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Politique

Kalidou Diallo, historien et responsable du PDS : « Au regard de son bilan, la défaite de Wade a été une surprise »

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Kalidou Diallo, historien et responsable du PDS : « Au regard de son bilan, la défaite de Wade a été une surprise »

L’histoire retient qu’il est le dernier ministre de l’Education nationale du régime de l’ancien président Abdoulaye Wade. Historien et enseignant à l’Ucad, Kalidou Diallo ausculte, à l’image d’un cardiologue, le cœur de l’actualité. Entretien. 


L’année scolaire est sauvée in-extrémis  par le nouveau régime. Peut-on dire que l’actuel ministre de l’Education, Ibrahima Sall a réussi là où son prédécesseur que vous êtes a échoué ?

 

Je vous remercie de me donner l’occasion de communiquer avec vos lecteurs. Avant de répondre, je voudrais aussi féliciter le journal «Le Pays au Quotidien» qui s’impose  pour la qualité de son travail. Je voudrais profiter de l’occasion pour présenter de nouveau mes condoléances à mon collègue Ibrahima Sall qui vient de perdre son père. En ce qui concerne l’année scolaire, je l’ai dit et le maintiens, elle n’a été perturbée que sur un seul secteur. Au niveau de l’élémentaire, il n’y a pas eu de grève pratiquement, au niveau des collèges et lycées, dans l’enseignement moyen secondaire, c’est principalement à Dakar et dans quelques grandes villes qu’il y a eu des perturbations majeures.

 

D’ailleurs, les résultats des examens attestent ce que je dis. (Il consulte son Ipad), au niveau du Brevet et du Baccalauréat, je ne peux pas les analyser ici.  Mais, j’ai des chiffres et des tableaux comparatifs  sur les trois années 2010, 2011, 2012. Par exemple si vous regardez les mentions bien, très bien et assez bien. En 2010, il y avait 1809 mentions, en 2011,  1637 mentions, en 2012, 1871 mentions. Alors qu’il y a encore une partie des élèves qui n’a pas composé. Et  nous sommes à 38% du taux de réussite. En 2010, nous étions à 42%, en 2011, 38% et en 2012, 38,7% alors qu’il reste une deuxième session.

 

Si je prends le brevet en 2012, la particularité de cette année, c’est que tous les candidats composent et tous ceux qui ont échoué recomposent. Contrairement au bac où il faut choisir au départ entre la première ou la deuxième session. Là aussi, avec les résultats de cette année, nous sommes à 44%. Alors que l’année passée, nous étions à 53%. Après la prochaine session, on peut dépasser ce chiffre. C’est pourquoi, je dis qu’il faut beaucoup nuancer. Après une année scolaire, les comparaisons se font en fonction des résultats. De ce point de vue, j’ai toujours dit que les grèves dans l’éducation sont toujours particulières.

 

Parce que les professeurs vont en grève le matin, le soir ils font cours. Mieux, ils font des cours de rattrapage pendant les week-ends et les vacances. Finalement, on se retrouve avec des résultats où l’impact des grèves n’est pas très visible. Pour revenir sur votre question, je peux dire qu’il (Ibrahima Sall) a réussi là où moi j’ai échoué ou le nouveau gouvernement aurait réussi là ou l’ancien a échoué, parce que nous avons fait toutes sortes de propositions et avons mené des négociations avec toutes les ouvertures possibles mais le mot d’ordre dans l’enseignement secondaire n’a jamais été levé. Eh bien ! Le nouveau régime ou mon successeur n’a rien proposé par rapport à la plate forme revendicative. Le ministre Ibrahima Sall a même commencé à négocier avant d’être installé, c'est-à-dire il n’avait  même pas des informations précises sur la plate forme, et les enseignants ont levé le mot d’ordre. Donc, il a eu plus de baraka que moi (il sourit). Je pense que tout nouveau gouvernement a un préjugé favorable. Je suis heureux  que les syndicats aient levé leurs mots d’ordre. Mais, je pense que la grande leçon à tirer de cette grève c’est l’obligation de faire respecter les textes. Liberté de grève, liberté syndicale oui mais application strict des textes, le salaire c’est après service fait. Alors, si on ne travaille pas, on n’a pas droit à être payé comme ce fut le cas.

 

Si le gouvernement continue à payer des grévistes qui n’ont pas travaillé, pourquoi ne pas payer tous les chômeurs du Sénégal. Ce débat est presque clos car parents d’élèves, populations, élèves disent tous et en chœur : «Oui  il faut couper les salaires des grévistes». Malheureusement et c’est en défaveur des syndicats : le syndicalisme a perdu une grande crédibilité surtout les enseignants par rapport à l’opinion.

 

Le mouvement syndical est-il politisé ?

 

Je ne parle même pas de la politisation du mouvement syndical. Je voudrais parler plutôt du comportement des enseignants, à la nature des revendications, sans oublier ce que les gens considéraient comme «sacrifier» les enfants. Aujourd’hui, des syndicalistes ayant tellement perdu leur crédibilité sont obligés de raser les murs. Même si j’ai échoué personnellement pour trouver un dénouement à  cette crise, le gouvernement précédent a créé les conditions pour avoir de façon pérenne un bon système éducatif. Je demanderais toujours aux syndicalistes de ne jamais sacrifier l’avenir de nos enfants. Vous ne verrez jamais dans aucun pays du monde (France, Etats-Unis ou Canada), des syndicalistes aller en grève pendant une seule journée à plus forte raison 5 mois et percevoir leur salaire comme si de rien n’était.

 

N’est-ce pas que certains syndicalistes vous reprochaient d’avoir fragilisé leur mouvement au regard de la pléthore de syndicats. Autrement dit, «diviser pour mieux régner» ?

 

Non, non je pense que ce n’est pas ce qu’ils me reprochaient. Je n’ai jamais participé à la création d’un syndicat. Ils me reprochaient plus d’être sévère dans l’application de la législation, c'est-à-dire sévère dans les sanctions parce que j’ai toujours prôné la transparence, la rigueur et la fermeté tout en étant ouvert. Une cinquantaine de syndicats d’enseignement dans un petit pays comme le Sénégal, ça n’a pas de sens. Alors que l’union fait la force. Personnellement, je n’ai  contribué à créer aucun syndicat alors qu’il y avait des demandes d’appui et des demandes de financement. Mais, j’ai toujours refusé de participé à l’affaiblissement du mouvement syndical. Une autorité a besoin d’un syndicat fort et crédible. La preuve, dans l’enseignement secondaire, la scission du Cusems où une partie lève le mot d’ordre et l’autre lance son mot d’ordre. Je n’ai pas entendu de critiques crédibles venant des syndicats me concernant. Au contraire, j’ai eu l’appui des parents d’élèves, des élèves, de la société civile et des partenaires techniques et financiers du Sénégal.

 

Pouvez-vous nous faire un bilan du président Wade dans le secteur spécifique de l’éducation, parce qu’il y a eu tellement de perturbations qu’on a l’impression que rien n’est fait ?

 

Le bilan global de Wade est satisfaisant. C’est un président qui a de la vision, de l’audace avec une capacité d’initiative extraordinaire. Il était un peu en avance par rapport à sa société, parce que les réalisations prodigieuses qu’il a faites, étaient inimaginables au Sénégal, il y a quelques années. Cet homme a beaucoup fait dans deux secteurs clés : infrastructures et éducation, culture. Le bilan est là visible surtout au niveau des enseignants. Au moment où nous quittions le gouvernement, aucun instituteur n’entrait dans une salle de classe sans une formation et un diplôme pédagogiques. Avant 2000, c’était juste 3 semaines de formation. Maintenant, le niveau de recrutement minimal est le baccalauréat. Ce n’est plus le Brevet, il n’y a plus de quota sécuritaire. C’est un concours national.

 

Au niveau de la motivation, des salaires sont multipliés par deux voire trois. Le meilleur indicateur c’est qu’avant 2000, vous ne trouvaient même pas une bicyclette dans les parkings des lycées et collèges. Aujourd’hui, les parkings sont devenus étroits pour contenir les nombreuses voitures. C’est un indicateur. Faites aussi des enquêtes dans les maisons des enseignants pour constater leur niveau de vie. Malheureusement, cela n’a pas eu un impact sur la stabilité du système. C’est même le contraire. Plus on mange, plus on a l’appétit. Avec le PDEF conçu au début de son magistère, le président Wade s’était engagé devant plusieurs partenaires au développement, à l’occasion de Dakar 2000, à atteindre la scolarisation universelle en 2015 ; 40 % du budget de fonctionnement de l’Etat et près de 6% de Pib sont affectés au secteur de l’Education. Le taux de scolarisation est passé ainsi de 68% en 2000 à 95 % en 2011 et peut être à 97% en 2012.  Le taux de scolarisation des filles est élevé avec une parité de 1,17 en leur faveur. Accompagné d’une amélioration du taux d’achèvement de 38 à 66,5% entre 2000 et 2011. Il y a aussi une multiplication des lycées et collèges. L’intégration de l’éducation religieuse dans le système classique, avec la politique des daaras modernes est une autre grande innovation avec l’option de l’obligation scolaire de dix ans.

 

La communauté internationale a honoré le Sénégal en matière d’éducation. Le président Wade et moi-même avons été nominés en 2009 meilleurs buteurs en Education en Afrique par l’ensemble des Ong autour de l’Ancefa avec IE (Internationale de l’Education). Ensuite en 2010, j’étais nominé «Champion UNGEI» initiative des Nations Unies sur la scolarisation des filles prix créé par Koffi Annan. Il n’y a que trois ministres dans le monde qui ont reçu ce Prix. Notre pays est aujourd’hui un membre du BIE à Genève et du Conseil d’administration du partenariat mondial pour l’éducation au nom de l’Afrique.

 

Pour le concours de dictée Paul Guérin Lajoie au plan international, les élèves Sénégalais ont été, deux années successives, champions du monde.

 

Il y a quelques jours, même le ministre Amath Dansokho, qui est un de mes maîtres en politique, grand opposant de Wade, a reconnu l’utilité des éco-villages et des réalisations de Wade dans le monde rural. Même avec les inondations, il y a ces dernières années de moins en moins d’écoles inondées au niveau de la banlieue du fait des efforts dans l’assainissement. Le bilan de Wade est donc largement satisfaisant malgré sa défaite aux élections passées.  Et sa décoration le 23 septembre prochain par la société civile africaine à Paris est bien méritée.

 

«Dégradation continue de la qualité des enseignements et des apprentissages, avec de faibles taux d’achèvement, de transition, et de réussite aux examens». Ce tableau sombre sur le secteur de l’Education est dressé par Abdoul Mbaye. N’est-ce pas une contradiction au regard de ce que vous venez de dire ?  

 

C’est vrai que la qualité reste un des points faibles du système éducatif  mais la dégradation veut dire recul,  ce qui n’est pas le cas. Car il y a une évolution positive de tous les indicateurs de qualité. Le taux d’achement à l’élémentaire,  c’est à dire sur 100 élèves qui entrent au CI et arrivent au CM2 sans redoubler.

 

En 2000,  ils étaient 38 seulement en 2010 ;  59 et en 2011, ils sont 66 ,5. Même si l’objectif  de  70% n’est pas atteint, on ne peut parler de dégradation. Si on compare les résultats du Système national d’évaluation des rendements scolaires (Sners) de 2006  et 2010 (financement Banque mondiale) mais également ceux du Pasec (Programme d’analyse des systèmes éducatifs) de la Confemen (Conférence des ministres de l’éducation des pays qui ont le français en partage) pour le Sénégal en 1996 et en 2006. On constate une évolution globale des seuils de maitrise en Mathématique, en lecture et les compétences de vie courante  mais bien sur des disparités persistent dans les disciplines. Les taux de transition CM2 /6e ont augmenté de 59,5% en 2009 à 68,9% en 2010 et 91,7% en 2011.

 

Le taux de redoublement reste élevé dans l’enseignement avec 16% en moyenne, mais il a baissé de 6 à 3% de 2009 à 2011 dans le primaire. En ce qui concerne les résultants aux examens scolaires, les résultats sont globalement faibles au regard des investissements mais il n’y a pas de dégradation de recul. En 2012, les résultats du CEFE sont assez faibles 53,26% avec l’académie de Kédougou 1ere avec 65% et la région de Kolda dernière de la classe avec seulement 29,22%. Pour l’entrée en sixième, les 92% de l’année dernière avec plus 170 000 admis peuvent être dépassés cette année si le décret attendu reste dans la logique des années précédentes 2010 et 2011. 

 

L’application et le renforcement des recommandations de la 3eme phase du PDEF de même que tous les programmes en cours au ministère de l’éducation avec l’appui des partenaires techniques et financiers vont améliorer considérablement la qualité des enseignements des apprentissages. Mais il faut absolument pacifier la situation scolaire en maintenant le cap sur le dialogue et la concertation.

 

Abdoul Mbaye prône une grande concertation pour la stabilité du secteur de l’Education…

 

Monsieur le Premier ministre a été un peu vague sur les solutions que le gouvernement entend apporter aux faiblesses de notre système éducatif. Il a parlé juste de concertations nationales évitant même le mot Assises de l’éducation déjà en préparation au niveau du ministère.

 

Ce que je peux dire c’est que le PDEF en lui-même implique une concertation permanente avec tous les acteurs : Société civile, acteurs non étatiques, collectivités locales, partenaires techniques et financiers qui ont tous signé des conventions de partenariat avec le ministère. Tout se fait en concertation avec  les syndicats de l’enseignement. Il y a eu déjà les Etats généraux de l’éducation en 1981, la Concertation nationale sur l’enseignement supérieur en 1992, les Assises de l’enseignement technique et la formation professionnelle en 2002. Mieux, chaque année, il y a une revue du PDEF pour évaluer et faire de nouvelles recommandations. Je pense que le nouveau gouvernement doit mettre l’accent sur l’élaboration du programme 2011-2025 en proposant des solutions. Bref, l’urgence c’est le règlement du malaise syndical au Sénégal.

 

Vous êtes un responsable libéral à Matam. Comment avez-vous vécu la perte du pouvoir ?

 

Oui, je suis un membre de l’administration générale du Pds depuis 2005 et membre du comité directeur depuis 2010. Je fais partie des cadres qui animaient la Génération du concret dont le leader est le frère Karim Wade. J’ai mis en place le mouvement des enseignants de la CG. Il était clair pour moi que la renaissance du Pds et sa survie dépendaient de l’exploitation du potentiel de relève que constituent ces structures. Je trouve que c’est une bonne chose qu’il ait des alternances comme dans toute grande démocratie. C’est vrai qu’au regard du bilan du président Wade, on peut considérer que cette défaite a été une surprise. Quelle que part aussi je ne suis pas très surpris au regard de la pression internationale et de la presse nationale en grande partie, l’opinion publique lui a été défavorable, il y a eu des erreurs certes mais au-delà des partis d’opposition traditionnel, le phénomène Macky Sall a contribué à affaiblir notre pouvoir. Le président Wade n’a pas eu le temps de former d’autres relèves après Idrissa Seck et Macky Sall. Leur départ n’a pas donné le temps au parti d’achever sa restructuration.  Et il faut rappeler que la dernière restructuration a été faite par Macky Sall qui ainsi connaissait mieux le parti renforcé par sa position de secrétaire général adjoint du Pds, directeur de campagne, premier ministre et plus tard président de l’assemblée nationale. Il a quitté le Pds avec un appareil issu du parti. Je ne suis pas surpris que malgré la jeunesse de son parti qu’il ait largué loin derrière lui les partisans de Benno et des Assises condamnés malgré eux à le soutenir face à Wade. Les Sénégalais ont préféré à la rupture radicale une sorte de continuité en élisant un acteur libéral tout de même audacieux si on connaît les péripéties de son cheminement depuis qu’il a rompu avec Wade à qui il faut reconnaître une sortie très honorable. L’histoire retiendra de lui un visionnaire plein de générosité. Feu mon ami Sémou Pathé Gueye disait que le communisme aime tellement les pauvres qu’il en fabrique. Moi, je dis que le libéralisme aime tellement les riches qu’il en fabrique. Et, le président Wade a produit des richesses ressenties à tous les niveaux.

 

Quel avenir pour la Génération du concret (GC) après la chute du régime libéral ?

 

La GC est un mouvement politique dont la vocation consiste à s’approprier la vision du président Wade pour bâtir le Sénégal. Il s’agissait pour notre génération de profiter des opportunités de financement sous Wade pour construire le Sénégal ; c’était en fait la génération des bâtisseurs devenue génération du concret. Le développement de notre pays à travers ces grandes infrastructures et ces écoles devait permettre et aux régimes futurs de ne plus s’occuper de questions d’infrastructures mais de consacrer tous leurs efforts à la lutte contre la pauvreté. C’est ça l’idée. La GC avait aussi pour vocation de contribuer au rajeunissement et la renaissance du Pds, à créer les conditions d’une sorte de relève. Malheureusement, au Pds nous n’avons pas été compris par beaucoup de responsables.

 

J’ai lu dans votre journal l’interview d’un responsable du Pds  qui  théorise l’existence d’un noyau et d’une périphérie dans le parti (il rit). J’ai une interprétation du noyau d’une autre manière. Un noyau sans épicentre est une coquille vide pour moi si on considère Wade comme un tronc, les anciens constituent les grandes branches et le noyau qui vient du fruit doit plutôt assurer la renaissance et la pérennité, à travers donc la jeunesse du parti. La renaissance du Pds ne se fera pas seulement avec ces anciens si fidèles soient ils, c’est aussi et surtout avec les cadres, les jeunes, les femmes qui croient au wadisme et sont  restés fidèles au Pds à la base pour de nouvelles reconquêtes démocratiques. Beaucoup de responsables se positionnent comme étant seuls légitimes à succéder au Secrétaire général national mais ont toutes des légitimités incomplètes se limitant à la fidélité, à la proximité ou à la simple compréhension de la vision.  Il y a beaucoup d’hommes orchestre mais pas encore de chef d’orchestre à la dimension de Wade.

 

Un  homme comme Pape Diop aurait pu dans un premier temps jouer un rôle de catalyseur pour permettre au parti de trouver un tel homme avec l’encadrement et l’accompagnement des acteurs à la dimension de Ablaye Faye, Awa Diop, Pr Iba Der Thiam et d’anciens secrétaires généraux de l’UJTL et biens d’autres.

 

Dans le passé, Lamine Guèye a produit Senghor. Ce dernier a produit Abdou Diouf. Wade a été un self made man, qui quelque part a produit le président actuel. La valeur d’un chef d’Etat c’est aussi sa capacité à susciter des vocations.

 

Voyez-vous Karim Wade comme futur leader du Pds ?

 

Je ne peux pas parler de l’avenir de la GC. La personne morale de la GC c’est Karim Wade. Il a décidé de faire une année sabbatique. La GC est un mouvement dormant mais pas mort. Je pense que le frère Karim Wade a le profil d’un homme d’Etat. S’il a l’audace de son père et s’engage d’avantage sur le terrain, il peut aller très loin.

 

En Comité directeur, le Pds a opposé son veto à la suppression du Sénat annoncée par le président Macky Sall ? Pourquoi une telle position ?

 

Je ne peux pas parler au nom du Pds qui a un coordonnateur, mon ami et frère Oumar Sarr. Mais, pour une analyse personnelle, le Sénat est dans la charte fondamentale du Pds de 1974. Le Sénat existe aussi dans toutes les grandes démocraties. C’est vrai que cette institution a été toujours contestée au Sénégal depuis sa naissance en 1998. Le président Wade l’a réhabilité après l’avoir supprimé. La suppression du Sénat est il vraiment la réponse aux problèmes des inondations?  Je ne le pense pas. C’est plus tôt un coup médiatique et une réponse politique aux différentes contradictions dans la mouvance présidentielle qui ont conduit à cette décision. Après l’effet d’annonce je considère que c’est l’Apr qui va perdre dans cette opération car les futurs sénateurs allaient élargir et renforcer la base de ce parti. Un poste politique au Sénégal est toujours un potentiel de solidarité et d’assistance pour les populations. Ici, ce sont les partisans des assises qui ont gagné. Il n’était pas d’ailleurs évident que le BBY puisse gagner ces sénatoriales ce qui serait grave pour le régime. Supprimer  le Sénat pour faire face aux inondations est une opération qui n’aura aucun impact pour trouver le demi-milliard nécessaire. Le pouvoir n’a pas le choix, il doit poursuivre l’esprit et les efforts du Plan Jaaxay.

 

On peut imaginer qu’après la perte du pouvoir vous avez repris la craie à l’université. Ou bien ce n’est pas encore le cas ? 

 

Je n’avais pas quitté l’université. J’avais arrêté mes enseignements mais je continuais mes recherches et je poursuivais mes encadrements. La semaine prochaine (Ndlr, cette semaine en cours), je vais faire soutenir deux mémoires de maitrise : «Mamadou Dia et la vie syndicale au Sénégal de 1957 à 1962» et «les relations Sino-africaine de 1949 aux années 2000». Je continue mes activités dans le secteur de l’éducation car avant même de quitter le gouvernement, j’avais créé une association, pas en tant que ministre, mais comme citoyen conscient qu’un jour je quitterai ce poste tout en continuant à servir l’éducation. Il s’agit de l’Association d’Appui au  Développement et à la Qualité de l’Education pour Tous en Afrique (Adequet/Afrique). Je suis en train de terminer une étude pour l’Ong américaine Trust Africa sur la cartographie des innovations au Sénégal. Quelles sont les innovations à la fois pédagogiques et structurelles dans le secteur de l’éducation de 1960 à nos jours ? Quelles sont les innovations réussies ou non ? Quelles sont celles qui méritent des appuis, etc ? L’Association est aussi sur un grand projet d’étude et de recherches sur les daaras modernes.

 

Vous êtes historien. La sous-région est secouée par des crises multiformes ? Etait-ce prévisible ?   

 

Par rapport à ce qui se passe au nord Mali ! Vous savez, l’Algérie avait opté de mettre fin à la religion traditionnelle, celle des confréries au profit d’un islam orientaliste plus fondamental. Ce qui à terme a donné naissance au FIS, c’est ce qui s’est répandu jusqu’au nord Mali. C’est pourquoi au Sénégal, de mon point de vue, l’option des daaras modernes consistant à appuyer et à pérenniser l’islam confrérique à la place des financements d’associations fondamentalistes, permettra d’éviter à notre pays d’être confronté à l’intégrisme dans les années à venir. Sur la Gambie, je souhaite que la crise conjoncturelle actuelle soit vite dépassée.

 

Sous le magistère du président Wade, le Sénégal avait des relations privilégiées avec la Chine dont l’hégémonie constitue une menace pour les Etats Unis et la France.     Le spécialiste de la Chine que vous êtes est-il d’avis que Macky Sall aura les mains libres comme Wade ?

 

C’est vrai que j’étais dans le dispositif pour la reprise des relations diplomatiques. Non seulement je suis spécialiste des questions chinoises à l’Ucad et j’étais à deux reprises  invité en Chine en 2002 et 2004, j’ai publié beaucoup d’article à l’époque sur ce pays et sur Taïwan ; j’ai invité en mars 2003 en tant secrétaire général du Sudes une forte délégation chinoise au congrès de ce syndicat. D’ailleurs, le Président actuel Macky Sall a accepté leur entrée au Sénégal en tant que ministre de l’Intérieur. La coopération avec la Chine s’est beaucoup renforcée ces douze dernières années et le Président Macky Sall a plusieurs fois dirigé les délégations gouvernementales et politiques à Beijing. En principe, sous son magistère cette coopération doit se renforcer. C’est vrai les premières initiatives diplomatiques du nouveau régime semble donner la priorité à l’Occident. Pour moi, tout en évitant d’être prisonnier du passé colonial et néocolonial il faut être ouvert aux nouvelles puissances comme la Chine, l’Inde, le Brésil, les Pays Arabes, la Corée, etc. il continuer à renforcer les relations bilatérales et multilatérales avec les partenaires traditionnels du Sénégal. 



19 Commentaires

  1. Auteur

    Bokolo

    En Septembre, 2012 (17:55 PM)
    ki est sorti avec un homme de signe taureau? croyez vous a l astology.. ils disent k l homme teaureau ment tt le temps, il est trop chaud,, je sors avec un taureau mais il est timide ,tres respectueux mais ca ne fait 3 mois,, tres doue pour les calins ossi,,,,,, k en pensez vous,,,
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  2. Auteur

    Alou

    En Septembre, 2012 (17:55 PM)
    Les responsables du PDS abonnés aux mensonges ! Ah c'est grave
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    Auteur

    Toto

    En Septembre, 2012 (17:56 PM)
    nous n avons pas le temps de lire des romans copier coller , poster nous des articles facilement lisibles .

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    Auteur

    Com

    En Septembre, 2012 (18:04 PM)
    jusqu'a present les pds n'ont pas encore realise que le peuple senegalais les a vires du pouvoir a 180 degres. les pds sont vraiment des etres bizarres.......
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    Auteur

    Pédés

    En Septembre, 2012 (18:21 PM)
    il doi étre fou ce Kalidou DIALLO
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    Auteur

    Kalom

    En Septembre, 2012 (18:43 PM)
    va au diable idiot
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    Auteur

    Jrumc

    En Septembre, 2012 (18:59 PM)
    ki wa khou fi dara,,,, que Dieu nous préserve de abdoulaye wade

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    Auteur

    Griot

    En Septembre, 2012 (19:14 PM)
    "Tout ce qui est excessif est ??" ..Tout ce qui est lèche cul est ??
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    Auteur

    Lobe

    En Septembre, 2012 (19:32 PM)
    se bvbhy lo be dio bdy hd bgd anj,lgh bb asf ghj lou be gadsa cxz ew sa ma dia jdji lolo hgtgbvgnh
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    Auteur

    Volai414

    En Septembre, 2012 (19:44 PM)
    N'EST PAS HISTORIEN QUI VEUT

    Avoir fait des études voire posséder quelques diplômes en histoire fait-il forcément de quelqu'un un historien? Concernant cet énergumène, j'ai tendance à croire que non. De toute manière, s'il est aussi mauvais en histoire qu'il l'a été en tant que ministre..... Jamais le Sénégal ne connaitra pire. Ce type a tué l'Education dans ce pays.

    Le comble, c'est qu'il n'a aucun compte à rendre et il pourra même prétendre à une retraite dorée sur le dos d'une jeunesse qu'il aura massacré.
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    Auteur

    Reveur

    En Septembre, 2012 (20:05 PM)
    Il devait vivre sur une planète parallele, le gus  :-D  :-D  :-D  :-D 
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    Auteur

    Mor

    En Septembre, 2012 (21:10 PM)
    Il est honnête dans sa malhonnêteté.
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    Auteur

    Sherby

    En Septembre, 2012 (21:25 PM)
    Doul rek pds
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    Auteur

    Coplan

    En Septembre, 2012 (21:29 PM)
    Sinologue? Mon oeil! Helas, le nullard Macky n'y comprend que dalle, il est capable d'en faire l'Ambassadeur du Senegal en Chine. Un vendu cui la.
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    Auteur

    Vous Recherchez Un Proche Perd

    En Septembre, 2012 (22:11 PM)
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    Auteur

    Modou Amerik

    En Septembre, 2012 (22:35 PM)
    Ce toccard devrait reviser ses lecons d'histoire pour comprendre que quand on se fout des aspirations et besoins vitaux d'un peuple , la plus douce des sanctions est la chute apres les elections.

    Wade meriterait la guillotine!
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    Auteur

    Amadou Ka

    En Septembre, 2012 (23:05 PM)
    c'est des gens comme toi qui ont dégoûté le peuple écoute toi parler !!!!
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    Auteur

    Xyz

    En Septembre, 2012 (06:57 AM)
    Au regard de l'appréciation que le peuple a fait de son bilan, la défaite de Wade a été longtemps progrmmée

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    Auteur

    Pape

    En Septembre, 2012 (08:19 AM)
    Les réalisations de Wade sont incontestables et palpables. Malheureusement, elles ont été voilées par l'incurie, la cupidité, l'arrogance, le gaspillage et j'en passe qui ont émaillés ses deux mandats. La tentative de dévolution monarchique n'a pas aidé. Les sénégalais ont décidé de tourner définitivement la page.
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