Me Abdoulaye WADE fut incontestablement une figure de proue de l'opposition Sénégalaise. En effet, pendant plus de vingt six (26) ans, il a toujours démontré ses capacités de résistance et d'homme-orchestre dans les épreuves politiques populaires, quelles qu'en soit le prix.
A l'aide des médias et de son charisme, il a fini par être le héros de la scène politique des années quatre-vingt (1980) au Sénégal.
Plébiscité par la presse nationale et internationale durant les élections présidentielles de 2000 comme étant l'unique candidat du Front pour l'Alternance (FAL), Me WADE devient le chouchou des éditorialistes, des portraits et des reporters. Un mariage de raison, compte tenu de l'évènement qui prévalait.
Pour cet état de fait, le populiste haranguait les foules, renchérissait les marabouts, les jeunes et tout ce que le Sénégal comptait comme électeur potentiel en se faisant miroiter par la presse. Le tout était auréolé d'une belle victoire présidentielle avec de belles images à la face du monde, deux présidents (un sortant et un entrant) se serrant la main dans une Afrique à la démocratie balbutiante.
Cette scène rappelle la belle chaîne de communication qui reliait les courtisans au pouvoir de l'époque à la presse dont l'essentiel était constitué par celle du privé.
Ayant le pouvoir entre ses mains, dans un premier temps, on assista à un style de manager en douce avec des entrées et des sorties, le temps de jouer les prolongations d'une partie qui fut entretenue par des partenaires dynamiques que sont les journalistes. Avec des déclarations mirobolantes sur l'augmentation de l'aide à la presse, sur les bourses à octroyer à la presse pour l'amélioration de la formation des journalistes, la libéralisation des chaînes F.M., sur la construction d'une maison de la presse etc.
Avec toute cette politique mise en branle pour séduire les éléments du secteur, la presse est restée pour le moins dans son sillage de contre-pouvoir déroulant les mêmes faits, dénonçant les gestes qui nuisent l'intérêt public, mettant en exergue certaines pratiques mal saines dans des émissions inter actives (« wax sa xalaat ») et des journaux quotidiens populaires sous formes de « off, index, griffes, piques etc. ».
Se rendant compte de la menace d'une telle griffe, les alliés du pouvoir veulent mettre la main sur la distribution et la gestion de l'information pour anéantir cette machine qui souffle selon eux le chaud et le froid partout où ils font de la « bonne politique », faite de promesses d'hivernage et d'opérations de séduction.
Ainsi naissent des actions malencontreuses de contrer, diviser et compartimenter la presse emballant des éditeurs et des partons de presse mais en vain, le pouvoir butant toujours sur des obstacles infranchissables.
Et cette fois, le Président de la République du haut de son palais indique la voie à suivre aux correspondants régionaux sans associer leurs responsables dans l'initiative et la conception d'une telle opération, qui, même si elle est louable participe en grande partie à offrir un meilleur cadre de travail et d'épanouissement aux représentants de journaux et d'organes de presse.
Réunir la presse avec des gouverneurs de région pour des chèques de six (06) millions et quinze (15) ordinateurs par région peut prêter équivoque au-delà du geste, des suspicions sont confondues sur la manière de donner qui cachet bien des non-dits. Mais c'est le style de Me WADE.
Hormis ces accrocs et ces fantaisies avec la presse, Me WADE, au pouvoir comme à l'opposition, veut toujours rester le maître aux commandes dans toute séance où il se présenterait.
Au regard des manquements qui effleurent ces actions, Me WADE séduit plus qu'il ne charme.
*Daouda DIOUSSE est étudiant en deuxième année de Master en Relations internationales à ESSPRI. Il peut être joint à [email protected].
AUTEUR:Daouda DIOUSSE
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