Mardi 23 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

JEAN PAUL DIAS SECRETAIRE GENERAL DU BCG « Wade et Idy ont eu des négociations sur de longues périodes »

Single Post
JEAN PAUL DIAS SECRETAIRE GENERAL DU BCG « Wade et Idy ont eu des négociations sur de longues périodes »

Le secrétaire général du Bloc des Centristes Gaïndé (Bcg) Jean Paul Dias revient dans cette interview sur les retrouvailles Wade-Idy. Qui à l’en croire sont intervenues après de longues périodes de négociations. Il aborde les élections locales et le départ de Macky Sall du Pds.

Les retrouvailles Wade-Idy ont eu lieu en début de semaine. Comment appréciez-vous ces retrouvailles ?

C’est un élément que j’ai appris comme tout le monde. Je n’ai été associé à rien du tout. Je n’ai pas de commentaires particuliers à faire. Je trouve que c’est normal que des gens qui ont eu un compagnonnage assez long puissent se retrouver. C’est la loi de la nature. Mais au-delà je n’ai aucun commentaire à faire. J’imagine que s’ils en sont arrivés là, ils ont dû négocier longuement. C’est le premier que je tire de cette affaire. À première vue, cela donne l’impression d’un moment ponctuel. Presque d’un moment d’émotion. Mais en réalité, il y a eu des négociations sur de longues périodes.

Pensez-vous comme certains observateurs que ces retrouvailles ne sont pas sincères. Vous avez pratiqué ces deux hommes. Pensez-vous que cette fois-ci c’est la bonne ?

Je pense qu’il faudra un dépassement extraordinaire des deux pour que la confiance soit rétablie. Il y a des situations difficiles à vivre de la part de l’un comme de l’autre. En politique, tout est possible. Si l’intérêt supérieur du pays les anime, j’imagine qu’ils sont en mesure de faire le dépassement.

Aujourd’hui c’est Idrissa Seck, vous êtes aussi un des enfants égarés de Wade, êtes-vous prêt à retourner à la maison si on fait appel à vous ?

Pour ce qui me concerne, le problème est très simple. J’ai été convoqué par le Président de la République au mois de mai 2008. Nous avions eu un entretien en présence de ses collaborateurs. Il avait été question, et c’était sa suggestion à lui, que nous nous retrouvions pour poursuivre les discussions,d’ avoir d’autres rencontres. Mais cela n’a pas été fait. Au mois d’Octobre, pour qu’on ne m’accuse pas de vouloir rester dans mon coin à faire le beau, j’ai pris des initiatives pour qu’on puisse à nouveau reprendre les discussions. Il m’a fait répondre d’attendre « un peu ». C’est ça son expression. De cette époque à maintenant, je pense que « le un peu » est dépassé de sorte que le Bcg (Bloc des centristes Gaïndé) chemine dans la voie que nous pensons devoir être la nôtre. C’est-à-dire, celle du service en direction du pays. Donc la balle est dans le camp du Président de la République. Je n’ai jamais caché que j’étais avec mes compagnons, disposé et disponible, pour travailler pour le pays comme je l’ai toujours fait depuis 40 ans. Et quels que soient les acteurs au Pouvoir, s’ils estiment que nous pouvons apporter quelque chose à partir de notre expérience et de nos capacités, je suis toujours prêt à y aller avec mes compagnons. Mais si on ne nous y associe pas, nous nous limiterons à briguer le suffrage des Sénégalais. Donc voilà où nous en sommes.

Vous avez dit que le président vous a fait répondre. Peut-on savoir par le biais de qui ?

Je ne dirai pas. Mais il m’a fait répondre. Parce qu’il ne m’a pas répondu directement. J’avoue que je ne l’ai pas tellement apprécié. Depuis lors, il ne se passe rien. On en est là. De toutes les façons, je le dis et je le répète, je suis prêt à aider au redressement de certaines situations dans le pays. Mais je ne suis pas prêt à une position de sinécure. Je ne suis pas prêt à une position totalement secondaire. Aujourd’hui ,le pays a besoin de gens qui ont des idées, des gens qui sont travailleurs. De personnes sérieuses. De gens beaucoup plus motivés pour participer à sortir le Sénégal des difficultés dans lesquelles il se trouve plutôt qu’à se satisfaire eux-mêmes matériellement ou autrement.

Vous voulez dire que ceux qui sont là ne font que se satisfaire matériellement ?

Non ! Il y a des gens sérieux dans le gouvernement. Il y a des travailleurs. Ça, c’est très clair. Mais c’est clair aussi que les profiteurs sont là. Je ne suis pas le Président de la République, je ne suis même pas le Premier ministre. Mais je pense que si j’étais dans l’une ou l’autre posture, ces gens ne resteraient pas.

Vous pensez à qui ?

Non ! Ce n’est pas l’objet de l’interview. Je n’ai rien à cacher. Ma position est celle d’utilité en direction du pays. Ce n’est pas une position polémique ou une position de rentier. Pour le reste, nous allons continuer à compétir pour avoir des positions à partir desquelles nous pouvons procéder au Changement. Parce que le Changement n’est pas encore intervenu au Sénégal.

Quelle est la position de votre parti, le Bcg, pour les élections locales. Vous y allez seul ou en coalition ?

Depuis l’année dernière, le parti a dit clairement que nous prendrons part aux élections locales. Je signale au passage que depuis sa création en 1996, le Bcg a été à toutes les élections. La dernière en date, c’étaientt les élections sénatoriales. La vocation d’un parti politique c’est d’aller aux élections. Et y aller seul en principe. On ne crée pas de parti politique pour faire du « Yobaléma » (remorquage) ou pour passer son temps à diffuser des communiqués sans prendre part aux compétitions. Nous avons été à toutes les compétitions. Comme le parti l’avait souhaité depuis un an, moi je serai candidat à la mairie de Dakar. Parce que Dakar, c’est chez moi. J’espère que les Dakarois comprendront qu’ils peuvent me faire confiance. Qu’ils peuvent me confier les destinées et le devenir de cette ville. Nous sommes sur cela. Nous espérons être dans les délais. Les choses sont très serrées. C’est clair que si nous avions une semaine de plus, cela nous arrangerait vraiment. Je pense que c’est dans les possibilités du ministre de l’intérieur, qui l’a déjà fait à l’époque (lors des sénatoriales), on nous a donné cinq jours pour faire les listes. Cinq jours ou une semaine serait utile pour être fin prêt. Le Bcg ira seul aux élections locales. Par contre sur ses listes figureront des personnes appartenant à plusieurs partis politiques et à la société civile.

La bataille de Dakar risque d’être rude. Parce que vous aurez devant vous d’autres candidats comme Karim Wade et Pape Diop ?

Je suis Dakarois. Je ne me présente pas à la mairie de Kébémer ou à la mairie de Sokone. Cela ne veut pas dire que les non-Dakarois n’ont pas le droit de se présenter à Dakar. Ils ont le droit. Je voudrais signaler au passage qu’historiquement Dakar a compté plus de maires non-Dakarois que de maires Dakarois. Cela peut-être n’est pas fondamental. Mais moi je me présente chez moi. La deuxième chose, c’est que je peux apporter quelque chose à Dakar. J’ai une vision d’une ville que j’ai vu se développer et que j’ai vu se détériorer. Je peux faire le distingo et faire avancer cette ville. La rendre plus moderne. Ce que nous demandons, c’est que ça soit des élections transparentes. Nous savons ce que les uns et les autres préparent et sont capables de préparer. Chacun a droit d’être candidat. Moi je veux être le maire de Dakar. D’ailleurs, je signale au passage que cela a été un vieux souhait de Me Abdoulaye Wade lui-même. Les vrais Pds le savent. Il est temps maintenant que je dirige cette ville.

Vous voulez dire que le souhait de Wade a été de faire de vous le maire de Dakar ?

Cela a toujours été son souhait. Mais les circonstances ne l’ont pas permis. Mais les vrais Pds le savent.

Mais M. Dias vous aviez eu dans le passé l’occasion quand même de faire quelque chose pour la ville de Dakar lorsque vous avez été nommé ministre de la ville. Un ministère que vous avez rejeté à l’époque ?

(Rires). Vous me faites rire. Je dois d’ailleurs remercier un journaliste qui a fait une très belle chronique dans un journal. Il m’a interpellé ce journaliste. Mais ce n’était pas le même contexte. Mais je crois que le maire de Dakar est plus apte à faire de Dakar une ville moderne qu’un ministre de la ville. Surtout qu’à cette époque personne ne connaissait le contour des attributions. Ce ministre de la ville est ministre pour toutes les villes du Sénégal. Quand j’avais été consulté à l’époque par le Premier ministre, j’avais souhaité que ce ministre soit en même temps ministre de l’habitat et de l’urbanisme. C’est cela qui aurait été logique. Pour qu’il puisse faire un travail efficace. Cela n’a pas été accordé. Je n’avais d’autres choix que de décliner cette proposition.

Comment appréciez-vous le départ de Macky Sall du Pds ?

C’est toujours regrettable de voir une famille se disloquer. Le départ de Macky, ce qui m’a gêné le plus, c’est que lorsqu’une fois parti, il a dit qu’il n’était pas et qu’il n’a jamais été libéral. Cela est un peu gênant. Parce que je ne sais pas ce qu’il était dans sa tête pendant toutes ces années-là. Ce type de reniement est gênant. On l’a poussé à partir. Cette façon d’agir jusqu’à tripatouiller la Constitution, c’est inacceptable et condamnable. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas démocratique. Ce n’est pas républicain. Son départ aura des conséquences sur le Pds. Mais il n’est pas exclu qu’un jour qu’il revienne au bercail. Il a été dit qu’il était centriste. Qu’il n’était ni de gauche, ni de droite. Je lui ai dit que le seul parti centriste au Sénégal, c’est le Bcg. S’il y adhérait cela lui faciliterait la tâche.

Le ministre de l’Intérieur a refusé de reconnaître son parti. Quel est votre commentaire là-dessus ?

Cela est la situation de l’arroseur arrosé. Macky devrait faire son examen de conscience. Lorsque Rewmi s’est vu refuser son récépissé en raison de son appellation, c’est lui qui était au devant de la scène. En disant que ce n’était pas possible. Que le mot « Rewmi » (le pays) appartenait à tout le Sénégal. Aujourd’hui son « Yaakar » (espoir) appartient à tout le Sénégal. Il reçoit en boomerang ce qu’il a fait aux autres. C’est ça le problème en politique. Il faut toujours être lucide. Il faut toujours éviter d’aller trop loin. Parce qu’on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait. Il subit, aujourd’hui, ce qu’il a fait subir aux autres.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email