L’opposition prône l'unité au congrès de la Ld : Niasse et Tanor en phase sur le discours et la méthode

Le VIe congrès de la Ld/Mpt qui a réuni tous les leaders du front Siggil Senegaal a permis de voir un peu plus clair dans les projets des uns et des autres. Le constat est que Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse ont tous souhaité l’unité de cette coalition autour d’un seul et même projet politique avec, à la clé, la chute du régime de Me Wade.

‘Je voulais apporter quelques précisions pour dire qu’il ne faut pas que les problèmes soient personnalisés. Entre mon grand frère Moustapha Niasse et moi, il n’y a pas de problème personnel’, a lancé hier, du haut du présidium du congrès de la Ld/Mpt, Ousmane Tanor Dieng aux congressistes. Ce en réponse au leader du Jëf jël Talla Sylla qui, dans son discours invite le secrétaire général de la Ld/Mpt ’à travailler pour que Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng s’entendent’ afin de sauver l’unité du front Siggil Sénégal et ainsi faire face au régime d’Abdoulaye Wade. Et comme pour vider définitivement cette question qui semble se jouer entre le Ps et l’Afp, le secrétaire général du Ps invite ses camarades alliés à ‘aller au-delà’ de la simple proclamation de l’unité. Il propose la construction d’un projet politique et l’identification d’une équipe qui mettra en œuvre ce projet. ‘Autre précision, il faut qu’à partir de ce congrès de la Ld/Mpt nous allions au-delà de la proclamation. Parce que jusque-là nous proclamons l’unité, la cohésion, le rassemblement’, a-t-il fait savoir. ‘Aller au-delà’ c’est ‘construire un projet politique pour éviter ce qui est arrivé en 2000. Abdoulaye Wade s’est pris comme un messie dont le destin se confond avec celui du Sénégal. Nous avons vu ce qu’il en est advenu’. Pour éviter que pareille situation ne se reproduise, le socialiste en chef renvoie ses camarades aux enseignements de Léopold Sédar Senghor : ‘travailler avec méthode et organisation’. Alors martèle Ousmane Tanor Dieng, ‘construisons un projet de société, définissons les institutions qui incarnent ce projet politique, identifions une équipe qui mettra en œuvre ce projet politique’. A partir de ce moment, ’il nous restera seulement à nous entendre pour former l’équipe la plus cohérente’. Selon M. Dieng, dans une démocratie ‘authentique’, l’essentiel n’est pas la sélection des hommes ni les disputes sur les candidatures. Mais ‘c’est de se mettre d’accord sur un projet politique et rassembler autour de ce projet les forces sociales politiques et démocratiques de notre pays’. Pour conclure, le secrétaire général du Ps demande à l’assistance de retenir ‘définitivement que l’essentiel c’est le projet politique. Que c’est le projet politique qui porte la dynamique et que sur la base de cette dynamique c’est le collectif qui porte l’individuel’.

A la suite de Tanor Dieng, la question de l’unité de l’opposition revient dans les propos de Moustapha Niasse. Selon le leader de l’Afp le contexte actuel du pays impose aux partis de l’opposition la réalité des deux objectifs : Premièrement, faire partir de ce pays le régime d’Abdoulaye Wade.

Deuxièmement , redresser le Sénégal parce qu’il ‘ est tordu ’ a fait savoir M. Niasse. Non sans ajouter que cela doit se faire dans le respect de la Constitution et de la loi. Le secrétaire général de l’Afp estime que ce sentiment est aujourd’hui largement partagé. Et c’est pourquoi, dit-il, ‘ l’opposition doit faire siennes ces trois logiques ’.

D’abord la logique de l’unité. A ce sujet Niasse dit être en phase avec Talla Sylla et Ousmane Tanor Dieng. Car ‘nous devons nous oublier, nous dépasser et ne voir que l’intérêt du peuple’.

Ensuite la logique du dialogue avec le peuple. Parce que, estime Moustapha Niase, ‘ les femmes, les hommes, les croyants, les enseignants...le peule sont fatigués ‘.

Et enfin la logique de l’action qui, explique le chef des progressistes, consiste ‘ à déboucher sur une voie, une méthode qui permet de définir et défendre une stratégie qui nous ramène à l’unité’.

Analysant l’état de la dégradation de l’économie nationale, Ousmane Tanor Dieng pointe un doigt accusateur sur le chef de l’Etat. Selon lui ; ‘notre économie est en lambeau par la faute de Abdoulaye Wade’. Le front social bouillonne de partout parce que ‘les Sénégalais sont fauchés, fatigués et fâchés’. Le pays est en crise et la question qui s’impose, selon le secrétaire général du Ps, est : ‘Qu’est-ce qu’il faut faire ?’ La solution à cette crise se trouve dans ‘l’unité, la cohésion, le rassemblement’.