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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

L’opposition décide de participer aux locales : Au nom de quelle logique ?

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L’opposition décide de participer aux locales : Au nom de quelle logique ?
Les partis membres du front Siggil Sénégal s’acheminent de manière irréversible vers la levée de la mesure de boycott des élections. Cela, sans qu’aucune des exigences qu’ils avaient formulées, n’ait connu un début de solution.

L’opposition dite significative, regroupée au sein du Front Siggil Sénégal, a décidé de prendre part aux locales du mois de juin prochain. Cela, après avoir successivement boycotté les élections législatives et les sénatoriales. Et dans les deux cas, les arguments avancés pour ne pas participer à ces consultations tournaient autour de la non-fiabilité du fichier électoral pour, par voie de conséquence, en exiger l’audit. Jusqu’au moment où ces lignes sont écrites, à notre connaissance, aucun audit n’a été fait sur ce fichier dont l’opposition conteste la fiabilité. Alors, la question qui se pose est celle-ci : au nom de quelle logique, l’opposition a-t-elle décidé de participer à ce scrutin qui, quoique l’on en dise, n’est en rien plus important que celui des législatives ? Qui l’a mandatée pour le faire ?

Ici et là, l’on a entendu dire que c’est la base qui a donné le feu vert. Mais, aussi loin que remontent nos souvenirs, la même base n’avait pas été consultée lorsqu’il s’est agi de la décision de ne pas participer aux deux élections passées. Cette base que l’on ne convoque que pour donner un semblant de légitimité à des décisions qui n’en ont pas, avait appris, comme tout le monde, que les directions des partis ont décidé de boycotter les législatives. Et l’erreur serait de croire ou de faire croire que c’est parce qu’elle avait avalisé la décision qu’elle ne s’est pas rendue aux urnes lors des élections législatives. D’autres compétences plus avérées que les nôtres se sont évertuées à analyser dans le menu détail les raisons souterraines de ce boycott massif. Pour notre part, nous nous limiterons à en citer deux : il s’agit, d’abord, d’une désaffection des populations vis-à-vis de la chose politique (ce qui est, tout de même, inquiétant) ; ensuite, d’un déficit de confiance des mêmes populations par rapport à la classe politique (tous bords confondus). L’une dans l’autre, ces raisons devraient inviter l’opposition boycotteuse à plus de retenue dans sa manière ostentatoire de vouloir considérer comme sa propre victoire le faible taux de participation au scrutin législatif de 2007.

Par ailleurs, l’opposition dite boycotteuse avait fait de sa rencontre avec le président de la République (qu’elle avait refusé de reconnaître comme tel) une condition non négociable de sa participation aux consultations à venir.

Jusqu’à ce jour, malgré quelques initiatives prises çà et là, aucune volonté d’inviter cette opposition n’a été notée du côté du Château où l’on fait comme s’il n’existait pas d’opposition…, du moins en dehors du Pds. Parce que, depuis la fin de la bipolarisation consacrée par l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale, seul le Pds s’oppose au Pds (cas Wade-Macky).

Aujourd’hui, ce que l’opposition devrait faire, c’est assumer son erreur historique d’avoir laissé le Pds s’accaparer de la quasi-totalité des sièges au niveau du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) où il s’est fabriqué une opposition à la carte et dont le souci n’est guère de s’ériger en contre-pouvoir au groupe libéral. A défaut, elle doit assumer sa responsabilité en restant logique et cohérente avec elle-même tant qu’un début de solution n’est pas trouvé à la lancinante question du fichier électoral. Au cas où elle déciderait de participer, elle devra, d’avance, accepter les règles du jeu électoral et, par conséquent, accepter une légitimation a posteriori de toutes les victoires du Pds, passées et à venir. Parce qu’il faut être d’une maladive naïveté pour croire, un instant, que le Pds va lui dérouler le tapis rouge pour lui permettre de contrôler les organes élus des collectivités locales.

C’est connu en politique : plus on a de pouvoirs, plus on a envie d’en avoir. Les chefs de villages auraient été élus que le parti au pouvoir aurait tout fait pour les contrôler. Les élections locales ayant, malgré tout, un enjeu national n’échappent pas à cette règle.



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