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LEGISLATIVES 2007 - Les femmes réclament la tête de listes du Pds : Epreuve de limitation de pouvoirs pour Macky Sall

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LEGISLATIVES 2007 - Les femmes réclament la tête de listes du Pds : Epreuve de limitation de pouvoirs pour Macky Sall

Déjà promu futur directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade, le Premier ministre devrait logiquement diriger la liste nationale de la coalition libérale. Une perspective mise en ballottage par les femmes du Pds au nom desquelles Aminata Tall a exigé d’être en première ligne pour les législatives.

Dans l’ambiance surchauffée de bleu et jaune du stadium Marius Ndiaye, la demande toute joyeuse mais empreinte de fermeté pouvait passer inaperçue. Lisant la résolution adoptée par la conférence nationale des femmes du Parti démocratique sénégalais, Aminata Tall a exprimé au secrétaire général national du Pds une doléance forte. Que la future liste des libéraux aux législatives du 25 février 2007 soit dirigée par une femme. Le prétexte, c’est l’engagement du président de la République à faire de la parité entre hommes et femmes le soubassement de la construction des différentes listes, que le parti libéral va présenter pour les scrutins parlementaires. Un souhait autant qu’une exigence qui interviennent dans un contexte particulier, vingt-quatre heures après le message orienté dimension genre du Chef de l’Etat à la représentation nationale. D’où ce texte limpide délivré à bonne adresse.

En réalité, le choix des femmes libérales est une épreuve politique pour Macky Sall. Le Chef du gouvernement, nominativement choisi pour coacher le directoire de campagne du Président Wade, est celui qui devrait emmener la liste nationale du Pds et de ses alliés. Le maître l’a dit et confirmé avec un petit bémol : à condition que son Premier ministre «ne s’essouffle pas» entre temps. Macky Sall se serait-il essoufflé pour que le Mouvement national des femmes du Pds réclame une telle responsabilité ? Le président tranchera, avec de bonnes chances cependant que le maire de Fatick soit conforté à ce poste stratégique au moment décisif. Dans cette perspective, on peut supposer que Awa Diop, la vraie patronne des femmes libérales, reste une alliée fidèle de Macky Sall.

Mais les lignes de fractures claniques à l’intérieur du Parti démocratique sénégalais sont si évidentes, les luttes de positionnement si flagrantes à l’orée des investitures qu’il y a à se poser des questions sur l’attitude prochaine de Me Wade. Car la demande exprimée par Aminata Tall vise explicitement à dessaisir Macky Sall du leadership sur les destinées bleues. Tout au moins à réduire ses prérogatives dans la gestion des compétitions électorales. Les deux ne s’entendent pas depuis belle lurette. Leur dernier combat qui a tourné à l’avantage du chef du gouvernement concernait la mainmise sur le très juteux Programme national de développement local (Pndl) où l’arbitrage du président de la République s’est révélé déterminant.

Aujourd’hui, c’est la gestion opérationnelle du parti qui est dénoncée par de nombreux secteurs libéraux. Et c’est le Premier ministre qui est désigné comme le principal responsable des tensions internes, notamment dans la mise en place des comités électoraux. Presque partout au Sénégal, ses options qui ne seraient que les volontés du leader du Pds auquel il servirait de bouclier, sont ouvertement contestées par de hauts responsables libéraux. Sauf à Thiès, entre autres rares endroits, où c’est Me Abdoulaye Wade lui-même qui a constitué l’équipe électorale en se réfugiant derrière l’ordre…alphabétique. Macky Sall n’est pas encore contesté pour diriger le directoire de campagne du candidat Wade. Par contre, il l’est franchement en ce qui concerne la tête de liste de la future coalition libérale. Ses adversaires à la tête desquels trônent Aminata Tall et Modou Diagne Fada ne lui reconnaissent plus cette capacité de synthèse objective des contradictions multiples qui parcourent la famille libérale.

En fait, ce qui semble visé dans la requête du Mouvement des femmes libérales, c’est moins l’affaiblissement du Premier ministre qu’une volonté manifeste de déconcentrer les pouvoirs et responsabilités en prévision de la période post-électorale. Mais si, par populisme ou par réalisme, le secrétaire général du Pds propulsait une femme en tête de liste libérale, il infligerait un gros revers politique à son adjoint sans que cela lui garantît le succès. C’est pourquoi la pertinence d’un choix autre que Macky Sall, en cette période troublée du cheminement préélectoral, reste une vraie actualité. Mais avec Wade, on ne sait quasiment jamais où l’on va…Le mystère étant structurel chez lui, tout reste possible, même le suicide politique involontaire.



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