Officiellement, le Palais s’est désolé, hier, de la réponse
«salée» que Pape Diop, président du Sénat, a servie à Bennoo Siggil
Senegaal. «Le niveau de cette lettre est trop bas, malheureusement»,
s’est emporté Mouhamadou Bamba Ndiaye, porte-parole du président Wade,
lors de sa rencontre hebdomadaire avec la presse.
Ce
n'est pas seulement dans l'opposition et la société civile qu'on
s'indigne de la lettre que Pape Diop a servie à l'opposition réunie au
sein de Bennoo Siggil Senegaal. Dans le camp présidentiel aussi, on
goûte fort peu – officiellement – le contenu de cette réponse du
président du Sénat à l’opposition qui lui demandait d’«instruire le
Conseil constitutionnel de constater l’empêchement définitif du
président de la République» après avoir «diligenté les examens médicaux
idoines». C’est le cas du Palais. Notamment Mouhamadou Bamba Ndiaye,
ministre conseiller de Wade qui, en conférence de presse, hier, au
Palais, pour la restitution des activités du président Wade, a déclaré
: «Je reconnais que le niveau de cette lettre est trop bas,
malheureusement. Et la faute incombe à ceux qui ont initié cette
démarche (Ndlr : destituer le président de la République) qui ne me
paraît pas digne du Sénégal».
Mais, s’est-il empressé de
préciser, «la réponse de Pape Diop, aussi salée qu'elle soit, répond
véritablement au même niveau que la première lettre de l'opposition».
En effet, selon le porte-parole de Wade, «c'est l'opposition qui écrit
toujours les premières lettres qui sont des lettres insultantes et
quelquefois très peu intelligentes, et qui s'offusque quand elle reçoit
des réponses de la même nature». Ce qui témoigne, à en croire M.
Ndiaye, «du niveau de débat politique (qui) est extrêmement bas au
Sénégal parce que ce sont des insultes, on évoque des cas relatifs à la
vie privée des individus. Mais c'est la faute de nos politiciens aussi
bien de l'opposition que du pouvoir» qui relèguent au second plan les
«problèmes réels des Sénégalais» qui ont pour nom économie, société,
marche du pays, marche des institutions. «Il y a tellement de sujets,
mais quand on quitte tous ces sujets et qu’on se focalise sur ces
types. Dans le débat politique sénégalais, on cite trop de noms. Comme
le disait Senghor, c'est un débat crypto-personnel. On ne cite que des
noms, on ne parle jamais d'idées, jamais de projets ni de programmes»,
regrette Bamba Ndiaye.
Revenant sur le contenu de la lettre de
l'opposition, Bamba Ndiaye a trouvé que c’est «absolument faux et
enfantin» la requête que celle-ci avait faite au président du Sénat. À
savoir «démettre le chef de l'État de ses fonctions de président de la
République pour sénilité et dégénérescence mentale cliniquement
constatée». Reconnaissant qu'on peut discuter «sur l'âge du président»,
Bamba Ndiaye, qui «travaille avec le président tous les jours, le matin
jusqu'à 23 heures», rassure sur l'état mental de Wade. «On ne quitte
jamais ici avant 23 heures et c'est le même rythme qu'on entretient
tous les jours. Et il a une mémoire prodigieuse, la capacité de
soutenir un débat pendant très longtemps», a-t-il ajouté.
«Au Sénégal, il est très difficile de dialoguer, tout est faussé au départ»
L’avenir
du «dialogue politique qui est plus ou moins lancé», Bamba Ndiaye n'y
croit pas trop parce qu'«au Sénégal, il est très difficile de dialoguer
parce que tout simplement, tout est faussé au départ». Le porte-parole
du président de la République a laissé entendre que «dès que le débat
est lancé, les réactions le faussent puisque les uns vont parler de
sincérité alors que d'autres diront que je vous ai appelé N fois. Et
tout cela me rend personnellement pessimiste».
Poursuivant, il
a fait savoir : «Un politicien est un politicien, ils ne sont pas dans
le même camp et chacun sait ce que l'autre veut, cela est clair et net.
Donc, quand on va dialoguer, on va le faire entre personnes mûres, on
met les dossiers sur la table et l’on discute sur les dossiers. Il n'y
a aucun paramètre pour mesurer la sincérité d'un individu. Ce n'est pas
possible».
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