Au-delà de ce qu’ils considèrent comme une absence de volonté du régime d’assoir des concertations franches et sincères avec tous les segments de la société, l’opposition et la société civile déplorent la tournure même du dialogue national du 28 mai 2016.
Selon Babacar Fall du Gradec, le président de la République avait des desseins inavoués, au cours de cette journée. ‘’En 2016, on a convoqué cette journée du dialogue national. Les gens y sont allés et chacun a pris la parole et puis, au bout du compte, ça a débouché sur la libération de Karim Wade. On a eu l’impression que le président voulait se servir de cette tribune pour faire ses manœuvres de politique politicienne. Depuis lors, rien du tout. Sur les questions essentielles relatives au processus électoral, aux réformes nécessaires dans le secteur de la justice, la loi sur le parrainage, etc., il y a énormément de problèmes sur lesquels on n’avance pas’’, déclame-t-il. Partant du même postulat, le porte-parole des libéraux renchérit : ‘’On a l’impression que le président Macky Sall voulait discuter avec le Pds directement ou indirectement en enrobant ce besoin de la convocation d’un dialogue national.’’ La preuve, selon Babacar Gaye, depuis le lancement de ce dialogue, plus rien ne s’est passé, en dehors de la ‘’libération-exil’’ de Karim Wade. Il se désole d’ailleurs que depuis lors, le fils de l’ancien président de la République ne parvient pas à fouler le sol du Sénégal, à cause de conditionnalités qui entourent le mystère de sa libération. ‘’Donc, Macky Sall avait juste convoqué ce dialogue certainement pour se donner bonne conscience et créer les conditions d’assouplir une position qui est devenue de plus en plus pesante pour lui’’, rumine-t-il.
Il est aussitôt contredit par le porte-parole de la Ligue démocratique. ‘’Au cours du dialogue de 2016, il n’a pas été question de la libération de Karim Wade. Personne n’en a discuté. Ceux qui le disent doivent donner les preuves de leurs arguments. Le président avait appelé à un dialogue en 2016 ; le Pds et les autres partis de l’opposition étaient là-bas et les questions ont été discutées au vu et au su de tout le monde. Le Pds doit arrêter de faire du retour de Karim Wade une exigence. Karim Wade a eu des problèmes avec la justice, il a été condamné. C’est à lui de se justifier’’, rétorque-t-il.
Toutefois, Moussa Sarr reconnait qu’en 2017, il n’y a pas eu un format de dialogue national comme en 2016. Raison pour laquelle, d’ailleurs, il invite le président de la République à tenir régulièrement, le 28 mai de chaque année, un dialogue qui va réunir les acteurs politiques et les acteurs sociaux pour faire le bilan de toutes les questions politiques et sociales qui agitent le pays.
ASSANE MBAYE
4 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2018 (20:15 PM)Karine
En Mai, 2018 (11:20 AM)Anonyme
En Mai, 2018 (14:11 PM)Anonyme
En Mai, 2018 (14:14 PM)Participer à la Discussion