CONFERENCE DE PRESSE DU PM ET REACTIONS - Le Premier ministre face aux journalistes, hier : Macky Sall déclare Rewmi, parti… non grata
La journée du 4 octobre a été marquée par une bataille politique par conférences de presse interposées entre le gouvernement représenté par son Premier ministre, Macky Sall, et les dirigeants du parti Rewmi de Idrissa Seck, son prédécesseur à la Primature. Ce dernier a été au centre de la conférence de presse du directeur de campagne du Président Wade. Compte-rendu d’une conférence de presse sous tension palpable…
C’est à Dakar aux environs de 12h00 que s’est tenue la conférence de presse de Macky Sall, l’actuel Premier ministre et directeur de campagne du Président Wade. Alors qu’elle avait pour but de revenir sur les «récents développements de l’actualité politique nationale», selon les mots du Premier ministre, nous avons paradoxalement assisté à une mise au point du gouvernement à l’intention de Idrissa Seck et du parti qu’il a créé récemment, Rewmi.
Dans la première partie de la conférence consacrée à sa déclaration, le Premier ministre Macky Sall qui s’est investi le «devoir, sous l’autorité du président de la République, de garantir l’ordre public», mais qui s’est soustrait de faire le bilan de son action, est revenu sur la création d’un parti dénommé Rewmi qu’il juge anti-constitutionnelle. Son argumentaire repose sur une justification : Rewmi, étant «un patrimoine collectif», ne peut être l’apanage et l’exclusivité d’un parti politique, «quelle qu’en soit l’exclusivité». La tension était nettement palpable, les visages fermés et les traits tendus parmi les membres du gouvernement, visiblement affectés par les attaques récentes de Idrissa Seck vis-à-vis du gouvernement et du Président Wade. Macky Sall a évoqué le devoir de chaque citoyen «d’agir en conformité avec les lois et règlements du pays, parce que la République ne saurait tolérer les raccourcis, les entourloupes et les jeux de cache-cache avec les règles unanimement établies». Il y est allé ensuite de quelques menaces en parlant, en ce qui concerne Idrissa Seck, d’une «campagne électorale illégale» qu’il considère comme inacceptable. Et qui plus est, le Premier ministre révèle que «des instructions (ont été) déjà données au ministre de l’Intérieur de ne pas accorder de récépissé à un parti politique qui s’appellerait Rewmi».
Dans la seconde partie de cette conférence, marquée par les questions des journalistes, le Premier ministre a, malgré tout, rappelé que l’interdiction de récépissé au parti de Idrissa Seck ne remettait pas en cause la candidature de ce dernier pour les élections présidentielles. Interdiction de Rewmi, mais pas de la candidature de Idy : voilà comment pourrait être résumée la conférence de presse du Premier ministre sénégalais...
On pourra cependant s’étonner qu’une conférence de presse qui se voulait un retour sur les récents développements de l’actualité politique nationale ne se soit, pour ainsi dire, focalisé exclusivement que sur l’interdiction du parti politique de Idrissa Seck. D’autant plus qu’une telle exposition médiatique aura certainement pour conséquence de radicaliser les positions de Idrissa Seck dans sa volonté de créer, d’une manière ou d’une autre, son parti politique.
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