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Politique

LACHE PAR WADE ET ECLABOUSSE PAR DES AUDITS : PAPE DIOP ANNONCE SA RETRAITE POLITIQUE

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LACHE PAR WADE ET ECLABOUSSE PAR DES AUDITS : PAPE DIOP ANNONCE SA RETRAITE POLITIQUE

Le Président du Sénat et ex-maire de Dakar Pape Diop ne serait  plus emballé par la politique. Il l’a, en tout cas, laissé entendre dans un entretien accordé hier à la Radio Futurs Médias (Rfm). La deuxième personnalité de l’Etat déclare sans ambages, vouloir retourner dans le secteur privé. Pape Diop qui a apporté des réponses aux conclusions rapport d’audit de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp), épinglant sa gestion à la mairie de Dakar, a profité de l’occasion pour appeler à un large consensus autour du Président Wade, pour sa réélection. Il estime ainsi qu’Idrissa Seck a parfaitement sa place aux côtés de Me Abdoulaye Wade et dément avoir manœuvré pour faire exclure Macky Sall du Parti démocratique sénégalais (Pds), ou pour torpiller Karim Wade.

 

Vous avez été épinglé dans le rapport d’audit de l’Agence pour la régulation des marchés publics (Armp) pour avoir conclu un marché par entente directe avec la société Satar pour la construction de la Place du souvenir.

Un rapport d’audit doit supposer un pré-rapport qui est remis à l’intéressé qui apporte la contradiction. Ce qui n’a pas été fait. J’ai découvert ce rapport ce matin (Ndlr : hier) comme tout le monde. Dans ce rapport, il a été dit que j’ai fait un marché par entente directe avec la société Satar. Ce qui est vrai. Le projet était initialement un projet de l’Etat. Mais il n’est pas les prérogatives de l’Etat de faire des places publiques. Il revient aux collectivités d’aménager les places publiques. Il se trouve que dans ce cas précis, le marché a été signé avec le ministère de l’Habitat qui avait déjà signé avec l’entreprise pour la construction de la Place du Souvenir. Je voudrais dire, de façon claire, puisqu’il s’agit d’une question d’argent, que je suis blanc comme neige. J’ai eu à exercer les fonctions de maire de Dakar pendant sept ans. Vous pouvez interroger les différents fournisseurs au niveau de Dakar. Je fais partie des personnes qui peuvent attester qu’elles n’ont jamais reçu de commissions. Je peux le jurer sur le Coran que je n’ai jamais pris de commissions dans ces cas précis.

 

Le rapport dit que le marché a été autorisé en violation des articles 75 et 76 du nouveau Code des marchés, même si la Commission nationale de contrôle des marchés de l’administration (Cnca) a accordé ce marché ?

Il faut rappeler que le nouveau code n’était pas en vigueur à ce moment. La Cnca qui a validé a la structure de tous les prix. Si elle valide, c’est que ce marché répond à des critères objectifs. Dans ce cas précis, les auditeurs devaient interroger les membres de la Cnca pour voir pourquoi ce marché a été validé. Parce que c’était une forme légale pour nous permettre de réaliser des projets. Je suis serein et tranquille.

 

On parle également de passations de marchés d’une valeur de 10 milliards de Francs qui n’ont pas pu avoir lieu ?

J’ai été confus quand ils l’ont dit. Je peux attester que je n’ai jamais assisté à un dépouillement au niveau de la commission d’attribution des marchés. Les gens qui siègent pour l’attribution des marchés sont là, on peut les interroger. Je ne suis pas membre de cette commission. J’ai assisté une seule fois en tant que observateur. J’ai décidé de faire l’éclairage public au solaire dont parle le maire Khalifa Sall. Parce que ce marché était validé et lancé par la commission des marchés. C’est la seule fois que j’ai assisté à un dépouillement de la commission de marchés. En ce qui concerne le marché de 100 millions sur le riz, j’ai vu qu’ils ont parlé de prix du moment où le kilo vacillait autour de 296 Francs alors que nous avons attribué le marché à 320 Francs. Ce que je vous dirais, dans ce cas précis, vous pouvez consulter dans les archives de 98, les marchés qui ont été passés, vous ne verrez nulle part un prix au-dessus de 400 Francs.

 

Ils ont aussi parlé de marchés par entente directe avec Cheikh Amadou Sall. Cela en violation des règles établies ?

Ce n’est pas une violation. En cette période précise, il y avait la Cnca qui était là pour surveiller. Parfois c’était l’urgence qui nous obligeait à saisir par écrit la Cnca qui valide. Ce n’était pas une attente directe, c’était des consultations restreintes avec trois fournisseurs. Vraiment les gens cherchent la petite bête là où il n’y en a pas.

 

 

Des rumeurs font état de brouilles entre le président Wade et vous. Vous seriez, dit-on, en disgrâce auprès de Wade. Parce que vous n’auriez pas favorisé la candidature de Karim Wade à la mairie de Dakar. Pire, on vous accuse d’avoir torpillé cette candidature. Et c’est semble-t-il, la raison pour laquelle on vous a écarté ?

Les Sénégalais sont témoins que depuis 2004, il y a une cabale qui s’est organisée pour faire un lynchage médiatique sur ma personne. J’ai décidé de ne pas répondre, parce qu’il y a des malveillants qui veulent détruire Pape Diop. Souvent  ce sont des rumeurs. Et je préfère ne pas répondre aux rumeurs.

 

Alors quels sont vos rapports avec le président ?

Nos rapports sont excellents. D’ailleurs j’irai tout à l’heure le voir.

 

Et Karim Wade ?

Même Karim. Avant-hier nuit quand il est arrivé, j’ai été la première personne qu’il a appelée.

 

On parle cependant d’une volonté du président de dissoudre le Sénat ?

Je ne le crois pas. À l’occasion de la réunion que nous avons tenue avant-hier avec le Parti Communiste Chinois, un des projets qu’il a soumis à la Chine, c’est la construction du siège du Sénat. C’est la preuve qu’il n’a pas l’intention de le dissoudre.

 

Quelles sont vos appréciations par rapport aux renouvellements au sein du Parti démocratique sénégalais ?

Ces renouvellements vont se dérouler dans la paix. C’est dans le cours normal des choses qu’il faut renouveler les instances. En politique, nos pays ne sont pas encore aguerris dans certaines pratiques, c’est pour cela qu’on constate des violences. Je le condamne et le déplore. Parce qu’on peut montrer sa représentativité autrement que par la violence.

 

Etes-vous toujours candidat pour être le patron du Pds/l à Dakar ?

Je suis candidat au soutien du Président de la république. Et je travaille pour sa réélection.

 

Benno a gagné les élections locales. Quels sont vos arguments pour faire réélire Wade en 2012 ?

Quand on dit que Benno a gagné, il faut relativiser. Quand on fait des calculs de manière objective, l’on se rend compte, en tout pour ce qui concerne Dakar, que nous avons perdu par le fait de nous-mêmes. Si je prends l’exemple du Plateau, nous avons perdu avec une différence de 25 voix, alors que notre liste dissidente a recueilli plus de 1000 voix. Si vous allez à Grand-Yoff, la liste de la coalition Sopi et la liste de Babacar Ndaw feraient mouche. Un peu partout dans le Sénégal, nous avons perdu beaucoup de collectivités locales par des erreurs de parcours qui ont été fatales.

 

Si vous avez perdu Dakar, certains pensent que c’est surtout une sanction contre Karim Wade et le projet d’une dévolution de type monarchique prêté au pouvoir…

Non. Pas du tout. Il y a ce phénomène de dissidence. Il y a aussi beaucoup de responsables dans les communes qui ont sanctionné nos listes. Nous connaissons ces gens-là.

 

Mais pourquoi donc ils ont sanctionné ces listes ?

Je ne sais pourquoi. Vous savez, les gens sont un peu mesquins. Ils sont partis de calculs un peu mesquins en évaluant leurs forces dans les différentes listes (liste de la majorité et liste proportionnelle). Et souvent, ces gens constatent que si l’on gagne, c’est peut-être quelqu’un d’autre qui est beaucoup plus représentatif dans ces listes qui va devenir maire. Et ils ont sanctionné. C’est tout simplement ça. On peut citer beaucoup de cas notamment Biscuiterie, Hlm, Sicap et dans d’autres communes où l’on a constaté des votes sanctions.

 

Certains responsables libéraux n’imputent cependant la responsabilité de la défaite du Pds à Karim Wade  ?

Non, non, non ! Moi je ne crois pas en ça. Je pars des choses réelles, c’est-à-dire, des votes sanctions sont des pratiques réelles que nous avons constatées ici à Dakar. Il y a nos listes dissidentes qui ont été portées par des militants du parti qui ont préféré s’éloigner des listes de la coalition. On ne peut pas partir de choses abstraites pour bâtir un raisonnement. C’est pourquoi, je ne suis pas d’accord sur ce raisonnement. Pas du tout. Parce que, moi j’ai toutes les listes. J’ai les listes par communes et la liste de la ville. Et c’est au niveau des communes que la liste de la ville s’est bâtie. Nous aurions pu, si nous avions fait l’unité dans les communes d’abord et que les gens soient respectueux des règles, gagner. Les votes sanctions c’est parce que les gens  étaient partis du fait que quelqu’un d’autre était en majorité sur la liste et qu’il fallait lui barrer la route. C’est tout.

 

Le président a mis en place l’Alliance Sopi pour toujours. Aujourd’hui vous allez vers les élections 2012 pour réélire Wade. Comment appréciez-vous le retour de Idrissa Seck au sein du Pds ?

Moi je pense que c’est une très bonne chose. Nous avons un très grand parti. J’en profite pour répondre à une certaine rumeur qui disait que j’étais contre le retour de Macky Sall au Pds. Ce qui est tout à fait faux. Moi j’aurais, à l’état actuel, souhaité que tous les libéraux se rassemblent autour du président Wade, mais également toutes les bonnes volontés qui acceptent de travailler avec lui tels que Djibo Ka, Abdourahim Agne et tous les autres. Je pense que nous ferions une grande coalition si tout le monde acceptait de retourner et de travailler dans la cohésion dans le parti et dans l’alliance. Je le souhaite de tout cœur. Parce que ça nous permet d’aller vers des lendemains tranquilles.  La force que nous aurions, nous permettrait de gagner très largement et épargnerait notre pays de quelques turbulences la veille et  après l’élection présidentielle de 2012.

 

Objectivement, est-ce qu’Idrissa Seck peut être d’un apport décisif pour le Pds ?

La politique c’est une addition et non une soustraction. Aux dernières élections présidentielles de 2007, il est arrivé deuxième devant tous les leaders de Benno. On ne peut pas nier la force de ce dernier. Et puis c’est un pur produit du Pds qui retourne au bercail. Nous ne pouvons que saluer ce retour.

 

Comment allez-vous gérer l’après-Wade ?

L’avenir nous le dira. Le président est là. Nous sommes une famille. Nous allons nous mettre ensemble et puis suivre sa direction pour voir après Wade comment notre parti va continuer à gouverner le Sénégal.

 

Est-ce que vous pensez que Karim Wade a l’ambition d’être Président du Sénégal ?

Karim Wade est un Sénégalais comme tout autre. Il peut prétendre à être Président comme tous les autres. Je m’étonne que les gens s’offusquent que Karim soit dans la politique pour devenir Président. S’il le souhaite, il en a le droit comme tous les Sénégalais.

 

Vous avez discuté avec le Président du cas Karim ?

Non. Pas encore.

 

Est-ce que vous, Pape Diop, avez des ambitions présidentielles ?

Non. Non. Pas du tout. Je suis arrivé à la politique en croyant à un homme Abdoulaye Wade depuis 1974. J’étais dans le secteur privé. Nous sommes arrivés au pouvoir. Avant, je ne pensais même pas occuper de si hautes fonctions politiques. Mais c’est le destin. Je n’y peux rien. Aujourd’hui, je préfère retourner dans le secteur privé. J’ai la nostalgie des affaires. Parce que ça permet d’être plus en contact de manière détendue avec les Sénégalais. Grâce au président Wade, je fais partie des hommes qui ont occupé le plus de fonctions politiques. J’ai été élu député en 1993, deuxième questeur en 1998, questeur en 2001, maire de Dakar et président de l’Assemblée nationale en 2002 et je préside le Sénat. Dieu merci ! Il faut savoir partir à temps pour sortir par la grande porte.

 

Quand  vous avez perdu la mairie de Dakar, est-ce que vous avez senti que les gens vous ont lâché ?

Non. Je ne l’ai pas senti. Chaque jour les responsables viennent me voir. Il y a toujours beaucoup de monde chez moi. Les  Dakarois estiment que j’ai fait ce qu’il fallait faire. Moi-même j’ai la conscience tranquille pour avoir bien travaillé à Dakar. Pour avoir bien géré les deniers publics. On a gagné à Dakar en 98, 2000, 2001, 2002, 2007. Si on perd en 2009, c’est comme ça la politique.



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