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Politique

Kalidou Dieng, député à l’Assemblée nationale : ‘La Goana, c’est bien mais si jamais on touche à nos terres…’

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Kalidou Dieng, député à l’Assemblée nationale : ‘La Goana, c’est bien mais si jamais on touche à nos terres…’
Depuis plus d’un mois, la Goana occupe le devant de la scène politico-médiatique. Plus dans la forme que sur le fond c’est-à-dire les potentiels hydro-agricoles. Originaire de l’Ile-à-Morphil et camarade d’Abdourahim Agne, le député Kalidou Dieng aborde avec nous les questions y relatives. Et c’est pour mettre en garde contre les conséquences qui découleraient de la spoliation des terres d’autrui.

Wal Fadjiri : Votre terroir, l’île-à-Morphil est une zone très fertile, alors quel accueil faites-vous de la Goana ?

Kalidou Dieng : Laissez-moi vous dire d’abord que mon domaine de prédilection, c’est l’agriculture. Je dois même vous dire que je suis né dans l’agriculture. D’ailleurs je n’ai que la terre pour survivre. Alors, si je parle de ce secteur, c’est en connaissance de cause. La Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) dont on parle tant, nous l’avons pratiquée avant même qu’elle ne soit un projet pour les autorités. Mais cela ne veut pas dire que je n’adhère pas à la Goana enclenchée par le président Wade. C’est un programme très ambitieux auquel nous croyons et accordons beaucoup d’importance. Cependant, pour atteindre l’objectif que se sont fixées les autorités, il faut au préalable définir les orientations sur les tenants et les aboutissants de la grande offensive agricole.

Wal Fadjiri : Et quels sont ces préalables ?

Kalidou Dieng : Concernant notre zone qui est un milieu potentiellement agricole, nous préconisons de partir de l’existant. Autrement dit, puisqu’il y a la terre, l’eau ne manque pas, non plus, pour y arriver, il faut qu’en lieu et place des aménagements qui existent déjà dans les arrondissements de Cas-Cas et Saldé, qu’on en fasse d’autres plus importants. Cela est d’autant plus salutaire que l’île-à-Morphil détient plus de 70 000 hectares sur 140 000 exploitables dans le département de Podor et sur les 240 000 existants dans la vallée. Ensuite, il y a lieu de faire suivre les moyens financiers tout en renforçant le système d’irrigation des superficies mises en valeur. Car, dans cette vallée, tout le monde sait que nous avons des aménagements qui datent de plusieurs décennies. Nous demandons aussi aux autorités de mettre à la disposition des paysans des motopompes et des tracteurs performants. Ce sont là, autant de mesures qui, mises en œuvre, peuvent faciliter la réalisation de l’objectif fixé par le président Wade.

Wal Fadjiri : Ne pensez vous pas que l’urgence, pour les insulaires que vous êtes, c’est de remettre sur les rails les différents aménagements hydro-agicoles financés à coups de milliards mais qui n’auront, finalement, pas servi à grand-chose ?

Kalidou Dieng : Je dois vous dire que si vous avez compris que tous les projets qui ont été exploités au temps du régime du Parti socialiste n’ont pas duré, c’est parce que, justement, ces projets n’ont pas fait l’objet de discussions avec les différents acteurs à la base. Car je ne peux pas comprendre qu’on veuille faire de l’agriculture sans, pour autant, y associer ceux qui sont sur le terrain. Et je crois que les bailleurs qui viennent doivent se poser la question de la participation ou non des acteurs, avant de donner l’argent. C’est la meilleure façon de garantir son investissement. Je crois qu’il faut privilégier le dialogue avec tous ceux qui sont sur le terrain en plus de l’expertise des ingénieurs agronomes.

Wal Fadjiri : Ne craignez-vous pas que l’éternel problème des terres ressurgisse avec la Goana ?

Kalidou Dieng : En tout cas, nous mettons en garde : quiconque toucherait à nos terres, je suis prêt à en découdre avec lui. Et je vous dis que tous les paysans sont dans les mêmes dispositions. La terre, c’est quelque chose de sacré pour nous paysans. La terre a ses réalités propres C’est un problème très sensible, c’est pourquoi, il faut éviter de s’y prendre n’importe comment. Il ne faut jamais tenter un coup de force. Sinon les conflits fonciers pourraient surgir et nul ne peut connaître les conséquences qui en découleraient. Est-ce que vous pensez que nous osons nous rendre à Dakar pour exploiter les terres des Lébous ? Alors pourquoi accepterions-nous, nous aussi, que d’autres viennent s’approprier nos terres C’est inadmissible ! Toutefois, nous pouvons comprendre que quelqu’un qui n’a pas les moyens d’exploiter ses terres discute avec celui qui peut les mettre en valeur et, en contrepartie, il gagnera quelque chose. De mon point de vue, ce qu’il faut, c’est faire un recensement général de tous ceux qui sont détenteurs de terres et ceux qui n’en ont pas. Et par le dialogue et l’entraide, on peut arriver à faire trouver à chacun son compte dans cet ambitieux programme qu’est la Goana.

 



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