LES AVOCATS DU PDG DE TALIX GROUP JUBILENT APRES SON AUDITION"Toute seconde que Bara Tall passerait en prison serait une forfaiture"

L’action que les conseils du Président-directeur général de Jean Lefebvre Sénégal, Bara Tall, incarcéré à la prison de Rebeuss depuis le 21 novembre 2006, ont récemment mené, en assiégeant notamment le bureau du Juge du 2e cabinet, Sémou Diouf, qui a en charge le dossier de leur client, a porté ses fruits. En effet, le patron de Talix Group, qui a été inculpé et placé sous mandat de dépôt par Yaxam Lèye, Juge d’instruction du 5e cabinet du Tribunal hors classe de Dakar, pour « avoir obtenu de manière frauduleuse une somme de 8 milliards au moyen de pièces fausses » dans le cadre du programme indépendance 2004, a été entendu, hier, dans le fond du dossier des « Chantiers de Thiès ». Il faut relever qu’au même moment, le président de la République, Me Abdoulaye Wade, recevait Idrissa Seck, au palais présidentiel. Acheminé au Bloc des Madeleines, tôt le matin, à bord d’une fourgonnette de l’Administration pénitentiaire, Bara Tall a dû patienter plus d’une heure, avant d’entrer dans le bureau du Juge du 2e cabinet, Sémou Diouf, à 10h passées de 40 minutes. Et ce n’est qu’à 16h58mn que le Pdg de Jean Lefebvre est sorti du bureau du Juge, arborant un large sourire qui en dit long sur sa sérénité.

« Il faudrait que, dans leur logique, ils se débrouillent pour que le non-lieu puisse advenir dans les plus brefs délais » Face à la presse, Me Ciré Clédor Ly, porte-parole du pool d’avocats de Bara Tall jubile : « Tout le monde sait que ces histoires des ‘Chantiers de Thiès’ sont un mensonge. Les événements que nous sommes en train de suivre confortent le peuple sénégalais sur cela. Voilà un homme de bien, un père de famille, un chef d’entreprise qui, arbitrairement, a été mis en prison, accusé de faits mensongers. On a fait courir à l’économie de graves risques. La population au niveau de Dakar et ailleurs a souffert, avec l’arrêt des travaux. Des pères de famille ont été mis en chômage, pour qu’enfin on entende publiquement que c’était des mensonges. C’est grave, si un pays fonctionne comme cela ». Et d’ajouter : « Il faut maintenant qu’ils en tirent les conséquences. Les conséquences, c’est que toute seconde que Bara Tall passerait en prison serait une véritable forfaiture. Ce sont eux-mêmes qui en ont administré la preuve. Logiquement, ils ont eu à confectionner un dossier mensonger. Ils l’ont mis en branle. Ils ont essayé d’en faire un moyen de chantage. Ils ont utilisé le peuple sénégalais comme des bambins. Maintenant qu’eux-mêmes reconnaissent leur mensonge, il faudrait que, dans leur logique, ils se débrouillent pour que le non-lieu puisse advenir dans les plus brefs délais et dans les secondes les plus urgentes ».

« Un procès public aurait été un scandale, qui aurait été beaucoup plus humiliant pour l’Etat » A la question de savoir comment s’est déroulée l’audition de son client, Me Ly renseigne que « ce qui s’est passé, c’est que la logique de la défense, c’était d’éventrer ce mensonge, avec un non-lieu éclatant ou bien un procès public où, détail par détail, on montrerait le complot qui a été ourdi, avec l’assistance d’experts. Ce qui est grave. Lorsque les gens étaient en train de concocter, peut-être, leur stratégie de conquête du pouvoir, le juge, lui, était édifié, détail par détail, jusqu’à la feuille d’arbre qui a été arrachée par l’entreprise de Bara Tall, avec des preuves à l’appui ». A l’en croire, « un procès public aurait été un scandale, qui aurait été beaucoup plus humiliant pour l’Etat ». Est-ce à dire qu’il s’attend à la libération de Bara Tall ? « Je pense que sa libération devait intervenir dans la seconde », indique l’avocat, soutenant toutefois que « le juge est obligé de suivre une procédure. Ce n’est pas un politicien. C’est quelqu’un qui a été saisi, qui est de bonne foi. On lui a demandé d’ouvrir une enquête. Il ouvre une enquête. Il a été très courtois. Il a instruit à charge et à décharge ». Sur sa lancée, Me Ly révèle que « l’atmosphère était très détendue. Le Juge nous a permis d’entrer dans les détails et dans le fond pour éventrer en fait toute cette escroquerie judiciaire qu’on a voulu mettre sur le dos des gens, et faire admettre au peuple sénégalais ». Fort de tout cela, il affirme que « la logique voudrait que, s’il (ndlr : Bara Tall) franchit le seuil de la prison, qu’on lui notifie un non-lieu. Ils ont l’habitude des procédures d’urgence. Ils peuvent tout de suite demander la communication du dossier au procureur, qui, dans la seconde, va requérir un non-lieu. Le juge prendrait une ordonnance de non-lieu. Je pense qu’il faut rendre justice à Bara Tall, pour qu’il retrouve les siens et ses travailleurs, dans les plus brefs délais ».