Législatives : Pourquoi la liste des indépendants a été rejetée

La seule liste indépendante, qui avait manifesté son souhait de participer aux élections législatives du 3 juin prochain, sera absente de ces joutes électorales. C'est parce que celle-ci, dirigée par Alassane Ndoye et composée de chauffeurs et de transporteurs, n'a pas notifié son existence au ministère de l'Intérieur, ainsi qu'il est exigé des listes indépendantes et des coalitions qui doivent satisfaire à cette formalité, au plus tard, la veille de la clôture du dépôt des listes.

Finalement, ce sont quatorze listes au lieu de quinze, comme initialement annoncé, qui seront en lice lors des élections législatives du 3 juin 2007.

L'unique liste indépendante regroupant des chauffeurs et des transporteurs, sous la férule d'Alassane Ndoye, n'a pas été acceptée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. C'est parce que, explique le directeur des Opérations électorales, Thierndella Fall, celle-ci n'a pas satisfait aux conditions de dépôt retenues pour les listes indépendantes et les coalitions. En effet, ces dernières doivent obligatoirement notifier leur existence, au plus tard, la veille de la clôture du dépôt des listes des candidats. Ce que n'ont pas fait, selon Thierndella Fall, Alassane Ndoye et ses partisans. ‘C'est pourquoi ils n'ont pas pu déposer leur liste’, explique le directeur des Opérations électorales qui précise qu'il ne s'agit pas, cependant, d'un recalage. ‘Pour qu'une liste soit recalée, il faut d'abord qu'elle soit déposée’, fait-il remarquer. Et pour le cas de la liste dirigée par Alassane Ndoye, elle n'a même pas été déposée pour les raisons évoquées supra.

Les quatorze autres listes qui ont pu être déposées, ont été acceptées et elles sont désormais tombées dans le domaine public. En effet, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a publié, hier, par arrêté, la liste des candidats investis par les partis et coalitions de partis. Il s'agit, dans l'ordre de dépôt, de l'Alliance Jëf Jël, du Rassemblement des écologistes du Sénégal (Res-Les Verts), du Mouvement de la réforme pour le développement social (Mrds), du Front pour le socialisme et la démocratie/Benno Jubël (Fsd/Bj), du Rassemblement pour le peuple (Rp), de la Convergence pour le Renouveau et la citoyenneté (Crc), du Rassemblement patriotique sénégalais/Jammi Rewmi (Rps/Jr), de la Coalition And Defar Senegal, de la Coalition Takku Defarat Senegal, de la Coalition War wi, de la Coalition 2007, du Parti social démocrate/Jant Bi (Psd/Jb), du Parti socialiste-authentique (Ps-a), de l'Union nationale patriotique (Unp).

La publication des listes marque la volonté des autorités d'organiser, à date due, les élections législatives malgré les démarches entreprises par des membres de la société civile pour renouer le fil du dialogue entre le pouvoir et la frange de l'opposition qui a décidé de boycotter ces joutes électorales. Mais, la médiation d'Alioune Tine et du Pr Babacar Gaye avait peu de chance d'aboutir. Elle a buté, dès le départ, sur le refus catégorique du palais de la République de se mettre autour d'une même table avec des acteurs politiques qui ne reconnaissent pas la légitimité de Me Abdoulaye Wade, élu, selon eux, à la suite d'une ‘mascarade électorale’. La machine de la médiation sera totalement grippée avec le refus des leaders des partis qui ont boycotté les législatives de reconnaître la légitimité du chef de l'Etat.

Dans le même temps, l'idée d'un report de ces joutes électorales est définitivement enterrée. En effet, si le dialogue souhaité entre le pouvoir et cette partie de l'opposition devait déboucher sur la levée du mot d'ordre de boycott de cette dernière, les élections législatives seraient inéluctablement repousées. D'ailleurs, selon certains, la motivation inavouée du dialogue serait le report des législatives. Mais, c'était, aussi, sans compter avec le refus catégorique des partis ou coalitions de partis qui sont décidés à compétir et qui ont déjà déposé leurs listes.