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Politique

Lamine Bâ, administrateur général adjoint du Pds : « Il faut laisser au président Wade le temps de terminer son œuvre »

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Lamine Bâ, administrateur général adjoint du Pds : « Il faut laisser au président Wade le temps de terminer son œuvre »

« Le président Wade est à la fleur de l’âge. Il a commencé des choses et les Sénégalais en veulent encore », a souligné l’administrateur général adjoint du Parti démocratique sénégalais, Lamine Bâ, réagissant aux attaques de l’opposition contre le président Wade. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, M. Bâ qui est par ailleurs le ministre de la coopération décentralisé a, entre autres, abordé le dialogue politiqué avant d’inviter ses « camarades libéraux à taire leurs querelles pour réélire leur leader ».

Le dialogue entre le pouvoir et l’opposition tarde toujours à démarrer. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?

A mon avis, le blocage du dialogue est du fait de la mauvaise volonté de l’opposition. Le président de la République, Me Abdoulaye Wade avait dit qu’il ne gouvernera jamais le Sénégal avec son parti seulement. C’est une option politique qu’il a prise. Elle figure dans le programme fondamental du parti : si je prends le pouvoir, je gouvernerais avec l’ensemble des Sénégalais qui le souhaitent, les partis politiques tout comme la société civile. Dès qu’il est arrivé au pouvoir, la première chose qu’il a faite, c’etait d’appeler la société civile à ses côtés. Et je profite de l’occasion pour le dire. La société civile est la plus inamovible dans le gouvernement depuis l’alternance. Ce sont les ministres qui ne sont pas estampillés ministres du Pds qui sont les plus stables dans le gouvernement depuis 2 000. L’appel que je leur lance d’abord puisque le chef de l’Etat a eu la générosité de partager avec cette société civile son pouvoir qu’il a conquis avec son parti avec ses amis, c’est qu’ils aient la reconnaissance quand même d’aller avec le parti sur le terrain à l’occasion des prochaines échéances pour la reconquête du suffrage des Sénégalais. C’est une option fondamentale du président de partager son pouvoir que lui a donné le peuple. L’opposition a joué à l’autruche. Encore quelle opposition ? ceux qui ont voulu répondre sont venus. La Cap 21 est là avec plus de 40 partis. Ses membres participent au débat et au dialogue politique, mais il y a des partis qui se sont lancés dans une opposition crypto personnelle en s’attaquant non pas à notre parti en tant que tel, mais au chef de l’Etat, à sa famille. S’il y a un blocage au niveau du dialogue politique, c’est du fait d’une certaine opposition. Djibo Ka n’était pas avec nous, mais il est venu. On parle d’Abdourahim Agne qui voudrait bien participer au dialogue en travaillant à côté du chef de l’Etat. Les Sénégalais de bonne foi qui ne sont mûs que par les intérêts de notre pays ont compris l’appel du chef de l’Etat et se sont joints à lui pour engager un dialogue politique fécond dans le sens de l’intérêt des Sénégalais. Ceux qui font autre n’ont qu’à continuer dans le chemin de l’égarement.

Mais l’opposition estime que le climat n’est pas favorable au dialogue avec notamment l’arrestation de leader comme jean Paul Dias…

L’opposition ne veut pas dialoguer. Comme on dit en Wolof, il faut deux bracelets pour faire du bruit. Un dialogue ne peut pas se faire avec une seule personne. Quant à Jean Paul Dias, j’étais scandalisé de voir certains Sénégalais qui se sont émus qu’on arrête quelqu’un qui a insulté la plus haute autorité de notre pays. Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, ce n’est pas une personne seule comme ça. C’est une personne qui porte la volonté de plusieurs millions de Sénégalais. Donc, l’insulter, c’est insulter tous les Sénégalais. L’attaquer c’est attaquer tous les Sénégalais. Il a été élu par près de 60% de notre population. Maintenant, des gens sont émus parce que comme disait l’Abbé Dinewart, on ne doit cesser de se taire que quand on a quelque chose à dire de plus important que le silence. S’ils n’ont pas de discours politique, de projet à proposer aux Sénégalais, ce n’est pas une raison pour s’attaquer aux institutions à tout bout de champ, insulter le président de la République à travers la presse. Cela est le fait de quelques individus qui n’ont pas de partis. Ils n’ont qu’à manifester, aller dans les rues appeler les millions de Sénégalais dans les rues pour montrer qu’ils ont la population avec eux. Ils n’ont pas ça. Ils vont juste dans les télécentres, ils appellent les radios pour insulter tout le monde. Vous croyez que cela est défendable ? C’est pourquoi je suis scandalisé de voir quelques Sénégalais exprimer leur émotion. Il faut proposer des projets aux Sénégalais, alternatifs meilleurs que celui que le président de la République est en train de mettre en œuvre. Nous faisons des routes. Nous augmentons le budget en moins de 5 ans. On donne des bourses à tous les étudiants. On augmente les salaires de la fonction publique. On crée des emplois. Il y a une expansion économique. On gére maintenant le problème des inondations parce qu’on construit. Quand on construit, ça ne peut pas être tel qu’on le veut. Le pays est en chantier. Il faut qu’il y ait des désagréments. C’est parce qu’on travaille qu’il y a des problèmes.

Comment expliquez-vous le silence des responsables libéraux sur le terrain de la riposte ?

Nous ne jugeons pas nécessaire de répondre aux attaques de Jean Paul Dias qui n’ont aucune crédibilité. Le président de la République porte la voix de plusieurs millions de Sénégalais. Si on se mettait à répondre à toute personne qui va dans les radios on ne travaillerait même pas. On est obligé quelquefois d’opposer le mépris face à ces attaques parce qu’elles ne sont pas fondées. Nous sommes un parti discipliné. En général, les gens ne veulent pas prendre l’initiative eux-mêmes. Parce qu’il faut avoir les instructions de la direction du parti. Et la direction du parti pour la plupart des cas ne juge pas utile de répondre aux coups de pied par des coups de pied.

L’âge du président revient toujours dans ces attaques. Quelle réponse apportez-vous à cela ?

C’est parce que quand on n’a pas de projet, on dit n’importe quoi. C’est vrai que la société est structurée par la communication. Il faut beaucoup parler. Mais trop parler, dire n’importe quoi désarticule une société. L’âge du président de la République, je dis que c’est un faux débat. Ramsès II a dirigé l’Egypte jusqu’à 90 ans. Et le peuple en voulait encore. Voyez-vous pourquoi les grands leaders quand ils décédaient, on les momifiait ? C’est parce qu’on en demandait encore. On faisait des momies pour les regarder. Je ne suis pas un maoiste, mais malgré que ce dernier soit parti les Chinois passent pour s’incliner devant sa dépouille. L’Allemagne a été dirigée par le président Konrad Adénauer jusqu’à 96 ans. Et c’est sa famille qui a dit : nous ne voulons plus. Le président Wade est à la fleur de l’âge. Il a commencé des choses et les Sénégalais en veulent encore. Tant qu’il sera en possession de ses facultés mentales et physiques, nous nous battrons pour qu’il soit à la tête de notre pays. Il ne sert à rien de pérorer sur son âge. Ça n’a pas de sens. Tous les leaders de partis ont pratiquement le même âge que le président de la République. Certains leaders dont on dit qu’ils ont 60 ans, personne ne sait l’heure à laquelle ils ont été déclarés. Il y a même parmi eux des gens de 50 ans qui sont beaucoup plus vieux que le président de la République. Nous sommes en conseil des ministres avec lui ou dans les voyages, nous sommes souvent fatigués avant lui. Le président sera réélu pour un second mandat. C’est d’ailleurs dommage que la constitution limite les mandats à deux sinon nous l’aurions encore réélu pour d’autres mandats.

Il a confirmé sa candidature à la présidentielle de 2007 ? Le président a-t-il les atouts pour avoir un second mandat ?

Voulez-vous qu’on redonne le pouvoir aux Socialistes ? Vous croyez que les Sénégalais sont prêts pour retourner au moyen âge ? Non. Il n’est pas question. Avec tous ses chantiers, le président Wade sera réélu en 2007. C’est clair. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’opposition s’agite. Elle n’a pas de projet alternatif.

Pensez-vous que sa réélection est possible avec les guerres de positionnement entre responsables libéraux ?

Je concède que c’est un problème. Et je profite de l’occasion en tant qu’ administrateur du parti pour lancer un appel. Si les gens travaillent uniquement dans le sens de la réélection du chef de l’Etat, ils doivent taire les querelles internes. C’est trop facile de dire : je travaille pour la réélection de Wade en tirant sur son voisin. C’est du cinéma. Tous ceux qui ne sont mûs que par les intérêts du président, son parti et le Sénégal doivent taire leurs querelles et aller à l’essentiel, faire leur campagne pour réélire le président. Il n’est plus question de continuer à se tirer dessus et en disant que je travaille pour le président. Tout membre du Pds qui insulte son prochain travaille pour lui et non pour le président. Ceux qui travaillent pour Wade doivent s’unir et arrêter de se crêper le chignon en public. Naturellement, le Pds est un grand parti qui a reçu de nouveau militants. Je comprends un peu la situation, mais nous devons nous dépasser en ce moment là. L’heure n’est plus aux querelles de clocher.

En tant qu’administrateur du parti, qu’avez-vous fait pour mettre fin à ces querelles ?

Chaque fois qu’il y a un problème, nous discutons avec les protagonistes. Mais cela ne se fait pas sur la place publique. Nous apaisons les rancoeurs. Nous essayons de calmer les responsables. Parce que ces querelles sont liées à une certaine inquiétude. On va vers des investitures. Chacun veut être député ou maire, mais le jour venu, les gens mettront fin à leurs querelles et vont mobiliser leurs militants pour réélire Wade. L’arrivée des transhumants a créé beaucoup de difficultés parce que le parti est devenu plus grand. Beaucoup de militants sont venus et chacun a ses petites ambitions personnelles. C’est une œuvre humaine, elle n’est jamais parfaite. Encore une fois les gens doivent taire les querelles et aller à l’essentiel qui est la réélection du président Wade tout en sachant que tout le monde ne peut pas être maire, ministre ou député. Mais tout le monde peut être un bon militant du président.

La caution à la présidentielle a été arrêtée à 25 millions Fcfa. Ne pensez-vous que cette somme est exhorbitante ?

Ce n’est jamais exhorbitant. Je métonne également que des gens fassent preuve d’émotion. C’est inadmissible que quelqu’un qui veut être un président de la République ne soit même pas en mesure de décaisser 25 millions de Fcfa ou bien d’avoir quelqu’un qui peut lui trouver 25. 000. 000 Fcfa ou avoir un parti qui est assez structuré pour avoir cette somme. On ne peut pas prétendre diriger 12 millions de Sénégalais alors que vous ne pouvez pas vous occuper de vous-mêmes. Imaginez-vous qu’il y ait 100 candidats et que chacun se fasse imprimer des bulletins pour son parti ? ça fait beaucoup de milliards pour l’Etat alors qu’il y a des partis qui n’ont que deux personnes. Il y a des partis d’opposition qui n’ont pas la taille du Pds aux Parcelles Assainies. On parle du mouvement des assises de la gauche alors que depuis l’indépendance le score des composantes de ce cadre n’atteint même pas 10%. Et pourtant, elles participent à chaque élection. Elles n’ont qu’à faire un grand mouvement de gauche. L’opposition n’a qu’à avoir un candidat unique pour les élections. Le problème se ne pose pas. Quand on aspire diriger les Sénégalais, on doit en avoir la capacité. Ce n’est pas seulement une capacité politique, mais être un Sénégalais crédible qui peut travailler et aider ses compatriotes.

Mais des partis de la mouvance présidentielle dont Aj/pads ont désapprouvé la caution…

Mon sentiment, c’est que le gouvernement n’est pas une prison. Ce n’est peut-être pas le sentiment du président de la République ou du Pds, mais je dis que le gouvernement n’est pas une prison. Quand on y est, on s’entend avec les gens qui sont dedans. Il y a une solidarité. On discute. On prend ses responsabilités.

Des rumeurs font état d’un report des élections ? A votre avis, qui a intérêt à renvoyer ces échéances ?

Il faut souhaiter que les élections ne soient pas reportées. Il faut des situations exceptionnelles pour que les élections soient reportées. Le décret a fixé les élections le 25 février. Nous souhaitons que le Sénégal vive en paix et qu’il n y ait aucune raison de les reporter. Ce sont les gens qui ne sont pas prêts qui parlent de report. Vous n’avez jamais entendu un Pds parler de report. Les gens qui ne sont pas prêts veulent intoxiquer l’opinion pour qu’on parle de report pour que les élections soient renvoyées. Les élections auront lieu le 25 février et les partis qui ne seront pas prêts n’auront rien.

Ceux qui parlent de report fondent souvent leurs arguments sur les dysfonctionnements du dispositif électoral. Partagez-vous leur avis ?

Le fichier a 4. 500. 000 inscrits. On doit remercier le présidenr de la République. C’est autant de Sénégalais qui ne se sont jamais intéressés à la politique qui aujourd’hui, s’inscrivent sur les listes. Il y a une nouvelle citoyenneté. C’est l’un des résultats de l’alternance. C’est abstrait, mais c’est un résultat.

Quelle analyse faites-vous du départ massif des jeunes vers l’Espagne ?

C’est un drame. Je le compare aux fléau des criquets pélerins. C’est un fléau qui s’est abattu sur notre pays, sur la jeunesse africaine. Nos partenaires doivent savoir que l’Afrique ne peut pas assister comme ça à un banquet de riches. Il faut lire le banquet de Platon pour retourner aux théories et savoir qu’il faut un développement équilibré sinon on irait vers des problèmes. Autant on fait d’efforts pour que les pays asiatiques émergent, autant on doit faire des efforts pour que les pays africains fassent de même. Des pays comme le Sénégal qui montrent la voie sont des pays sur lesquels on devrait s’appuyer pour développer l’Afrique. Les pays d’accueil doivent comprendre l’Afrique.

Ce sont des pays de migrations. C’est en migrant qu’ils ont découvert l’Afrique. Ils doivent très bien comprendre l’Afrique. Les Italiens sont partis aux Etats-Unis et c’est de la-bas qu’ils ont fait fortune pour venir investir dans leur pays. En dehors donc du fait que les jeunes doivent se ressaisir, et rester au pays pour travailler, il faut qu’il y ait également une politique commune d’émigration pas choisie. Il faut qu’ils allègent le système des visas. Je le dis très sincérement. Quand on permet aux Sénégalais d’aller et revenir, ils ne resteront même pas là-bas. Ils y vont pour travailler, gagner de l’argent et revenir. Si personne ne peut avoir de visas, les gens vont forcément aller par tous les moyens. Mon ministère est prêt à recevoir des emplois de l’Espagne, de l’Italie et les distribuer aux jeunes qui veulent y aller. Mais si on leur interdit de bouger, ils vont aller par tous les moyens



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