L’étau se desert autour de Bara Tall : Wade, encouragé, cherche à négocier

Bara Tall, patron de l’entreprise de Btp, Jean Lefebvre Sénégal, avait obtenu une première victoire contre les autorités. Inculpé et placé sous mandat dépôt dans le dossier dit des chantiers de Thiès, pour surfacturation, il finira par obtenir le non-lieu total. Depuis, non content de l’écarter, arbitrairement, de tous les marchés publics, ruinant du coup son entreprise, dans un pays sans emploi, Wade père et fils l’avaient fait condamner à rembourser 2 millions de nos francs, pour chaque jour de retard qu’il accusera pour refaire le tronçon de route Fatick-Kaolack, qu’il avait réalisé ; mais dont l’unique responsable n’est personne d’autre que Wade et son régime. L’entrepreneur s’était plaint du cahier de charges, qui lui sera imposé. Pourtant, même le délégué de l’Union européenne, qui finance une partie de la route, avait donné raison à Bara Tall. Le juge des référés, saisi pour se prononcer sur ce dossier, s’est derniérement déclaré incompétent.

Le cumul des retards s’élève à 2 milliards de francs Cfa, soit près du double du montant que le président Wade décaisse par mois pour louer des avions. Le juge des référés a condamné le 2 mai dernier l’Aatr, devenue Ageroutes, à délivrer les attestations de mainlevée des cautions de Jean Lefebvre Sénégal, que l’agence avait fait bloquer, sous astreinte d’un million par jour de retard. L’acte de Aatr a participé à asphyxier Jls, qui ne pouvait plus soumissionner, encore moins gagner un marché, depuis plus de cinq ans. Les juges qui ont pris leur courage pour dire le droit rassurent les justiciables, devant un régime qui veut ériger l’impunité pour ses membres et se servir de la justice comme arme pour régler ses comptes. Cette décision, selon des sources proches du palais de la République, a amené le président Wade à envisager de dédommager Bara Tall qui a subi un préjudice de près de 100 milliards dans son bras de fer avec le fils du président, Karim, en particulier.

Le président Wade voudrait par ce projet faire d’une pierre deux coups : redorer son image et tenter d’amadouer l’entrepreneur, qui a décidé de l’affronter politiquement : Bara Tall a créer un mouvement citoyen pour faire partir Abdoulaye Wade, devenu impopulaire pour avoir, en partie, briser des fortunes qui avaient réussi avant son arrivée au pouvoir. Une nouvelle situation qui libère la conscience de bon nombre de partisans du président Wade, pour lesquels BaraTall est un symbole du self made man sénégal, qu’il faut, impérativement, réhabiliter quelque soit son orientation politique ; d’autant que les Sénégalais sont toujours du côté des martyrs. Il s’y ajoute que l’élection présidentielle est prévue dans dix-sept mois.