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Politique

Le réveil de l’alternance sera brutal

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Le réveil de l’alternance sera brutal
L’opinion publique nationale significative ne se retrouve point dans les stratégies des acteurs du pouvoir et du contre pouvoir. Elle voudrait bien croire au pouvoir libéral ou à son opposition la plus radicale du moment. Elle n’y parvient pas et c’est inédit ce qui se passe au plan politique au Sénégal depuis la reconduction du président en exercice.

Le président Abdoulaye Wade, seul maître à bord de l’alternance vient à nouveau de prendre des mesures fort intéressantes par leur signification politique. Elles participent d’une volonté de sortir notre pays du cercle infernal du renchérissement du coût de la vie provoqué par la flambée des prix des denrées de première et de l’or noir. Désormais, l’ancien chef de l’opposition sénégalaise sous le régime socialiste, sait que tout dépendra des capacités de son pouvoir à mobiliser son pays autour de l’agriculture, de la subvention des prix de grande consommation de masse et d’une gestion économique des grands équilibres macro économiques n’excluant plus la réduction du train de vie de l’Etat. Seulement, voilà. Cette option imposée par les contraintes de l’économie mondiale et de la gestion économique de l’alternance peu soucieuse de la maîtrise des conditions de vie des populations se heurte à une impuissance de la majorité à concevoir la mise en œuvre de ces nouvelles convictions de sortie de crise du chef de l’Etat. Il n’y a pas de chaînes de commandement. C’est un homme d’Etat qui décide et qui met en place sa politique. C’est l’impression la mieux partagée par les citoyens qui attendent que le président Wade se dote enfin d’un gouvernement capable de traduire en actes ses bonnes intentions de reconstruire leur pays.

L’attente se traduit à bien des égards en une impatience généralisée susceptible de déborder partout dans la capitale et dans les régions de l’intérieur. La Coalition sopi ne semble guère inscrire son action dans le court terme tout au moins, ni dans la traduction concrète des nouvelles perspectives annoncées par celui qu’il a réélu ni dans la prise en charge de la forte demande sociale. Elle est préoccupée plutôt par la pression des forces membres du « Front Siggil Sénégal ». Elle se prépare ainsi à faire face à la riposte de la rue que les forces regroupées au sein du « Front Siggil Sénégal concocte en attendant les assises nationales tant attendues. De ce côté aussi, les adversaires des radicaux n’ont aucune tactique de mise en œuvre de leur plan pour proposer au peuple les solutions alternatives à la crise qu’elle qualifie naturellement de crise de gouvernance publique. Les assises ou la confrontation avec le pouvoir de l’alternance. C’est aussi simple dans l’entendement du « Front Siggil Sénégal » convaincu qu’il faut mettre fin au régime libéral par toutes les formes de pression notamment les marches pacifiques, les brassards rouges, les communiqués de presse et l’agitation à l’étranger. L’opinion publique attend de voir. La première épreuve entre ces adversaires qui n’ont plu que la rue et les forces de l’ordre donnera certainement une mesure des capacités du « FSS » à mener les batailles de rue.

En dépit de la confiance renouvelée au candidat à sa propre succession à la dernière présidentielle de 2007, les citoyens Sénégalais partagent leurs inquiétudes grandissantes sur les conséquentes de l’augmentation des prix des produits importés, du transport, de la location et des risques d’une explosion sociale à la moindre étincelle sociale. On comprend aisément que cet état d’esprit alimente ici et là, un sentiment de rejet encore plus insistant des acteurs politiques trop portés par l’exercice du pouvoir, rien que par l’exercice du pouvoir. Il suffit de constater ce qui se passe dans le système de l’éducation pour se rendre compte de la fuite en avant des responsabilités du pouvoir et de l’opposition. Les cycles primaires et secondaires font semblant de fonctionner. Les enfants vont à l’école et reviennent à la maison tous les jours, toujours plus inquiets de leur avenir futur et immédiat. A force de vivre cette grève programmée par des syndicalistes qui ne croient plus du tout à l’école, les élèves ont fini par croire que le système public est maudit par les grèves. Le résultat est là. Les syndicats, le pouvoir et la classe politique ne croient plus à l’Ecole. C’est une génération d’élèves sacrifiée qui sortira sans aucun doute de cette situation peu acceptable dans un pays qui pourtant a plus que jamais besoin de ses jeunes sur les bancs de l’école. Les grèves des étudiants ont un lien étroit avec cette atmosphère nationale d’abandon collectif de l’enseignement à ses conflits récurrents depuis plus de quarante ans. Il n’y aucune nouveauté dans les revendications.

C’est plutôt l’aggravation des conditions dans lesquelles ils étudient et vivent qui leur donnent du tournis dans les esprits. L’amélioration du cadre des études, de la réforme des curricula et des perspectives d’une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ne renverse pas la tendance lourde. Bien au contraire. Les étudiants ne réussissent pas à se projeter dans le futur tellement ils sont victimes du malaise national dans lequel les politiques plongent volontairement ou non l’ensemble des populations du territoire national. Que dire du monde rural ? Il est plus que malade de la classe politique. Elle n’a aucune solution stratégique pour redonner à l’agriculture ses véritables missions ancrées dans l’émergence d’un développement endogène.

Autrement dit, le président de la République Abdoulaye Wade aura à faire des choix douloureux quand il se rendra compte de la gravité de la situation nationale et des solutions énergiques pour sauver ce pays. Les mesures inscrites dans la dynamique de l’autosuffisance alimentaire, de la subvention des produits de base de notre alimentation ne seront traduites dans la réalité qu’au prix de la détermination effective du chef de l’Etat à mettre fin au désordre. Ce désordre là, est cœur du pouvoir. Il est au cœur de notre société perdant à plus d’un titre confiance tant vis-à-vis de l’autorité publique rudement à l’épreuve de la bonne gouvernance des affaires publiques que vis-à-vis des politiciens assoiffés de pouvoir et de promotion sociale. MSA/FC



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