Aminata Mbengue Ndiaye, la « Lionne » du Parti socialiste (Ps) « commandera » aux troupes de « Jamm Ji », la coalition arc-en-ciel qui regroupe les partisans de Idrissa Seck, le maire de Thiès et ancien n°2 du Parti démocratique sénégalais (Pds), la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) du Pr. Abdoulaye Bathily et le Ps de Ousmane Tanor Dieng et d’autres formations anciennement à la Coalition pour l’alternative (Cpa). De sources proches de la coalition, le choix des leaders qui iront cependant en rangs dispersés à la présidentielle, s’est porté sur elle.
« Jamm Ji » (la Paix), la coalition arc-en-ciel regroupant la Ld/Mpt, le Ps, « Rewmi » de Idrissa Seck et plusieurs autres formations politiques appartenant anciennement à la Cpa a finalement vu le jour. L’accouchement n’a pas été aisé, il s’est fait même dans la douleur, rapporte-t-on. Les négociations ont été ardues, parfois houleuses. Mais au finish, « Jamm Ji » a vu le jour et Khalifa Ababacar Sall, le Monsieur Elections du Ps et un des plénipotentiaires de la nouvelle « ligue » d’en référer aussitôt à l’organisateur en chef des élections, le ministre de l’Intérieur avant-hier, lundi 25 décembre.
Pour porter le « bariolé » de « Jamm Ji », une femme. La présidente du Mouvement des femmes du Parti socialiste (Ps) depuis 1996, Aminata Mbengue Ndiaye pour ne pas la nommer, a rallié le suffrage des patrons de la coalition pour diriger les troupes qui iront ainsi à l’assaut du bastion libéral du Parti démocratique sénégalais (Pds). La « Lionne » du Ps qui, récemment, dans sa ville natale, Louga où elle est même l’édile, a montré ces capacités de mobilisation au détriment de ses adversaires libéraux de la cité, lors de la visite désormais mémorable du chef de l’Etat dans la cité de feu Djily Mbaye, est une militante aguerrie. Une combattante reconnue au sein de son parti comme au sein de la classe politique où elle ferraille depuis maintenant plus d’une vingtaine d’années.
La ministre de Abdou Diouf (ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille) dès 1995, a fait ses classes dans l’Administration avant d’embrasser une carrière politique qui se fortifie. Elle est en effet, la Directrice de la condition féminine au ministère du Développement social d’alors de 1986 à 1989. Puis elle est chargée de mission à la présidence de la République pendant sept ans. En 1995, elle devient pour la première fois, ministre. Elle est reconduite en 1998 et son département change d’appellation. Le ministère de la Famille, de l’action sociale et de la solidarité nationale prenant le relais de celui de la Femme, de l’Enfant et de la famille.
Auparavant, la « refondation » triomphante au sein du Ps la propulse à la tête du Mouvement des femmes de ce parti en 1996 en remplacement de « l’intérimaire » de feu Fatoumata Ka, la regrettée Adji Arame Diène. Depuis, Aminata Mbengue Ndiaye préside à la branche féminine du Ps. En la proposant comme tête de liste les responsables de la coalition « Jamm Ji » ont-ils voulu se mettre à la page et faire un clin d’œil à la gente féminine qui réclame « plus de place, voire même la parité » dans la répartition des postes clés. En tout cas, ils en font la première femme, tête de liste d’une coalition à des élections législatives de l’histoire post-indépendance du Sénégal.
Certes, Mme Marième Wane Ly, cheftaine de parti, le Paréna a participé à des élections en 1998 en conduisant ses listes, mais c’est la première fois qu’une dame préside à une liste de coalition.
Cependant, on annonce que plusieurs autres personnes se sont signalées au sein de la coalition, notamment au Parti socialiste pour diriger la liste. Parmi celles-ci, on cite le nom de l’ancien président de l’Assemblée nationale lors de la 9ème législature écourtée en 2001, le président Cheikh Abdoul Khadre Cissokho. L’homme a certes l’expérience et le poids politique pour diriger la liste, notent des observateurs, mais il a le désavantage de faire partie de la vieille garde au moment où la coalition arc-en-ciel « Jamm Ji » cherche à « vendre » l’idée de la « jeunesse et de la novation ». Toujours est-il que selon des sources concordantes, les leaders de « Jamm Ji » ont jeté leur dévolu sur Aminata Mbengue Ndiaye.
Par ailleurs, si les négociations pour la constitution de la liste ont été très serrées et très dures une clé de répartition a été trouvée qui donne sur la liste nationale à «And Défar Sénégal » de Idrissa Seck 40% des sièges à pourvoir, soit 48 postes dont 24 titulaires et 24 suppléants alors que le pôle des huit se sont partagés les 60% restants, soit 72 postes dont 36 suppléants. On rapporte de sources proches de la coalition « que globalement la répartition entre les différents membres de la coalition est équilibrée ». Seuls les cas de Thiès et de Mbour avaient posé quelques difficultés finalement surmontées.
« Jamm Ji » est donc en ordre de bataille, mais elle n’en soulève pas quelques interrogations du fait sa composition. Des « ultra-libéraux » comme se plait-on à définir Idrissa Seck et ses amis « oranges » en passant par des « Verts » du Parti socialiste et les « roses » de la Ld/Mpt nourries à la sève marxiste. Un mélange assez hétéroclite qui ne semble vouloir fonctionner que pour les législatives du reste, entendu que, pour la présidentielle, plusieurs d’entre les animateurs brigueront sous leurs propres couleurs le suffrage des Sénégalais.
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