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Politique

L’ARMEE ET LES URNES AU SENEGAL / PROJET DE LOI - Sur le vote des militaires sénégalais : Jeu et enjeu des pouvoirs politiques

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L’ARMEE ET LES URNES AU SENEGAL / PROJET DE LOI - Sur le vote des militaires sénégalais : Jeu et enjeu des pouvoirs politiques

Au Sénégal, l’Armée est devenue, tout au long de l’histoire politique du pays, la garante de la démocratie sénégalaise. Les nombreux soubresauts ayant rythmé l’histoire politique de notre pays ont laissé des séquelles sur la nature même de l’Armée. Elle n’est pas sortie indemne de ce rôle de gardienne du temple car, les hommes politiques, dans leurs querelles politiciennes, l’ont prise en otage. Aujourd’hui encore, c’est le Président Wade lui-même, chef suprême des Armées qui balance une bombe dans son propre camp. Il souhaite en effet que l’Armée participe au jeu démocratique. Si son projet de loi passe devant l’Assemblée nationale, à majorité bleue, il devrait donner le droit aux militaires d’être électeurs sans cependant être éligibles. Encore une bizarrerie de la démocratie sénégalaise. Ce qui semble agacer les militaires en poste en Casamance.

Me Abdoulaye Wade, en redoutable animal politique, vient encore une fois de s’illustrer en lançant dans l’arène politique une grosse pierre qui, pense-t-il, serait un écueil sur la route de ses adversaires politiques. Dans la course effrénée pour la magistrature suprême, Wade croit encore que tous les coups sont permis. En sortant de son sac à malices la carte du vote des militaires, il espère engranger les voix des quelques dizaines de milliers de soldats sénégalais. Mais, ceux-ci sont-ils prêts à jouer les faire-valoir au nouveau roi du Sénégal ? Certains militaires, rencontrés en Casamance, sont très réservés sur la question du vote, préférant que la chose soit sérieusement étudiée avant d’ouvrir ce que l’un des soldats appelle la «boîte de Pandore».

Dans la jungle de Casamance où les soldats sénégalais suivent au jour le jour la riche actualité politique sénégalaise, leur future participation au jeu démocratique fait l’objet de commentaires passionnés. Longtemps gardienne du temple démocratique sénégalais, l’Armée nationale est aujourd’hui invitée à prendre part directement au jeu. Cette vieille institution a toujours était sous l’influence de la classe politique. L’Armée sénégalaise sera, en effet, à plusieurs reprises, l’objet d’une réorganisation ; une tendance qui démontre la volonté de cette classe politique à contrôler le bras armé de la Nation. D’où les inquiétudes de Dominique Bangoura qui déclarait dans Armées et défis démocratiques en Afrique, dans Afrique 2000 (février 93-12) que «la mission de l’Armée, dont la singulière et noble tâche est de détenir légalement la force pour défendre la patrie, est déviée de sa trajectoire. Sa finalité n’est plus l’ensemble des citoyens, et leur patrimoine commun -pour peu qu’il ait existé autrement que symboliquement- mais le pouvoir». C’est en s’appuyant sur l’Armée que le défunt Léopold Sédar Senghor a su asseoir son pouvoir. Puisque l’évolution des officiers généraux dépend du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat, celui-ci s’en est servi souvent comme moyen de pression, mais aussi pour fidéliser une clientèle composée d’officiers qui lui étaient tous dévoués.

Créée à l’origine pour assurer la défense du Sénégal et de tous les Sénégalais, l’Armée, sous le règne de Léopold Sédar Senghor, se détourna peu à peu de son rôle en se transformant en machine répressive. Il faudra attendre l’an 2000 pour que l’Armée, après plusieurs tentatives restées vaines, puisse prendre sa revanche sur la classe politique en arbitrant les élections présidentielles de 2000 qui ont abouti à la première alternance politique au Sénégal. Auparavant, tous les chefs d’Etat sénégalais auront exploité les rivalités internes à l’Armée pour mieux la contrôler. Ainsi, au nom de la subordination du militaire au politique, l’Armée restera un instrument du pouvoir politique qui l’utilise au gré des circonstances.

RESERVES DES MILITAIRES EN POSTE EN CASAMANCE

Quelque part dans le parc national de la Basse Casamance, la chaleur intense de l’après-midi de ce samedi 20 mai 2006 semble avoir anéanti toute vie. Dans le silence de la jungle de la Casamance, notre véhicule roule difficilement. De temps en temps, on aperçoit un singe qui saute d’une branche à une autre et s’enfonce dans la profondeur de la forêt dense. Les hommes ont depuis longtemps déserté cette partie de la Casamance. Seuls les militaires donnent, par leur présence, un semblant de civilisation à cette jungle décidément impénétrable. Ce sont les seuls que nous rencontrons depuis que nous avons quitté le village de Emaye (à une dizaine de kilomètres au sud de Oussouye). C’est le dernier village avant le parc. Leurs cantonnements ont pour noms Taïba ou autres. Ce sont de véritables communautés qu’ils forment dans cette jungle hostile où le danger peut surgir de partout. Comme dans les villages traditionnels, les militaires ont aussi reconstitué la vie en communauté sans doute pour oublier leur enclavement. Au milieu de leur habitat, errent tranquillement des chiens, mais aussi des animaux de la basse-cour. Partout où nous croisons des militaires, ils nous accueillent avec un large sourire. Nous demandent notre destination et échangent un peu avec nous sur l’actualité politique. En effet, dans la jungle de Casamance, la politique a fait une entrée fracassante dans les cantonnements de l’Armée. «Voter, oui mais pour qui ? Pourquoi ?», s’interroge un jeune soldat rencontré dans le village de Youtou. Avec une des religieuses du village, s’engage un vif débat sur l’opportunité d’une telle décision de l’actuel régime qui souhaite que l’Armée participe, comme toutes les autres couches de la société, aux votes. «Notre place est ici. Nous devons être là pour tout le monde et ne pas nous mêler de ces choses», renchérit un autre militaire qui dit ne pas comprendre pourquoi au Sénégal les choses ne sont jamais simples. Les militaires en poste en Casamance ont appris la nouvelle sur leur éventuelle participation aux prochaines élections par les ondes. Contrairement en 2000, les militaires sénégalais vont devoir participer au vote pas en tant que simples superviseurs, mais comme électeurs.

DES ETOILES AU CŒUR DE LA DEMOCRATIE

Beaucoup au Sénégal, se souviennent des dernières élections présidentielles de 2000 durant lesquelles deux généraux ont permis au Sénégal, de donner une belle leçon de démocratie au monde entier. Les généraux Lamine Cissé et Mamadou Niang, en parfaits républicains, ont organisé le scrutin en toute transparence permettant à Wade de réaliser enfin son rêve de toujours : devenir le locataire du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor. Si les militaires ont gagné la confiance de toute la classe politique, c’est parce qu’ils ont réussi à démonter à tous que leur rôle demeure la défense de la souveraineté nationale. «J’ai toujours pensé que le rôle de l’Armée, dans les pays africains comme ailleurs, n’est pas de remplacer un pouvoir civil. Il est de garantir la sécurité du pays. La prise du pouvoir par l’Armée est toujours la marque d’un échec, le signe d’une régression.» C’est là l’intime conviction du général Lamine Cissé, ancien ministre de l’Intérieur et auteur de Carnets secrets d’une alternance. Un soldat au cœur de la démocratie. Les militaires sénégalais, contrairement à d’autres, ont toujours été au service du pouvoir politique qui, souvent, n’hésitait pas à s’en servir comme instrument de répression des opposants. Et si sous Léopold Sédar Senghor, l’Armée a pleinement joué ce rôle de force de l’ordre à côte de son rôle républicain de force de sécurité, c’est sous Abdou Diouf, mais aussi sous Abdoulaye Wade, qu’elle s’imposera comme l’arbitre du jeu démocratique.

Beaucoup de généraux mis à la retraite se verront proposer des postes politiques ou des postes de direction de grandes sociétés publiques. Mais, leur fait d’arme le plus spectaculaire, c’est d’avoir permis une alternance politique au Sénégal, ultime preuve de la maturité de la démocratie sénégalaise. En effet, au lendemain de la présidentielle du 19 mars 2000 au Sénégal, le général Lamine Cissé, nommé ministre de l’Intérieur depuis le 17 janvier 1998, avait pour périlleuse mission d’informer le chef de l’Etat sortant que le peuple souverain avait choisi son challenger comme nouveau président de la République. Le général Cissé s’acquittera de cette mission sans chercher à humilier le président sortant, mais non sans fermeté, puisque les partisans de Abdou Diouf voulaient, contre la volonté populaire, tenter un hold-up électoral. L’officier général accomplira avec brio sa tâche ; ce qui lui a valu la reconnaissance de la Nation entière. Ministre de l’Intérieur, le général Lamine Cissé était ainsi le grand organisateur du scrutin de 2000, salué par la communauté internationale pour sa parfaite organisation et sa transparence. Lui, comme son collègue à la tête de l’Observatoire national des élections (Onel), le général Mamadou Niang nommé à ce poste depuis 1997, reçurent même -chose rare en Afrique- les félicitations de tous les participants au scrutin (les vainqueurs comme les vaincus).

Dans les écoles militaires, on enseigne aujourd’hui aux futurs officiers que l’Armée doit être, en toutes circonstances, loyale aux institutions de la République. Elle doit être dévouée aux hommes qui incarnent ces institutions et ne doit pas s’immiscer dans le travail des hommes politiques. Par fidélité envers les élus du peuple, elle doit même pouvoir, en cas de nécessité, s’opposer à toute tentative de déstabilisation des institutions républicaines. Cette barrière érigée comme contre-feu, a pour objectif de décourager les éventuels apprentis putschistes. En donnant le droit de vote aux militaires, le danger existe, pourtant, de donner en même temps de mauvaises idées à certains. Avec le vote de cette loi, qui va autoriser aux militaires de pouvoir exercer leur devoir de citoyens, la donne va changer. Ils ne serviront plus d’interface aux querelles politiques car, désormais, ils vont pouvoir peser de leur poids pour faire élire «leur» candidat.

DE LA PREROGATIVE PRESIDENTIELLE

Tous les chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du Sénégal ont toujours fait de la nomination des généraux de l’Armée un enjeu politique. Le choix ne se fait jamais au hasard. C’est, en effet, l’occasion pour chaque président en exercice, à travers ces nominations, de se ménager un abri contre les mauvaises surprises. Mais, c’est l’actuel président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui s’est le plus illustré dans ce jeu. Depuis son arrivée au pouvoir en 2000, il aura, en six ans, battu tous les records de nomination de généraux que ses prédécesseurs. «Aucun d’eux, de Senghor à Abdou Diouf en quarante ans de règne, n’a élevé autant de généraux à la fois pendant leur magistère», analyse le journaliste Madior Fall. Dans un article au vitriol intitulé Trois Corps d’armée, Deux Divisionnaires, Dix Généraux de Brigade : Inflation d’étoilés au sein de l’Armée nationale, il explique comment Abdoulaye Wade distribue des étoiles à la pelle dans l’Armée, suscitant ainsi une véritable inflation de généraux, jamais égalée dans le passé. Ces nominations sont pour le chef de l’Etat une garantie pour l’avenir. Le chef de l’Etat, qui est prêt à tout pour s’attirer les bonnes grâces de l’Armée, croit qu’en accordant le droit de vote aux militaires, ceux-ci reconnaissant à son endroit, lui accorderont leurs voix.

Parmi les nombreux généraux promus depuis l’arrivée de Abdoulaye Wade au pouvoir, il y a trois généraux de Corps d’armée. Parmi eux, le chef d’Etat major général des Forces armées, Pape Khalilou Fall, son prédécesseur à ce poste, Babacar Gaye et le Haut commandant de la gendarmerie, Directeur de la Justice militaire, Abdoulaye Fall. L’ancien inspecteur général des Forces armées, Antoine Pierre Ndiaye, est passé depuis le 10 mai 2006, au grade de général de Division et remplace en Côte d’Ivoire le général de Division Abdoulaye Fall. Il y a aussi le général de Corps d’armée Amadou Tidiane Dia, Chancelier de l’Ordre national du Lion. Les dix autres généraux sont le responsable des Sapeurs pompiers, le général Gabar Diop, le sous-chef d’Etat major général des Forces armées, Kader Guèye. Parmi les généraux promus, on peut aussi citer le médecin-chef du président de la République, le général Mara Ciré Mané, le pilote de l’avion présidentiel, le général Madické Seck. Dans cette longue liste, on peut retenir aussi les noms de l’intendant Abdoulaye Diagne, de l’ambassadeur en Guinée-Bissau, le général Abdoulaye Dieng et Bacary Seck, le chef d’Etat major de l’Armée de terre. Toutes ces personnes ont cependant, à l’image de toute notre Armée, un grand mérite et préféreraient sans doute servir leur pays sans que le chef de l’Etat ne s’immisce dans leur vie. Abdoulaye Wade se sert de nos valeureux soldats dans un but personnel : être réélu à la tête de l’Etat ; même s’il le faut, sacrifier sur le banquet de la victoire, des militaires.

HOSTILITE AUX COUPS D’ETAT

C’est l’atout principal de l’Armée sénégalaise : n’avoir jamais fomenté de putsch même si la vérité voudrait que l’on précise qu’il y en a bel et bien eu, mais qu’ils ont tous échoué. Cette exception sénégalaise dans une Afrique où presque tous les pays ont au moins été une fois dirigés par des militaires, nous la devons, quelque part, au fait que la Constitution garantissait jusqu’ici la neutralité de l’Armée. Un commandant de l’Armée avance, quant à lui, cette hypothèse pour expliquer l’aversion qu’ont les militaires sénégalais pour les coups d’Etat : «Au Sénégal, l’Armée est immergée dans la société. Les officiers sont recrutés par volontariat. Il y a même des officiers qui, à un moment bien précis de leur carrière, arrêtent tout pour aller faire autre chose dans le civil. Ils vont gagner de l’argent.» Il y aurait donc de nombreux ponts entre l’Armée sénégalaise et le peuple. Cette belle histoire a pourtant connu des heures sombres. On a même assisté à des faits rocambolesques comme en 1968, lorsque Léopold Sédar Senghor, menacé par la rue, voulut laisser le pouvoir aux militaires. Une première dans l’histoire politique du Sénégal, habitué à instrumentaliser l’Armée pour régler ses conflits politiques. Mais la crise de mai 1968 était si intense que le président de la République ne voyait son salut que dans une prise du pouvoir par les militaires. Son offre fut déclinée, selon la légende, par Jean-Alfred Diallo (qui vient de disparaître au mois de mai à Versailles en France) qui fut, au lendemain de la crise de 1962, le chef d’Etat-major de l’Armée sénégalaise. Celui-ci avait auparavant refusé d’exécuter les ordres du pouvoir qui demandait à l’Armée «de tirer à vue et sans sommation» (confidence rapportée par Maguette Lô dans son ouvrage L’Heure du choix, l’harmattan, 1986). Cette attitude fut certainement analysée par Senghor comme étant une rupture dans la relation de confiance qu’il avait tissée avec l’Armée. Il convoqua alors un Conseil national de sécurité dont l’ambiance est rapportée par Maguette Lô, un proche de Senghor, dans son livre précité, L’heure du choix. «Le général Jean-Alfred Diallo, à l’issue d’une réunion du Conseil supérieur de sécurité, posa au président de la République, secrétaire général du parti au pouvoir, la question suivante : «Où se trouvent donc les militants de votre parti ?» Et le Président Senghor de répondre à cette question fort embarrassante : «Mon général, prenez le pouvoir, si vous le voulez !» Et prenant la main de son interlocuteur, comme pour l’inviter à le suivre, il avait ajouté : «Avec vous, je sais, tout va bien.»

SYNDROME D’ICARE

D’autres Sénégalais, contrairement au général Jean-Alfred Diallo, tenteront de prendre le pouvoir par la force. En 1966 en effet, l’ancien Aide de camp de Mamadou Dia, le capitaine Dé Momar Gary, avait tenté un putsch. Il décédera avant même la découverte du complot, dans des circonstances aujourd’hui non encore élucidées. Mais, la tentative de putsch la plus spectaculaire a eu lieu en 1988, au plus fort d’une crise post-électorale. Cette tentative de coup d’Etat concernait le général Tavarez Da Souza, le chef d’Etat-major de l’Armée d’alors. «J’étais au cœur des événements. J’étais à l’époque commandant de la zone militaire de Dakar. Au lendemain des élections de 1988, il y a eu des problèmes partout dans le pays. Seulement, on ne peut pas dire avec exactitude qu’il y a eu ou non tentative de putsch. Pour ma part, j’avais contrôlé toutes les unités du Cap-vert qui sont les unités essentielles de l’Armée : les commandos et les blindés, sans jamais remarquer quelque chose d’anormal. Le seul hic, c’est que dans les interventions pour le rétablissement de l’ordre, on a constaté qu’il y avait beaucoup de lenteurs dans la réaction. Certains ont même parlé de retenue de la part de l’Etat-major et ont pensé, à cet effet, que c’était fait à dessein pour laisser pourrir la situation et créer les conditions d’un putsch», se souvient un officier général de l’Armée sénégalaise, aujourd’hui à la retraite.

Cependant, il faut rappeler que ce n’était pas le rôle de l’Armée de rétablir l’ordre, une mission qui, en principe, est dévolue à la police. On s’est donc servi d’un faux alibi pour se débarrasser d’un général, peut-être pas très accommodant. Cet épisode permet au moins de comprendre qu’il appartient à l’Etat d’éviter de créer les conditions de crise qui imposeraient à l’Armée de prendre le pouvoir. On ne peut donc pas dire que lorsqu’il y a crise, lorsque les libertés sont bafouées, lorsque le pays va à la dérive, lorsque les gens se sentent brimés, que l’Armée, étant la seule force constituée, ne puisse jouer son rôle de garante de l’unité nationale. «Personne ne le souhaite mais, lorsqu’il n’y a plus de pouvoir, l’Armée doit assumer son rôle en rétablissant l’ordre et en réorganisant le pays», rappelle un officier de l’Armée. Ces mots rappellent qu’aucun pays africain n’est à l’abri d’un coup d’Etat. Le 21 juillet 2004, Birame Ndoumbé Diop et Amadou Lamine Ndiaye, deux anciens militaires, auraient, selon la presse sénégalaise, tenté un coup d’Etat. «Certains militaires, encore sous les drapeaux, sont soupçonnés de faire partie du coup d’Etat (…) Les putschistes avaient prévu de prendre l’aéroport Léopold Sédar Senghor, le Palais présidentiel et la Radio télévision sénégalaise», écrivait, le 17 juin 2005, notre confrère Madiambal Diagne, directeur du journal Le Quotidien, dans un article intitulé : «Tentative de coup d’Etat contre Wade : deux personnes arrêtées.» Cette information révélée, presque un an après les faits, explique la méfiance des autorités politiques sur ces questions et leur prise de conscience que désormais, tout peut arriver au Sénégal. Même le pire.

Malgré cette affaire qui a les allures d’une mise en garde, Abdoulaye Wade, tel Icare, continue à jouer avec le feu de l’Armée. Le chef de l’Etat devrait pourtant relire la mythologie grecque car, Icare, fils de Dédale et d’une esclave crétoise, Minos, s’est un jour retrouvé enfermé avec son père dans le Labyrinthe. Tous deux purent s’échapper grâce aux ailes que Dédale fabriqua et qu’ils attachèrent sur leurs épaules avec de la cire. Avant qu’ils ne prennent leur envol, Dédale expliqua à son fils qu’il ne fallait pas s’approcher trop près du soleil. Mais, Icare, dans sa folie de pouvoir voler, s’éleva toujours plus haut dans le ciel si bien que les rayons du soleil firent fondre la cire. Les ailes se détachèrent, et le malheureux sombra dans la mer qui, depuis, porte son nom. C’est peut-être ce qui attend aussi Me Wade qui, dans son obsession à rempiler à la tête de l’Etat, en se permettant de tripatouiller la Constitution, se retrouvera dans les poubelles de l’histoire au lendemain du scrutin de 2007.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Honoris Causa Diom Ak Diomb

    En Novembre, 2014 (06:35 AM)
    NOTRE PAYS VIENT DE LOIN DANS LES TENEBRES DU FAUX DE FORGE ET DU FOU DE LA FOLLE RUMEUR
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