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Politique

Madieyna DIOUF coordonnateur de l'Afp : ‘ Ce n’est pas avec le gouvernement de Wade qu’on redressera la situation économique du pays ’

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Madieyna DIOUF coordonnateur de l'Afp : ‘ Ce n’est pas avec le gouvernement de Wade qu’on redressera la situation économique du pays ’

Venu en France pour rencontrer les militants de l’Afp pour l’organisation de la vente des cartes en vue du renouvellement de la fédération de France en perspective du congrès prochain, Madieyna Diouf a fait le bilan de sa visite. Le numéro 2 de l’Alliance des forces de Progrès (Afp) soutient qu’il a trouvé ses camarades mobilisés malgré la défaite douloureuse lors de l’élection présidentielle. Il en a profité, dans l’interview qu’il nous a accordée, pour se prononcer sur l’actualité du pays. Pour lui, ce n’est pas avec le gouvernement de Wade que la situation économique et sociale du pays va être redressée.

Wal Fadjri: M. Madieyna Diouf, vous êtes à Paris depuis quelques jours pour préparer le renouvellement de la délégation de l’Afp en France. Vous êtes au termes de votre séjour. Pouvez-vous nous en faire un bilan ?

Madieyna Diouf: Je suis venu, avec Mme Mata Sy Diallo, la présidente nationale du Mouvement des Femmes de l’Afp qui est aussi la secrétaire nationale du bureau politique chargée des Sénégalais de l’extérieur. Nous sommes venus discuter avec nos militants sur la vie du Parti et sur la situation politique et économique du pays. C’est le premier jalon d’une série de tournées que Mme Mata Sy Diallo va entreprendre, en tant que secrétaire nationale chargée des Sénégalais de l’Extérieur. La prochaine tournée sera réservée à l’Italie et à l’Espagne. Après, ce sera le tour de l’Afrique et de l’Amérique d’accueillir la délégation de l’Afp. Nous avons voulu, dès maintenant, prendre le temps de rencontrer nos amis de l’Extérieur, faire le bilan des activités du parti, voir les perspectives d’organisation du congrès en mars-avril prochain. Nous sommes dans une phase de renouvellement. Nous avons commencé la vente des cartes du parti. C’est tout cela qui fait que nous sommes venus ici pour rencontrer la délégation de France. Nous avons tenu une assemblée générale samedi dernier. Nous sommes partis, ensuite à Marseille avant-hier (vendredi, Ndlr), rencontrer le bureau de la délégation de Marseille. Et hier (samedi, ndlr), nous avons terminé par Toulouse où nous avons tenu aussi une réunion. Nous allons en rendre compte au bureau politique, au secrétaire général du Parti, Moustapha Niasse. Je dois dire que nous sommes très rassurés. Nous avons trouvé des camarades mobilisés. Nous avons discuté des problèmes d’organisation du parti et les perspectives du parti ainsi que la situation économique nationale de notre pays. Je dois remercier tous les membres du bureau de la délégation de France.

Wal Fadjri: Depuis l’élection présidentielle, des responsables de votre parti ne cessent de venir à Paris pour rencontrer leurs militants. Pourquoi toute cette importance que vous accordez à vos instances de France ?

Madieyna Diouf: Chaque Sénégalais a des rapports très importants avec sa famille au Sénégal. Il en est de même avec le parti. Nous devons garder le contact avec eux, échanger avec eux. Mais ils ont aussi beaucoup de recul en ce qui concerne l’analyse et les perspectives que nous avons dans le pays. Ils suivent de très près ce qui se passe dans leur pays. Avec Internet, je leur dis souvent qu’ils sont mieux informés que nous sur la situation du pays. C’est un processus normal de prise de contact que nous avons commencé. D’ailleurs, à notre retour à Dakar, nous allons entamer la phase nationale de cette tournée-là parce que le 18 novembre, nous serons, avec Moustapha Niasse à Koungheul. Nous serons reçus par Mme Mata Sy Diallo et toute la région de Kaolack en assemblée générale. Le 25, nous irons dans la région du Nord, précisément à Podor, avec Moustapha Niasse. Le 2 décembre, avec Moustapha Niasse toujours, nous irons à Thiès.

Wal Fadjri: Où en êtes-vous avec votre Congrès ?

Madieyna Diouf: Nous sommes dans la phase de préparation. La phase la plus importante, c’est la vente des cartes et le renouvellement. Nous avons discuté avec nos camarades de France et avons trouvé un consensus très positif sur la base des propositions qui ont été faites à Mata Sy Diallo. Nous allons les étudier au niveau du bureau politique. Ce qui permettra d’aller au congrès au premier trimestre de 2008. Nous n’avons pas encore fixé la date puisqu’il y a plusieurs évènements qui auront lieu durant ce trimestre 2008. Ce qui est sûr, nous tiendrons notre congrès avant les élections locales sur lesquelles l’Afp s’est prononcée à partir des réactions de sa base pour la participation de notre parti à ces joutes électorales.

Wal Fadjri: Justement pour ces élections, la participation de votre parti se fera-t-elle sur la base d’une coalition, notamment avec le Front Siggil Sénégal ?

Madieyna Diouf: Il y a plusieurs étapes. Dans la première phase, nous avons écouté la base qui a demandé à la direction du parti de participer à ces élections. C’est la première étape. Et cela ne veut pas dire que nous irons seuls aux élections. Je pense que les autres partis se prononceront quant à leur participation ou non à ces élections. Ensuite, nous allons dérouler le comment, les stratégies en accord avec nos partenaires comme nous l’avions fait en 2002 et en 2003.

Wal Fadjri: Ne faut-il pas prendre une décision dès maintenant pour éviter ce qui est survenu dans le passé avec le retard pris dans la décision de participer de manière séparée à l’élection présidentielle ?

Madieyna Diouf: Ce n’est pas le même type d’élection qu’en février 2007. Nous avons déjà vécu l’expérience du Cpc en 2002. Nous dirigeons beaucoup de conseils ruraux et de mairies et certains conseils régionaux comme celui de Kaolack avec Mata Sy Diallo sur la base d’une coalition constituée en 2002. Les élections locales ont une particularité par rapport à l’élection présidentielle. Les élections locales concernent les populations à la base. Nous resterons vigilants sur la transparence des élections pour éviter la distribution massive d’argent comme ce fut le cas au cours des dernières élections présidentielle et législatives. Donc nous n’allons pas baisser la garde sur ce point. Il faut laisser le temps au temps. Les partis du Front Siggil Sénégal vont certainement se prononcer à partir de leurs instances pour déterminer s’ils vont participer ou non. Une fois que ces partis se seront prononcés, nous pourrons examiner le comment aller ensemble. Il vaut mieux aller lentement, mais sûrement autour d’une stratégie acceptée par tous que de se précipiter. Je pense que cela ne va plus tarder. Certainement ces questions vont être abordées avant la fin de l’année.

Wal Fadjri: Est-ce que le combat pour la transparence ne doit pas être mené dans le cadre d’une coalition et amener les partis du Front Siggil Sénégal à aller aux élections ensemble ?

Madieyna Diouf: Il faut faire la part des choses. Le Front Siggil Sénégal a été créé autour du combat pour la transparence des élections et autour du boycott des élections législatives. Il a fait aussi siennes les préoccupations des Sénégalais en ce qui concerne le coût de la vie, la hausse des prix des denrées de première nécessité. C’est pourquoi le Front Siggil Sénégal a rencontré tous les secteurs économiques et sociaux du pays en vue des assises nationales qui doivent être un dialogue inclusif portant sur le diagnostic de toute la situation économique et sociale du pays pour le rétablissement des équilibres. Pour le volet politique, le Front Siggil Sénégal ne s’est pas encore prononcé sur la mise en place d’une cadre politique pour aller à des élections. Pour le moment, le Front s’occupe des assises nationales qui sont essentiellement économiques et pour lesquelles nous souhaitons qu’il y ait un comité national de pilotage présidé par une personnalité extérieure aux partis pour montrer la détermination du front à aller vers ces assises de façon paisible et non aller, comme nos partenaires ont voulu le faire comprendre, à une révolution. Maintenant cela n’exclut pas que les partis du front se réunissent pour aller ensemble aux élections. Mais la question n’a pas encore été abordée au sein du Front.

Wal Fadjri: Quelles solutions proposez-vous à la place de la diminution des salaires que Abdoulaye Wade avait proposée avant de se rétracter ?

Madieyna Diouf: Le Front Siggil Sénégal a organisé une conférence de presse à laquelle l’Afp a été représentée parce que son secrétaire général était absent du pays. Il a été à Tunis et doit se rendre à Londres et en Scandinavie avant de venir ici à Paris pour participer à un colloque. Cette conférence de presse du Front a fait le point sur les assises, notamment sur le projet des termes de référence qui doit être amélioré par nos partenaires de la société civile. Elle s’est également prononcée sur la situation économique et sociale du pays, notamment les mesures proposées par le président de la République qui sont des mesures inouïes. Comment peut-on comprendre qu’un économiste aussi brillant que lui propose, pendant que les prix augmentent, une baisse des salaires. D’ailleurs, après avoir rencontré les syndicats, le gouvernement est revenu sur cette baisse et a annoncé, au contraire l’augmentation de salaires. Ce qui démontre la cacophonie qui s’installe au sommet de l’Etat. Cette façon improvisée, improviste même, de gérer le pays, c’est l’incompétence la plus totale. Maintenant il y a des niches importantes dans les finances dans lesquelles le gouvernement de Wade peut puiser pour trouver des ressources. Il n’y a qu’à diminuer de façon drastique le train de l’Etat. Il y a cette flambée d’installation d’institutions : le Sénat, demain le Conseil économique et social. Il y a cette acquisition de deux avions pour 90 milliards. Toutes ces sommes peuvent être réorientées vers les masses laborieuses pour arriver à obtenir une diminution des prix des denrées de première nécessité. C’est à l’Etat de montrer, le premier, sa volonté de participer à l’effort national. Ce ne sont pas ces petites mesures-là qui vont régler le problème.

Wal Fadjri: Lors de sa conférence, Abdoulaye Wade a dit que le train de vie de l’Etat est à la mesure de la capacité du Sénégal

Madieyna Diouf: Le Sénégal est un pays pauvre. Peut-être que ce train de vie de l’Etat est à la mesure de la capacité du gouvernement. Mais ce qui est certain, la paupérisation a accru dans les masses laborieuses. Dans le monde, après une mauvaise qualité de la pluviométrie, la mauvaise qualité des semences, il y a une baisse drastique de la production vivrière. Il y a une pauvreté accrue, une famine dans des régions entières du Sénégal. Je ne vois aucune relation avec un train et une capacité financière de l’Etat. En tout cas, cette capacité financière n’est pas perçue par les populations.

Wal Fadjri: Les Industries chimiques du Sénégal ne sont pas encore sorties du tunnel puisque l’Inde menace de porter plainte contre le Sénégal. Quel commentaire en faites-vous ?

Madieyna Diouf: L’Afp a toujours dénoncé cette gestion nébuleuse et catastrophique des fleurons de notre industrie. Que cela soit les Ics, la Sonacos qui a été bradée, la Senelec dont les résultats sont aujourd’hui piètres, etc. Ce sont des choix d’investissement catastrophiques fondés sur les préoccupations obscures qui ont conduit les Ics à cette situation-là. Aujourd’hui, les Ics sont à l’état de cessation de paiement. L’endettement est extrêmement élevé. La structure ne peut même pas passer des commandes à 90 ou 120 jours. Elle est obligée de payer comptant. Les Indiens sont venus injecter de l’argent frais, mais apparemment, d’après les dernières informations de la presse, ils veulent maintenant se retirer. Ce n’est pas spécifique aux Ics. C’est la gestion catastrophique de toute l’industrie sénégalaise et même de tous les secteurs de l’économie sénégalaise. Je pense que ce n’est pas avec le gouvernement d’Abdoulaye Wade qu’on va pouvoir redresser cette situation.

Wal Fadjri: Vous êtes professeur de mathématiques. Abdoulaye Wade vient de publier un ouvrage sur ‘Les mathématiques de l’analyse économique moderne’. L’avez-vous lu ? Si oui, quels commentaires faites-vous ?

Madieyna Diouf: Je ne l’ai pas encore lu, mais je l’ai acheté. Donc je ne veux pas encore faire de commentaires sans l’avoir lu.



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