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Politique

[ Interview ] Lat Diop, président du FEP : « Certains collaborateurs du Président ne sont pas sérieux… »

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[ Interview ] Lat Diop, président du FEP : « Certains collaborateurs du Président ne sont pas sérieux… »

Dans une interview accordée à Senewebnews, Lat Diop  le président du FEP ( Front pour l’émergence et la prospérité ), haut fonctionnaire de l’Etat et administrateur civil de son état revient sur ce qu’il pense être les priorités du moment : «remettre le pays dans la bonne voie afin que le Sénégal reprenne ses marques dans la sous région et en l’Afrique. » Interpellé sur l’actualité politique du pays avec notamment le refus des membres de la coalition Benno Siggil Sénégal de négocier sur la révision du code électoral, Lat Diop déplore la politique de la chaise vide a laquelle BSS  (Bennoo Siggil Senegaal ) commence à habituer les sénégalais.
Se prononçant sur  l’élection présidentielle de 2012 qui se profile à l’horizon, le président  du Front pour l’Emergence et la Prospérité émet des réserves sur sa candidature en 2012. Il estime par ailleurs se «constituer en rempart pour la défense et la prise en charge des préoccupations du peuple». Entretien !

SENEWEB.COM : Depuis quand votre formation politique est-elle née et qu’est ce qui vous a poussé à créer un parti politique ?

Lat Diop : Notre formation politique, le Front pour l’Emergence et la Prospérité, est née il ya juste un an. Ensuite, dans la vie des nations et des peuples, ils ya des instants qui semblent déterminer une part décisive de leur destin et en tant que citoyen Sénégalais soucieux de la destinée de mon pays, je ne me reconnait plus dans cette situation catastrophique que vit notre pays. Quand je vois que le Sénégal a considérablement reculé sur les plans démocratique, politique, économique etc., je n’ai plus le droit de rester amorphe avec tout ce que mon pays m’a donné comme éducation, formation et protection. C’est pourquoi je me suis concerté avec des amis engagés comme moi à rétablir l’ordre et la règle pour remettre le pays dans la bonne voie afin que le Sénégal reprenne ses marques dans la sous région et dans l’Afrique. Donc, le seul moyen qui nous permet de mener cette lutte, c’est de créer un parti politique pour dénoncer ce qui passe dans ce pays où la dignité humaine est bafouée, l’Etat mis à genou, l’économie et les ressources pillées, etc.

SENEWEB.COM : Donc, vous êtes un parti politique de l’opposition ?

Lat Diop : absolument ! Nous sommes un parti politique de l’opposition mais aussi cela ne veut pas dire que nous sommes du Benno Siggil Sénégal. Nous ne sommes ni de la mouvance présidentielle, ni du Benno Siggil Sénégal.

SENEWEB.COM : Monsieur Diop, est ce que vous avez mesuré le risque que vous parcourez en tant que Administrateur civil et haut fonctionnaire de l’Etat, en service dans l’administration centrale et chef d’un parti politique d’opposition ?

Lat Diop : Si créer légalement un parti politique pour défendre l’intérêt général des populations qui est synonyme de risque majeur, je vous affirme que je vais m’exposer davantage. Là où je travaille, je sers mon pays, je veux dire l’Etat, et à travers cet Etat, je rends service aux populations. Pour moi être un haut fonctionnaire n’est pas une finalité mais plutôt un moyen, parmi tant d’autres, de servir son pays.
Le problème du Sénégal est politique, si on veut couper le mal à la racine il faut s’investir politiquement avec des hommes qu’il faut pour remettre les choses à leur place. Je me suis déjà préparé à toutes les éventualités parce que je vis avec la profonde conviction que j’ai une dette sociale, une obligation morale envers le Sénégal et je ne suis pas un poltron. Je dirai ce que j’ai à dire sans que personne ne puisse m’en empêcher parce que le silence et la passiveté de chaque sénégalais, face à la situation du pays, équivaudraient à de la forfaiture. J’assume entièrement mes responsabilités. Donc qu’on ne me parlez plus de carrière face à la souffrance du peuple. Après tout il faut dire que le pays est en danger et devant une situation exceptionnelle, il faut avoir un comportement particulier. 

SENEWEB.COM: Revenons au FEP Monsieur Diop : Quel est votre ambition pour le Sénégal et les sénégalais ?

Lat DIOP : Notre ambition est de restaurer la dignité du citoyen sénégalais sous ses aspects politique, économique et social, d’élever son statut où qu’il se trouve dans le monde.
Cela doit bien entendu passer par des étapes que la classe politique n’a pas su franchir, d’où la nécessité de la renouveler et « la nettoyer au karcher ». A mon avis on doit rehausser le débat politique qui est très stérile au Sénégal. Si on ne critique pas le Président de la République qui oriente le débat politique, c’est son fils qui fait l’actualité, cela n’intéresse plus le commun des sénégalais et je refuse de tomber dans ce travers. A mon avis les débats et les orientations de nos hommes politiques doivent être ailleurs, interrogeons nous, par exemple, sur la semaine des 40 heures que je trouve insuffisant pour un pays sous-développé comme le notre.
Ma plus grande ambition pour le pays c’est de faire disparaître la paysannerie et la remplacer par des professionnels et salariés de l’agriculture et cela ne sera jamais possible tant que le problème de la maîtrise de l’eau n’est pas résolu. Si j’avais un arbitrage à faire, les milliards de l’ANOCI iraient dans ce secteur qui doit être le principal domaine de concentration en plus du relèvement du plateau technique des hôpitaux et centres de santé, de la couverture médicale sur toute l’étendu du territoire, de l’éducation des jeunes et surtout de l’indépendance de la justice qui est à mon avis une condition essentielle de l’attractivité de l’investissement privé. Un investisseur réfléchira toujours avant de venir dans un pays où l’Exécutif est soupçonné d’influencer les décisions de justice.
Je nourris également une grande ambition pour la jeunesse de mon pays parce que je considère qu’au Sénégal être jeune est un handicap qu’on essai de corriger sous le pli immaculé de la toge de la patience. Rien n’est fait pour promouvoir les jeunes et les responsabiliser réellement. Je combattrai cette conception restrictive qui confine la jeunesse dans des activités sportives ou de loisirs pour qu’elle n’ait aucune autre ambition parce que nos dirigeants savent que l’éveil de la force vive d’une nation est toujours une menace pour leur confort qui n’a rien à voir celui du peuple, il faut donc l’endormir. Notre souhait est de montrer qu’un jeune peut être plus qu’un ministre des sports et des loisirs.
Je pense à la situation très précaire des travailleurs qu’il faut améliorer, de la quasi absence d’un plan de carrière pour la majorité des fonctionnaires qui sont complètement déboussolés parce qu’ils ne se retrouvent plus dans ce système. Mais aussi à une nécessaire préservation des ressources naturelles telles que celles de la mer.
A mon avis ce qui fait fondamentalement la différence entre nos pays sous-développés et ceux de l’occident c’est le degré du respect qu’on accorde à la dignité de la personne humaine. Le Sénégal a besoin hommes politiques qui posent des actes qui concourant à l’amélioration des conditions de vie de leurs populations et non de politiciens roublards et versatiles animés par des fins bassement personnelles. Malheureusement le débat est orienté ailleurs au grand dam du peuple et je pense que la presse a un rôle de sentinelle à jouer dans ce sens.
Par ailleurs, il me semble nécessaire, aujourd’hui plus que jamais, de redéfinir les contours de l’aide publique au développement parce que depuis que le Sénégal est indépendant combien de milliards ont été injectés ? Cela veut dire qu’il y a un problème quelque part et qu’il faut le régler. La vieille classe politique a fini de faire ses preuves et a atteint ses limites, il faut la renouveler et amorcer l’émergence du Sénégal sans état d’âme, je dis bien sans état d’âme.

SENEWEB.COM : Que pensez-vous de la situation économique du pays ?

Lat DIOP : Notre plus grand problème dans ce domaine c’est qu’on n’a pas une véritable politique économique capable d’impulser le pays. Je défie tous les économistes sérieux de dire aux sénégalais la véritable politique économique du gouvernement. On ne parle que des recettes et des dépenses pour justifier une grande braderie de nos biens et ressources (dette intérieure, vente d’actions, dépassement budgétaire, vente de licences…), sans aucune forme d’orientation politique ou stratégique. Je peux même me passer de parler de la situation économique du pays parce que le commun des sénégalais sait comment elle est et peux l’apprécier à sa juste valeur.

SENEWEB.COM: Pourtant le gouvernement semble avoir fait des efforts pour redresser l’économie à travers une relance de l’agriculture

Lat DIOP : J’irai même jusqu’à dire que certains collaborateurs du Président ne sont pas sérieux parce qu’ils savent mieux que tout le monde qu’il est impossible de booster notre économie par une agriculture qui est pratiquée sur 20% seulement du territoire et pendant trois ou quatre mois par an.
Tant que le problème de la maitrise de l’eau n’est pas réglée l’idée d’une relance de l’agriculture est chimérique, que les sénégalais le sachent. Après cela viendra la fertilisation des sols, la reconstitution du capital semencier, la professionnalisation des paysans, la transformation des produits, la commercialisation et j’en passe…

SENEWEB.COM: Vous serez candidat en 2012?

Lat DIOP : Notre seul et unique obsession et préoccupation est de nous constituer en rempart pour la défense et la prise en charge des préoccupations du peuple où que nous soyons. 2012 nous n’y sommes pas encore mais il faudra compter sur nous.

SENEWEB.COM: Que pensez-vous de l’après WADE, c'est-à-dire sa succession ?

Lat DIOP : Cette question n’est pas tabou et il faut en parler parce qu’il y va de l’avenir du Sénégal.
Aujourd’hui les sénégalais connaissent tous ces politiciens pour les avoir subi. Que ce soit certains leaders de l’opposition ou du régime en place, qui sont devenus milliardaires de façon abracadabrante, ils ont tous eu à exercer de hautes fonctions et leur responsabilité dans la situation chaotique du pays est directement ou indirectement établie. Quand je vois d’anciens thuriféraires et bras armés du Président s’ériger en opposants, je constate simplement qu’ils sont simplement ridicules et qu’ils n’ont aucun respect pour les sénégalais et pour eux-mêmes. Je pense que certains hommes politiques sénégalais ont peur d’aller à la retraite tel un prisonnier qui a peur de sortir de la prison pour affronter les réalités de la société. En tout état de cause, je pense qu’il est temps que les jeunes fassent des sacrifices pour prendre en charge les problèmes du pays mais il appartiendra au peuple sénégalais de choisir souverainement ses dirigeants. Personnellement, je n’accepterai jamais qu’on m’impose un Président de la République.

SENEWEB.COM : Que pensez-vous de certaines réalisations du Président de la République comme le monument de la renaissance ?

Je ne suis pas un Imam mais un fonctionnaire et un homme politique qui sait prendre ses responsabilités pour dire non à l’opinion. Ce débat qu’on soulève sur la conformité de ce monument aux préceptes de l’Islam n’a aucun intérêt pour les sénégalais et cela n’engage que la responsabilité de celui qui l’a fait faire. A mon avis les religieux devraient plus se focaliser sur le fait que ce monument soit inutile en l’état actuel du Sénégal pour qu’il engloutisse autant de milliards.
Pour revenir à  votre question je vous dis encore qu’il ne sert à rien de faire des infrastructures si le fondement même de l’Etat s’effrite de jour en jour.

SENEWEB.COM : On sait que vous avez une base à Guédiawaye où vous habitez. Aujourd’hui cette banlieue vit ses jours les plus difficiles suites aux dernières inondations qui ont frappé fort cette partie de la ville. Qu’est ce que vous avez réservé dans le court terme pour soulager ces populations et dans le long terme pour que ces difficultés soient définitivement un mauvais souvenir pour la banlieue ?

Lat Diop : Je suis tout à fait à l’aise pour débattre des problèmes de la banlieue parce je les vis au quotidien en tant habitant de Guédiawaye !  Elle est pertinente votre question dans la mesure où vous avez coupé la poire en deux : la solution immédiate et celle qui est prévue dans le long terme pour éradiquer ce fléau des inondations dans la banlieue dakaroise. La solution immédiate que nous proposons est d’abord morale et psychologique mais pas comme le font les autres en distribuant des kilos de riz et en offrant des motopompes dans l’indiscrétion la plus totale, ceci  est pour nous une atteinte à la pudeur et à la dignité humaine, car en montrant ces populations à la télé devant toute la communauté internationale pour des raisons politiques ayant des retombées internationales destinées à des fins personnelles, est purement et simplement hypocrite et démagogue. Il faut soutenir ces populations moralement d’abord et rester à leurs cotés pour trouver ensemble les solutions à leurs difficultés et s’il faut évacuer l’eau, le faire de la manière la plus discrète. La solution est d’abord morale avant d’être matérielle, comme le développement est mental d’abord. La solution à long terme est une affaire purement réservée aux spécialistes de l’assainissement et de l’aménagement du territoire qui doivent être dotés de moyens conséquents pour régler définitivement cette question. Nous avons aussi proposé dans notre projet de société de désengorger les grandes villes, en commençant par Dakar, bien entendu, ceci aiderait à lutter contre les fléaux de la banlieue. C’est dire que ce n’est pas une affaire qui sera réglée par le seul secteur de l’assainissement, la solution définitive se trouve dans le règlement de toute une grappe de secteurs qui aboutirait à l’éradication totale de cette question.

SENEWEB.COM : Monsieur Diop, il ya de cela quelques jours, vous avez été à la une de presque tous les journaux parce que vous avez réussi d’abord à organiser un congrès extraordinaire, ce que beaucoup de partis politiques n’osent pas faire aujourd’hui, et vous avez rempli la grande salle de l’unité africaine du CICES, avec une grande mobilisation qui a débordé jusque dans la cour. Un jeune parti comme vous, comment avez-vous réussi cette mobilisation et ou avez vous tiré tous ces moyens parce qu’aussi, on voit partout dans Dakar vos photos et posters, et tout le monde sait que ça coute de la fortune ?

Lat Diop : (sourire...) Vous savez le travail n’a pas de secret et l’on ne récolte que ce que l’on a semé. Quand nous travaillons pour la massification de notre parti, nous le faisons sans trompette, ni tambour. Nous sommes présents sur le terrain 24h sur 24h et 7 jours sur 7. Depuis la création de notre parti, nous ne sommes pas reposés un seul instant que ce soit à Dakar et dans les régions c’est pareil. Nos représentants font du bon travail et nous continuerons ce rythme jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Quant aux moyens, je dis que nous avons les moyens parce que celui qui a des militants engagés qui font du parti leur trésor, celui-là a plus de moyens que tous. C’est grâce à un travail d’équipe qu’on a réussi cette grande mobilisation.
Nous avons de hauts cadres de l’administration qui militent dans notre parti, des avocats, des hommes d’affaires qui participent au fonctionnement du parti, et nos militants qui vivent à l’étranger aussi donnent leur contribution. Si chacun de ceux que je viens de citer apporte sa contribution, cela pourrait servir à financer une activité.

SENEWEB.COM : L’actualité politique aujourd’hui, c’est la rencontre entre le Ministère de l’intérieur et les partis politiques à l’école nationale de police pour la révision du code électoral. L’opposition regroupée au sein de Benno n’a pas poursuivi les travaux pour des raisons politiques,. Quelle est la position de votre parti par rapport à cette révision et quelle évaluation faites vous sur l’ensemble de ces travaux ?

Lat Diop : Nous avons participé à ces travaux du début à la fin. Nous déplorons encore une fois la politique de la chaise vide que Benno Siggil Sénégal commence à nous habituer, c’est ce qui nous a couté une majorité présidentielle mécanique de la coalition sopi à l’Assemblée nationale. Il faut savoir défendre ses idées jusqu’au bout. En ce qui concerne les travaux de la commission technique sur la révision du code électoral, il n’ya pas à chercher de midi à quatorze heures. Le régime en place veut tout simplement créer les conditions d’une fraude électorale. C’est clair. Comment peut-on comprendre sur 65 articles soumis à révisons, qu’il y ait 15 points de désaccord qui sont soumis à l’arbitrage du président de la République qui est candidat à la prochaine élection ? Et surtout que dans ces points de désaccords, qu’il y ait des dispositions comme : l’interdiction à la presse de communiquer les résultats issus des bureaux de votes avant de 22h, la caution relative à l’élection présidentielle, le pouvoir de saisine et d’annulation de la CENA, la prolongation du vote dans la nuit, etc. Nous ne validons pas ces travaux et appelons le président de la République à organiser des rencontres encore plus sérieuses qui regrouperaient tous les acteurs qui gravitent autour du processus électoral, dont la CNRA.

SENEWEB.COM : Vous faites partie donc des partis non alignés qui ont refusé de cautionner ces travaux ?

Lat Diop : C’est d’abord la position du Front pour l’Emergence et la Prospérité avant que l’on ne se retrouve pour la circonstance au sein d’un groupe de partis politiques non alignés pour adopter cette même position.

SENEWEB.COM: Ces partis politiques non alignés, vont-ils formaliser leur groupe pour constituer un troisième pole dans la mesure où, vous tous vous n’êtes ni du camp de la majorité présidentielle, ni du Benno Siggil Sénégal, si l’on sait que individuellement aucun parti n’est en mesure aujourd’hui de gagner une élection présidentielle ?

Lat Diop : Je sais que nous nous réunissons régulièrement d’abord pour constituer un bloc en vue de lutter ensemble pour la convocation des acteurs politiques autour d’une révision sérieuse du code électoral, et nous discutions ensuite sur la formalisation de ce troisième pole. Le moment opportun, on fera une sortie pour en dire plus.

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