Entre le camp présidentiel et celui de l’ancien Premier ministre, la problématique nourrie par les informations ou les rumeurs sur des retrouvailles entre le président Wade et Idrissa Seck ne s’inscrit pas, en vérité, dans le cadre d’une stratégie de communication bien réfléchie. C’est là l’analyse qu’en fait Abdou Latif Coulibaly, journaliste, écrivain et directeur de l’école de journalisme, Issic. D’ailleurs, il trouve que c’est plutôt les journalistes qui favorisent le jeu de ping-pong en braquant l’opinion sur des supputations relatives aux retrouvailles entre Wade et Idrissa Seck.
Abdou Latif Coulibaly, décryptant les rumeurs et/ou informations sur les retrouvailles entre Wade et Idy, juge que celles-ci se réduisent «à des polémiques et invectives sans grand apport, au plan politique et programmatique». Le Directeur de l’Issic, spécialiste en communication politique, parle plutôt de négociations évoquées par la presse et considère qu’il y a là un «manque de consistance du journaliste qui favorise ce ping-pong» entre le camp de Wade et celui de Idrissa Seck. Or, à ses yeux, il n’y a «rien de substantiel, sinon l’annonce de retrouvailles» entre les deux hommes, «comme si c’était l’essentiel».
Pour Abdou Latif Coulibaly, l’utilisation de cette tactique pour être présent sur le terrain politique renforce forcément la «décrédibilisation de la politique». Et il se désole que les médias y participent comme «s’ils n’avaient rien à faire que d’écrire sur les retrouvailles entre Wade et Idy».
Pour Abdou Latif Coulibaly, «on fait plus dans la spéculation, dans le guissané, c’est-à-dire la voyance, que dans l’information». D’ailleurs, fait-il remarquer en passant, les informations sur les négociations Wade/Idy sont chaque fois démenties le lendemain, par chaque camp. Tout cela fait dire à M. Coulibaly, qu’«il n’y a pas, à proprement parler, de stratégie de communication réfléchie, mais plutôt une volonté politique», entretenue et alimentée par la presse. Il est persuadé que si les médias ne s’y intéressent plus, on n’entendra plus parler de retrouvailles ou de négociations entre Wade et Idrissa Seck.
Toujours est-il que, selon Abdou Latif Coulibaly, «Idrissa Seck est absent du système, mais ses amis le font exister» sur le terrain politique. Et pourtant, «sa présence aurait été beaucoup plus bénéfique, si elle est déclinée en termes de programme proposé et pour montrer pourquoi il s’oppose». Et il trouve regrettable que l’on n’aille pas loin, sinon que de parler de retrouvailles entre Wade et Idrissa Seck. Le journaliste-écrivain, comme Babacar Justin Ndiaye, rappelle le discours de Idrissa Seck, le jour de la fête de l’indépendance, mais c’est pour signifier qu’«on attend de voir le projet alternatif que Idrissa Seck avait promis aux Sénégalais, à cette occasion». Latif Coulibaly n’exclut pas que les informations données le soient peut-être par des gens informés, mais tout aussi intéressés.
Sur un autre registre, Abdou Latif Coulibaly soutient que si Wade et Idy veulent se retrouver, aucun faucon ne peut s’y opposer. Maintenant, note-t-il, le besoin d’alliance est la chose la mieux partagée au sein de la classe politique.
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