Les sénateurs n’ont pas manqué de flèches pour décocher sur l’ancien Président du Sénégal. Leur colère : l’actuel boss de la Francophonie aurait décidé de parrainer la candidature de Lamine Diack.
En conférence de presse hier, les membres de la chambre haute ont répété, à souhait, que le prédécesseur du Président Wade «n’est ni plus ni moins qu’un traître doublé de conspirateur.» A l’origine de leur courroux, les sénateurs évoquent «la candidature de Lamine Diack parrainée par le Président Diouf au détriment des responsables du Parti socialiste comme Ousmane Tanor Dieng, Khalifa Sall, etc.» Le secrétaire élu du Sénat, Cheikh Meïssa Ndiaye et ses collègues soulignent, pour s’en indigner : «Abdou Diouf a d’abord trahi le Parti socialiste. Il ne fait confiance à aucun de ses responsables. Il est aujourd’hui en train de faire activement la campagne électorale pour l’ancien maire socialiste de Dakar, Lamine Diack.» Ils indiquent que cette conspiration et les attitudes peu louables de l’ancien Président du Sénégal contre le régime de Me Wade, mais aussi contre son propre parti le Ps et ses dirigeants actuels, étonnent, en premier lieu le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade qui l’a soutenu et honoré en le remettant aux affaires sur la scène internationale. Toutefois, estiment-ils, «cela ne surprend pas les Sénégalais, si l’on sait la manière cavalière dont le Président Diouf s’est séparé de son ami Jean Collin, la façon ignoble dont il a trahi le Président Senghor qui l’a porté au pouvoir sur un plateau d’argent, sans oublier son ami d’enfance, l’ancien Premier ministre Habib Thiam qu’il a également trahi.» Pour coacher son candidat, révèlent les sénateurs, Abdou Diouf a eu à garantir au président de l’Iaaf, Lamine Diack, le financement de sa campagne électorale en décidant de le recommander aux familles royales et princières du Qatar et du Koweït au cas où M. Diack ne disposerait pas de suffisamment de fonds. «Le président Diouf a ainsi laissé tomber le masque, lui qui depuis sa disgrâce de 2000, a toujours fait croire qu’il a tourné le dos aux affaires politiques du Sénégal», rappelle le sénateur Saliou Mangane, membre de la Fédération urbaine de Thiès.
Le passé catastrophique de Diouf exhumé
Les sénateurs n’ont pas manqué de rappeler à l’ancien Président son «passé truffé de catastrophes, de scandales et d’une mal gouvernance sans précédent, pendant 20 ans de règne.» Aucune solution au mal vivre des Sénégalais, encore moins une réalisation d’envergure pendant le règne socialiste, soutiennent les sénateurs, ajoutant : «Sous le règne du Parti socialiste, le pays a vécu les affres de la sécheresse, avec des mesures impopulaires comme la ponction obligatoire à cinq reprises sur les maigres salaires des travailleurs du public et du privé, l’arrêt de recrutement à la Fonction publique de 1988 à 2000, les grèves répétitives des élèves et étudiants, la radiation des policiers en 1988, les malversations sur des milliers de tonnes de riz sous couvert de la Croix rouge sénégalaise obtenus hors taxe de l’étranger puis vendus dans le pays et la sous-région, précisément au Mali.» Durant son règne, se souviennent-ils, Abdou Diouf a complètement abandonné le monde rural dépourvu de semences certifiées, d’intrants et autres matériels agricoles. «Aucune politique d’hydraulique rurale avec l’éducation et la santé laissées en rade, sans oublier la persistance de la crise énergétique qui faisait que le pays était toujours plongé dans le noir», rappellent encore les sénateurs. «Abdou Diouf est très mal placé pour proposer ou parrainer un candidat à la présidentielle, les Sénégalais savent, heureusement, distinguer la bonne graine de l’ivraie», assènent Cheikh Meïssa Ndiaye et ses collègues. Dans la foulée, les sénateurs soulignent que l’élection présidentielle prévue en 2012 aura bel et bien lieu à date échue. «Ceux qui parlent d’un éventuel report en 2014 font dans l’illusion et l’intoxication. Le calendrier électoral sera maintenu, un éventuel report de l’élection présidentielle n’existe que dans la tête de politiciens en panne d’arguments», renchérit le sénateur Saliou Mangane
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