Limogés alors qu’ils n’ont pas encore défendu “ leur budget ” devant la première chambre : Les ministres remerciés priés de se présenter devant les sénateurs

L’onde de choc continue encore, sans nul doute, de se faire sentir au sein des ministres décapités avant-hier du gouvernement de Hadjibou Soumaré, et pour cause. Contre toute attente, alors qu’ils continuaient de vaquer librement à leurs occupations, les désormais ex-membres de l’attelage gouvernemental n’ont été informés de leur immolation par le Président de la République que le jour même de leur départ, c’est-à-dire, lundi dernier. Aussi, non seulement Me Abdoulaye Wade a pris de court ses collaborateurs, mais il a également réussi ce que nul n’aurait cru possible : verrouiller sa décision de donner un grand coup de fouet à l’équipe dirigée par le successeur de Macky Sall. En effet, selon de sources sûres, aucun membre de son entourage officiant au Palais n’a été mis au parfum du remaniement ministériel.

Qui a également dribblé tous les pronostics, d’autant qu’il avait déclaré à qui voulait l’entendre, que le réaménagement survenu hier ne devrait pas intervenir avant la fin de la session budgétaire. Qu’est-ce qui a donc poussé le locataire du Palais à précipiter le cours des évènements ? Mystère et boule de gomme. Mais l’acte posé par Me Abdoulaye Wade peut être révélateur de son désintérêt vis-à-vis du Sénat qu’il a ressuscité, parce que même si l’Assemblée a clos sa série de sessions budgétaires, il n’en demeure pas moins que les ministres vont continuer de défiler devant la première chambre dirigée par Pape Diop.

Autre bizarrerie notée dans le remaniement survenu avant-hier : tous les ministres bannis du gouvernement Hadjibou II, défileront un à un devant les sénateurs, et ce, jusqu’au 14 décembre prochain. Ainsi, la pertinence de la présence des ministres limogés se pose avec acuité, parce que les engagements et les solutions qu’ils prendront devant les membres du Sénat risquent de ne servir à rien pour notre pays. Lequel est confronté à une passe difficile, avec à la clé, une flambée des prix et un front social en ébullition. Autant dire que même « liquidés » de l’effectif du gouvernement, ils ne feront pas leurs passations de services, avant la date indiquée ci-dessus.