Le président Wade à Tambacounda: La visite de tous les dangers

Les jeunes déclarent Wade persona non grata et menacent de mettre à feu la ville pour manque de considération et promesses non tenues

La visite du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, à Tambacounda le vendredi 17 septembre prochain pour inaugurer le village SOS d’enfants de Diamwéli risque d’être très mouvementée. Le collectif des 144 agents, licenciés du conseil régional, appuyé par des jeunes de différents quartiers de la commune et des associations, lui promet un « ndéwéneul » salé.  C’est ce qui ressort de la position affichée par ces jeunes lors de leur rencontre tenue, le samedi au quartier Dépôt dont  Sidy Traoré et Adama Noba « Toze » ont annoncé la couleur de l’accueil qui sera réservé au chef de l’Etat. Les jeunes menacent de mettre « à feu la ville et même aller en prison » si leurs 15 mois d’arriérés de salaires ne sont pas payés. Ils réclament aussi une audience avec le chef de l’Etat et exigent à Me Wade, l’installation d’ une délégation spéciale à la mairie et au conseil régional ». Car disent-ils « les deux frères qui dirigent ces deux institutions n’ont pas les compétences intellectuelles requises ». Des brassards noirs sont confectionnés pour montrer que Tambacounda est une ville morte.


« Les promesses non tenues faites par le chef de l’Etat, Me Wade, lors de sa dernière campagne électorale pour mettre fin à la misère, à la galère et à la souffrance des populations de cette partie Est du pays avec la réalisation des 5 grands projets pour l’exploitation du minerai de Kédougou qui va générer des milliers d’emplois pour les jeunes du Sénégal oriental »  sont restées en travers de la gorge de ces derniers. Ainsi, ont-ils décidé de faire éclater leur colère lors de la visite annoncée du président Wade le vendredi 15 septembre prochain pour inaugurer le village SOS d’enfants de Diamwéli à Tambacounda. Si l’on en croit, le porte parole des jeunes, Sidy Traoré, il s’agit de réserver à Wade un accueil salé. Une manière, selon lui, de dénoncer  « les promesses non tenues du régime de Wade ». «Nous réitérons notre désarroi par rapport à la visite du chef de l’Etat. Nous, les jeunes de Tambacounda, disons qu’il n’a pas tenu ses promesses et il n’a pas respecté aucune des promesses qu’il avait faites aux Tambacoundois, lors de sa dernière tournée électorale au rond point de la police, après que la région lui a donnée sa première alternance», martèle M. Traoré. Son camarade Adama Noba dit « Toze » rappelle que «les réalisations de Wade sont invisibles dans la région orientale au moment ou toutes les capitales régionales du pays ont changé de visage». «Les jeunes de Tambacounda souffrent de plusieurs maux, manque d’emploi, manque de considération, absence d’infrastructures de renom, oubli… Au moment ou le président de la République, Me Wade déclarait : un sénégalais, une concession que 143 agents sont déflatés par le président du conseil régional, arbitrairement et sans motif avant de leur devoir 14 mois d’arriérés de salaire.» Occasionnant du coup, selon M Noba, à une « contradiction de  l’idéologie de Wade ». Or, plaide Adama Noba, « c’est le chef de l’Etat qui doit rétablir l’ordre au sein des responsables politiques de son parti qui sont incapables de défendre la cause des Tambacoundois au sommet et à la base et il doit aussi rencontrer les jeunes pour évaluer Tambacounda et non rencontrer les responsables libéraux qui ne gèrent que leurs intérêts personnels».  En effet, M. Tapha Dramé peint ainsi un bilan très sombre du régime libéral. «Nous n’avons rien reçu de l’Etat du Sénégal. Pire la région n’a même pas été choisie comme pole pour abriter le Fesman malgré ses innombrables richesses culturelles. Nous ne voyons vraiment pas l’importance de la visite du chef de l’Etat à Tambacounda, raison pour laquelle nous allons directement le déclarer persona non grata», ajoute le membre fondateur du défunt Comité d’initiative pour la défense des intérêts de Tambacounda (Cidit).
Le président du conseil régional, le maire et les responsables politiques, indésirables chez les jeunes. Les jeunes ne sont pas allés par quatre chemins pour cracher le feu sur le président du conseil régional  de Tambacounda, le maire de la commune et les responsables politiques « nous ne digérerons jamais le licenciement politique et arbitraire des 143 agents du conseil régional de Tambacounda par le Président, Mamadou Saliou Ba et le silence des responsables politiques. Aujourd’hui aucun effort n’a été consenti jusque là par les autorités et autres responsables politiques pour décanter la situation » a dit Ngolo Taméga, président de la convention citoyenne pour le développement de Tambacounda, d’un ton très ferme. « Nous sommes prêts à nous sacrifier, même s’il faut aller en prison nous le ferons en mettant à feu la ville et défier quiconque pour que nos droits soient rétablis. On ne peut licencier 143 agents et leur devoir 14 mois de salaires » avertit M Taméga. Selon Ngolo Taméga « si rien n’est fait d’ici jeudi, nous allons mettre la ville à feu » avertit-il. Seyba Soumano, Tapha Cissokho, Sadio Dabo, Moustapha Noba, Sékou Magassouba et Vieux Keita ont tous abondé dans le même sens pour exiger à Me Wade une délégation spéciale à la mairie et au conseil régional. Selon ces derniers « ceux qui dirigent les deux institutions sont incapables et n’ont pas les capacités morales et intellectuelles pour diriger ».

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