C’est cela le Sénégal, ce qui s’est passé hier à Paris et que beaucoup de Sénégalais ont suivi en direct ! L’émotion était à son summum (échanges de procédés entre les présidents Wade et Diouf) et les différents intervenants n’ont pas fait dans la clause de style ou dans la langue de bois pour magnifier le sens de l’événement avec toute la solennité qui sied.
Avant-hier, en nous entretenant avec le chef de l’État, il nous signifiait qu’il récusait l’unanimisme et souhaitait la présence de l’opposition qui avait annoncé son intention de venir manifester à Paris. Nous n’avons pas manqué de penser, un moment, que le chef de l’État faisait peut-être là contre mauvaise fortune bon cœur. Que nenni ! C’est aujourd’hui, après la cérémonie officielle, que nous avons encore une fois mesuré tout le génie politique de Me Wade. L’opposition a commis une erreur irrémédiablement fatale. Certains leaders ont snobé et d’autres s’en sont pris à l’Unesco, donc à la communauté internationale. L’absence de leaders d’opposition pour des motifs loin de convaincre ceux-là qui, jusqu’à hier éprouvaient une certaine sympathie pour eux, le nombre confidentiel de manifestants (une trentaine malgré la présence de M. Amath Dansokho) et, enfin, le témoignage fatal du Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), ont fini par préfigurer de l’issue de la présidentielle de 2007. C’est la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) qui, elle-même, a installé, au cœur de l’espace public, le débat sur la succession de Wade avec, comme point de départ, la contre-manifestation de Paris.
En fait d’alternative, il y avait ce projet de chahut organisé contre la consécration du Sénégal par la communauté internationale. Un projet porté par une opposition systématique et crypto-personnelle. Face à de telles carences, c’est le lieu d’évoquer encore une fois une crainte : Inch Allah, le plébiscite du président Wade sera d’une ampleur telle que l’on pourrait penser à une fraude massive. Me Wade battra, et à plate couture, ses adversaires. Le plus proprement du monde. La raison en est bien simple. Au moment où le président Wade émerveille le monde de par ses idées, au moment où il n’entrevoit la percée de notre continent qu’à travers un panafricanisme auquel il a donné un contenu bien précis, au moment où, sur son instruction, le Secrétaire général national adjoint du Pds, aux fins d’une re-mobilisation de son parti, parcourt le pays en articulant bien cette mission avec le quadrillage de l’Europe et demain des États-Unis (un travail remarquable ici à Paris est perceptible), la stratégie de l’opposition, si c’en est une, est d’investir les médiats à longueur de journée comme si micros et autres invendus de nos titres iront se loger dans les urnes de la contestation systématique.
En suivant depuis quelques jours le débat politique en France, notamment à l’Assemblée nationale comme au cours de débats retransmis à la télé, nous n’avons pas manqué de relever une certaine véhémence. Mais le propos reste toujours dans les limites de la courtoisie. Ça vole haut. Les projets de société n’étant pas les mêmes, les débats se structurent pour l’essentiel autour d’approches diverses, ce qui est tout à fait normal. D’où le regret de constater que chez nous, tout est orienté vers le subjectif.
Hier quand même, il y a eu une lueur d’espoir. Des Sénégalais qui ont suivi l’événement en direct ont fait exploser notre téléphone pour regretter les commentaires entendus çà et là et qui n’avaient rien à voir avec la réalité.
Mais, quand c’est le président Abdou Diouf qui salue, et de quelle manière, les accomplissements du président Abdoulaye Wade, nous sommes confortés quant à la vraie physionomie du Sénégal que nous vivons : un pays qui a certes ses difficultés, mais qui…vit et s’épanouit.
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