolof) pour déclarer en substance que ce qui a réussi ailleurs peut ne pas forcément connaître un succès au Sénégal. Le patron de la Fao, qui semble différer l’expression de ses ambitions politiques nationales, réaffirme son engagement à parachever son travail le temps de son nouveau mandat qui a pris effet depuis janvier dernier.

600 milliards en cinq ans pour l’agriculture

En compagnie du ministre de l’Agriculture, Farba Senghor, notre compatriote a exprimé toute sa satisfaction pour le travail effectué en ce qui concerne le programme national de lutte contre la famine. Dans son ambition de donner un nouveau souffle à l’agriculture, il a promis de miser sur la maîtrise de l’eau et la promotion de l’aquaculture. Ainsi, avec une somme de 600 milliards, ce programme qui s’étend de 2006 à 2010, envisage de soulager presque l’ensemble des villages du Sénégal. Il a été en outre question de préconiser la réhabilitation des bassins de rétention, mais aussi l’ambition de ressusciter des cours d’eaux pour drainer les eaux pluviales. Aussi, informe-t-il, que cet arsenal de mesures se fera sur la base du plan triennal de l’agriculture qui embrasse aussi bien l’aspect alimentaire que l’aspect agricole. Ce programme qui concerne 14.102 villages, met surtout l’accent sur la maîtrise de l’eau. Pour cela, les acteurs entendent s’appuyer sur les organisations paysannes pour offrir plus de 30%, pour l’exploitation de poisson au Sénégal