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LA CPA ET LES PROCHAINES ÉLECTIONS:” Par le couplage, Wade force l'opposition à s'unir… ”selon Mame Less Camara

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LA CPA ET LES PROCHAINES ÉLECTIONS:” Par le couplage, Wade force l'opposition à s'unir… ”selon Mame Less Camara

« Le principe de la candidature unique au niveau de la Coalition pour l'alternative (Cpa) pose problème à cause de beaucoup de facteurs objectifs et subjectifs ». Et tout serait parti de la décision de coupler les élections législatives et présidentielle. C'est du moins ce qui ressort de l'entretien que le journaliste Mame Less Camara nous a accordé hier.

Pour Mame Less Camara, « c'est la provenance des partis de cette coalition qui constitue le premier obstacle à l'acceptation d'un leadership unique ». Justifiant son propos, Mame Less Camara a évoqué la question du Parti socialiste (Ps) et de l'Alliance des forces du progrès (Afp) qui à l'origine formaient le Parti socialiste authentique. A l’en croire, « ces deux fragments de l'ancienne formation socialiste auront du mal à s'entendre sur un leadership car c'est précisément ces différences qui sont à l'origine de leur scission ». C'est, dira-t-il, sur des questions de leadership et moins sur celles de principes et de programmes que le Ps à enregistré le départ de Niasse à l'époque. En deuxième lieu, dira le journaliste-politologue (il n’aime pas cette appellation), « le Ps est un parti défait tout récemment et l'alliance ne sait toujours pas s'il est opportun d'accepter un leadership socialiste et de le faire accepter par le même électorat qui l’a débouté du pouvoir il y a six ans ». Un troisième facteur évoqué aussi par notre analyste est celui, dira-t-il, « subjectif ». Celui-ci concerne, « la préséance de tous ces candidats qui à la limite, sont à leur dernière échéance eu égard à leurs âges, leur usure au pouvoir…».

"DES LEADERS POLITIQUEMENT FATIGUÉS" 

Ce sont tous des hommes "politiquement fatigués d'avoir trop participé à des compétitions politiques". En plus, ils doivent rendre compte à leurs formations respectives qu'ils représentent pour la plupart depuis la création et jusqu’à nos jours. Ainsi, « ce sont des gens arrivés au bout de leur course. Et ce dernier départ constitue pour eux un enjeu capital ». En définitive, estime le journaliste, « sans pour autant verser sur une catégorisation, ce problème de prééminence concerne essentiellement les trois partis que sont le Ps, l'Afp, et la Ld ». Par ailleurs, sur la question du leadership qui n'est pas encore abordée ou mieux encore qui est considérée par certains comme « tabou » au niveau de cette coalition des partis de l'opposition, M. Camara estime que « pour des questions d'opportunités, la Cpa n'en discute pas mais de toute manière, c'est une question qui s'imposera d'elle-même le moment venu et en ce moment-là, il est possible que les gens n'aient pas les réponses adéquates ». Donc, elle est délicate. Il s'empresse d'ajouter : "Je crois que la Cpa veut prendre l'opinion publique à témoin afin de les départager en choisissant au second tour celui d'entre eux qui sera en pôle position pour affronter Wade au second tour s'il y a lieu. Ce qui constitue un remake du schéma de 2000 qui consiste à s'engager devant l'électorat et à porter ses voix au candidat qui serait mieux placé en cas de second tour".

"LE PIÈGE DU COUPLAGE DES ÉLECTIONS"

De ce fait, le premier tour serait à son avis comme une sorte d'élection primaire qui permettrait de départager les candidats de la coalition. Mais dira-t-il, « en 2000, le candidat était facile à trouver, la configuration était telle que c'était ou Wade ou Niasse ». Ainsi, par rapport à ce choix du candidat qui tarde à devenir effectif, M. Camara l’attribue pour bien des raisons au couplage des élections. Car suppose-t-il, « le contraire ou le découplage aurait dessiné les profils adéquats pour attaquer la présidentielle sans problème majeur dès les législatives ». Le calcul de l'opposition que Wade a anticipé était à son avis "tous contre Wade aux législatives et Wade contre tous à la présidentielle, ce qui n'était pas du tout avantageux pour ce candidat à sa propre succession". Ainsi, affirme-t-il, "Wade a réglé la question de l'effet d'isolement dont il allait être victime en décidant de tenir les deux échéances au même moment". 

"WADE FORCE L'OPPOSITION À S'UNIR" 

Par contre, se demande-t-il, est-ce que Wade n'a pas en même temps permis à l'opposition de régler définitivement la question de l'unité dans laquelle elle doit nécessairement tenir les élections ? Car, dira-t-il, « c'est comme s'il forçait l'opposition à s'unir ». Ce qui entraîne « un jeu politique où chaque acte trouve finalement un répondant, ce qui est aussi dommage parce que installant le pays dans une sorte de crise compte tenu des tournures que cela pourrait avoir ». 

"AGNE N'A PU SE FAIRE UNE PLACE DANS LA CPA"

En outre, par rapport à la position de Agne qui milite pour la création d'un troisième pôle derrière le schéma classique Pouvoir et Opposition, M. Camara estime « qu'il est arrivé un peu tard et n'a pas pu se faire une place au niveau de la Cpa surtout sur la répartition des responsabilités au niveau institutionnel en cas de victoire et apparemment Agne n'avait pas une part importante ». Toute chose qui pouvait concourir à son départ de cette coalition. Cependant, à son avis, « cette troisième voie risque d'être très encombrée avec entre autres, Agne d'une part, le Jëf-Jël d'autre part mais aussi Me Massokhna Kane qui évoque cette question ». Il a aussi ajouté « qu'il ne pense pas que ces partis se réunissent dans le cadre d'une coalition ». 

"LE SÉNÉGAL EST -IL MENTALEMENT PRÊT À TENIR DES ÉLECTIONS EN 2007?"

Sur le processus électoral, M. Camara dira que la question qu'il convient de se poser est de savoir si, mentalement, le Sénégal, en tant que entité démocratique est prêt à ces élections. Car dira-t-il, « on enregistre beaucoup d'appréhensions ». Ce sont des élections qui suscitent la crainte et qui vont se dérouler dans un contexte sous-régional très agité avec des élections qui vont précéder celles du Sénégal, en Côte d'Ivoire en Guinée au Nigeria et en Mauritanie. Pour la première fois, le Sénégal, qui semble être la locomotive démocratique au niveau de la sous-région, va devoir attendre l'issue des élections avant de tenir les siennes selon le calendrier fixé. Il a aussi souligné « qu'il serait grave pour une raison ou une autre de manquer ce rendez-vous avec l'histoire à cause d'un report ». Autrement, il faut les tenir à date échue.



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