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LD/ MPT- Rapport confidentiel pour le congrés du 20-21 décembre : L'alternative aux «trahisons de Wade

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LD/ MPT- Rapport confidentiel pour le congrés du 20-21 décembre : L'alternative aux «trahisons de Wade

La semaine prochaine, se tiendra le 6e congrès ordinaire de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt). A cette occasion, selon le rituel en la circonstance, un Rapport sera soumis aux congressistes. Si la réunion du Secrétariat permanent de la Ld, tenue ce week-end, a livré quelques «biscuits» à la presse par rapport aux propositions qui feront l’objet des échanges du 20 au 21 décembre 2008, il reste que le contenu de ce Rapport dont nous avons copie, dresse les contours plus exhaustifs des grands débats qui vont agiter le 6e congrès ordinaire de la Ld/Mpt, après le 5e du genre, tenu un an avant l’avènement de l’alternance de mars 2000.  Le Rapport a été avalisé par le Bureau politique des «Jallarbistes». 

Dans son Rapport destiné au prochain congrès, la Ld/Mpt n’a pas jugé nécessaire de faire la rétrospective du processus ayant abouti à l’alternance le 19 mars 2000 ; «des bilans d’étape» de sa participation à cet avènement ayant été fait par des sessions de son Comité central et de son Bureau politique. «Evénement historique», séquence politique ayant «ouvert d’immenses possibilités pour l’émergence du Sénégal dans tous les domaines», l’alternance, huit ans après, affiche un bilan «catastrophique pour le pays et l’écrasante majorité des Sénégalais».
Pourtant, dès l’entame du règne de Wade, la Ld/Mpt, rappelle le Rapport, avait insisté sur la nécessité «de respecter les engagements pris et qui ont valu la victoire». Pour sécuriser ces engagements, elle avait proposé une «Direction politique unifiée de l’alternance». Hélas,  ses «critiques objectives on été rejetées». Au passage, le Document souligne le «travail unanimement salué (des) ministres (de la Ld/Mpt), «devenu à la longue un exemple gênant qu’il fallait effacer». Et les principaux partis ayant participé au triomphe de l’alternance, comme le Pit, l’Afp et la Ld/Mpt, ont été exclus de l’espace du pouvoir par Abdoulaye Wade qui organisera la transhumance pour se donner «les coudées franches» et mettre ainsi le Sénégal «en coupe réglée». Malheureusement, la trahison par Wade de ses engagements antérieurs à la faveur de son accession au pouvoir s’est soldée par un cuisant échec économique et social sur fond de dérives institutionnelles. 

AFFAIBLISSEMENT DES SECTURS ECONOMIQUES VITAUX
C’est un sévère réquisitoire que la Ld/Mpt a dressé du bilan de la politique économique du Sénégal, huit ans après l’alternance. «Le régime de Wade a fortement affaibli les secteurs vitaux de l’économie comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, le tourisme, ainsi que les composantes les plus importantes de notre secteur industriel (Sonacos, Ics, Sar, Senelec, etc.) qui jusque-là, constituaient les locomotives de la croissance économique», indique le Rapport destiné aux congressistes.
Le secteur agricole est révélateur du désastre de cette politique agricole avec notamment «une production annuelle moyenne d’arachide qui oscille entre 260 000 et 450 000 tonnes, contre une moyenne annuelle de 650 000 avant 2000». La production totale de céréales, avec 800 000 tonnes en moyenne  par an, est loin de satisfaire «des besoins annuels proches de                1 800 000         tonnes, soit seulement une couverture de 45% par notre production nationale». A cela s’ajoutent «le tâtonnement et l’improvisation en matière de politique agricole.» Résultat : une «mauvaise politique de commercialisation de l’arachide», des «programmes surréalistes (maïs, manioc, bissap, Plan Reva, Goana)». Ces errements ont négativement impacté sur un monde rural, jamais autant appauvri auparavant au point de rendre exponentiel un exode rural qui se massifie. Si les investissements publics dans le secteur de l’élevage ont régressé de 10 à 4% depuis l’alternance, celui de la pêche, «géré» avec opacité, enregistre  une baisse considérable des exportations, alors la pêche artisanale mobilisant la quasi-totalité des pêcheurs, «s’enfonce dans la crise». L’industrie sénégalaise, fortement concentrée à Dakar, se caractérise aussi «par la faible compétitivité des entreprises liée à des coûts de production élevés et à l’obsolescence des matériels de production». Le tourisme ne se porte pas mieux avec une contribution au Pib d’environ «du tiers de son poids réel normal, alors que la rente touristique s’épuise inexorablement» en l’absence de «stratégies et d’actions». 
Des menaces lourdes pèsent sur les finances du Sénégal.  «Le déficit budgétaire représenterait, présentement, 6% du Pib. Il atteindrait 10% selon le FMI, si des  mesures hardies ne sont pas prises pour freiner les allocations improductives dans les dépenses et le train de vie onéreux de l’Etat», lit-on dans le Rapport. Ainsi le gouvernement a beau vouloir les masquer, les «clignotants inquiétants de banqueroute (…) s’affichent sur les tableaux financiers de l’Etat». D’ailleurs, «l’aveu fait sur les dépassements budgétaires est symptomatique de la politique de dilapidation des deniers publics». Citant la Banque mondiale, le Document de la Ld/Mpt relève que les mauvaises politiques dans les secteurs vitaux de l’économie ont «provoqué un sous emploi qui avoisine 13%». Et le «chômage massif et endémique de la jeunesse, allié à l’absence d’espoir, provoque une recrudescence de l’émigration clandestine avec ses conséquences dramatiques».
Au même moment, foisonnent des cas de spéculations et de scandales financiers, à l’instar des Chantiers de Thiès, de l’Anoci. Les «trahisons de l’alternance», se sont également la révélation par l’année 2007/2008 de l’étendue du «sinistre dans le secteur de l’éducation», et l’enlisement du système de santé dans le dénuement, comme c’est le cas à l’hôpital Le Dantec.
S’il ne revient pas sur «les émeutes de l’électricité» et la récente marche de Imams de Guédiwaye (le Rapport étant rédigé depuis septembre), le Bp de la Ld/Mpt a tout de même insisté sur la persistance de la crise énergétique au Sénégal. Une crise de l’énergie rythmée par «les difficultés d’approvisionnement des ménages en butane et les nombreux délestages d’électricité», avec à la clef la perturbation quotidienne du «confort des ménages et des activités économiques du pays». Les délestages dus à «l’insuffisance des capacités de production», la vétusté des équipements et  le coût de l’électricité ayant atteint le seuil de l’insupportable, porteront négativement un impact et «pendant longtemps encore», sur «les consommateurs, les entreprises et les investisseurs», avise le Bp de la Ld/Mpt.



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