«Sarko en Afrique». Ce n’est point une visite. Mais plutôt un livre sur les relations du président Français Nicolas Sarkozy en Afrique. Ecrit par les écrivains Antoine Glaser et Stephen Smith, ce livre divisé en dix chapitres raconte les tribulations Président français en terre africaine. Surtout au Sénégal avec l’affaire Bolloré, de son richissime homme d’affaires et ami Vincent Bolloré pour le contrôle du Port de Dakar. Qui s’est heurté au choix du fils du Chef de l’Etat Karim Wade sur les Emirats Arabes Unis. Mais en politique, comme en affaires, on peut toujours dépasser les malentendus autour d’une table. Surtout lorsque les intérêts sont colossaux.
Depuis l’attribution de la gestion du Port de Dakar à Dubai Port World, les relations entre l’Elysée et le Palais présidentiel ne sont pas au beau fixe. Cette adjudication a jeté un froid entre les deux chefs d’Etat. En effet, Vincent Bolloré, Président directeur général de la société et ami intime du Président Français Nicolas Sarkozy s’est vu refuser cette fois-ci l’adjudication du Port de Dakar en faveur des saoudiens. Selon les auteurs Antoine Glaser et Stephen Smith, malgré, ses appuis politiques traditionnels et ses gestes amicaux à l’égard de Wade. Car lors du 1er Avril 2007, pour la cérémonie d’intronisation de ce dernier à Dakar, Bolloré avait mis à la disposition de Me Abdoulaye Wade, son avion pour acheminer des personnalités telles qu’Alain Madelin, ami politique du Chef de l’Etat. De même que Pierre Aim, l’ancien patron de Saga, une société reprise par Bolloré et François Léotard, ancien ministre et de la même famille libérale que Wade. Les auteurs du livre estiment que Bolloré avait trop négligé, voire même, minimisé le Conseiller spécial chargé de tous les grands chantiers du pays et qui ambitionne de succéder à son père. En l’occurrence, Karim Wade, que les auteurs appellent « Monsieur fils ». Cet ancien golden boy des financiers de Warburg joue à fond la carte du Sultan Ben Souleymane, le Président de Dubai Port World qui pèse près de 200 milliards de dollars. D’ailleurs Karim Wade demeure son guide dans d’autres pays africains et prépare ses entrées au Palais Présidentiel. Mais, sans se fatiguer Vincent Bolloré tente de le contourner au cœur du golfe de Persique.
Le livre révèle qu’au départ, Bolloré voulait un marché de gré à gré. Il a d’abord proposé un important bonus, puis a envoyé des personnalités politiques françaises. Quant à Dubai Port World son intérêt pour le port de Dakar date de juillet 2006. D’ailleurs, ceci a crée une panique générale à Paris avec un redoublement des interventions. Telle que celle d l’Agence française de développement qui avait pris le contrôle financier du projet, la Banque Mondiale et le Fmi.
Malgré toutes ces tractations, le Sénégal avait déjà apposé son choix sur le groupe saoudien. En sus, d’autres projets miniers tels que Mittal au Sénégal qui se chiffre à plus de 2 milliards de dollars ,l’Emir envisage aussi de réaliser une zone franche de 800 millions de dollars, des hôtels pour 200 millions de dollars. Par ailleurs, Dubaï travaille avec le groupe saoudien Ben Laden qui a des ambitions de construction sur l’aéroport de Dakar.
Après l’échec subi à Dakar, Vincent Bolloré ne se décourage pas. Il envoie à l’Elysée une lettre de quatre pages, accompagné d’un mot introductif envoyé à la « cellule africaine » de la Présidence pour contester les « irrégularités » dans l’adjudication de la concession de Dakar.
La réconciliation
Le 22 mars 2008, Karim Wade se rend au mariage de Cécilia ex-Sarkozy et de Richard Attias. Ce qui n’a pas été du goût de Nicolas Sarkoz , ce qui ne réchauffe pas ses relations avec le Chef de l’Etat français. Lors du sommet de l’OCI, Paris n’avait pas répondu à la demande du Sénégal en matière sécuritaire. Et une sortie de Wade dans le Nouvel Observateur du 22 mai 2008,estimant que des forces prépositionnées risquaient de destabiliser certains pays, mais pas le Sénégal qui a un régime solide et une armée fidèle.
Toutefois, le fils du Chef de l’Etat a rendu visite le 26 aôut dernier, accompagné de l’avocat Robert Bourgi, à Nicolas Sarkozy à qui il a fait un coming -out sur ses ambitions politiques d’héritier. Sarkozy se prête à la manœuvre et accepte de se faire photographier dans son bureau avec le « dauphin ». Et à ce moment, Karim Wade propose carrément à Nicolas Sarkozy de choisir lui-même les entreprises françaises qui participeront aux grands travaux du Sénégal avec des financements émiratis. Une aubaine qui va aiguiser l’appétit du très « concret » Sarkozy. Et faire enterrer définitivement ( ?) la hache de guerre entre les deux hommes.
1 Commentaires
Mor Khouma
En Mai, 2012 (11:56 AM)Espérons que François Hollande va casser tous ces réseaux mafieux qui empêchent l'Afrique d'avancer. Voilà pourquoi Bolloré contrôle presque tous les PORTS des pays africains francophones, y compris pour la GUINEE Conakry de Alpha Condé (pratique que son principal opposant Cellin Diallo) n'a jamais critiqué.
Que Macky Sall nous évite ces réseaux Wadiens !
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