"Nous disons que nous voulons devenir un pays émergent, mais les pays émergents connus comme la Malaisie , Singapour, Taiwan etc. ont emprunté des voies dont nous sommes loin. Et pourtant, les connaissances et les compétences sont là. Malheureusement, pour être responsabilisé, il vous est demandé de décliner votre appartenance partisane et si vous n’êtes pas du camp du pouvoir, vous ne pouvez pas diriger une société ou assumer de hautes responsabilités. Il est donc bon que tout le monde sache où en est aujourd’hui le Sénégal", avertit M Kane.
Pour lui, "on dit qu’on fera ceci ou qu’on fera cela, mais, concernant les fameux chantiers, la plupart ont vu aujourd’hui leurs travaux ralentis ou totalement arrêtés". Et pour cause, révèle-t-il, "les fonds qui devaient provenir des pays arabes sont bloqués depuis le mois de juin, raison pour laquelle il a été demandé au Trésor public de consentir des avances, mais, comme ces avances de trésorerie n’ont pas été remboursées, il y a nécessairement une surchauffe au niveau des caisses de l’Etat, qui sont vides ou presque".
Falilou Kane croit d’ailleurs savoir que "c’est à cause de ce trou dans la trésorerie que des difficultés ont été éprouvées pour payer les fonctionnaires le mois dernier. Ce qui n’a été fait que grâce à la Banque centrale. Donc, si les fonds escomptés des bailleurs arabes n’arrivent pas rapidement, cette fin de mois de novembre sera également problématique pour le Trésor public". Or, "on ne peut tout le temps recourir à la Banque centrale, il y a des limites à la solidarité, surtout que le Sénégal était dans les pays de tête de la zone monétaire ouest-africaine et ne peut continuer à se tourner vers des pays moins bien lotis pour quémander un soutien. Ce n’est pas cela que les Sénégalais espéraient de leurs gouvernants et, au vu de la situation du pays, ils sont en droit de s’inquiéter pour leur avenir", a dit l’ambassadeur Falilou Kane, par ailleurs coordonnateur de l’Afp pour la région de Diourbel.
Rappelons qu’en fin octobre dernier, des retards notables ont été accusés dans les virements des salaires des fonctionnaires, obligeant les banques à anticiper l’alimentation des comptes de leurs clients payés par le Trésor public. Sur un autre plan, des fournisseurs de l’Etat, notamment des entreprises de Btp ayant préfinancé des travaux relatifs aux grands chantiers du président de la République , se sont plaints des retards accusés pour honorer leurs factures. Une situation à laquelle il faudra ajouter le mouvement d’humeur actuellement en cours au sein des agents des Impôts et Domaines, grands pourvoyeurs de recettes pour le Trésor.
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