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Politique

[ Opinion ] Mais pourquoi devrait-on attendre jusqu’en 2012 ?

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[ Opinion ] Mais pourquoi devrait-on attendre jusqu’en 2012 ?
Il n’est pas trop fort, à notre avis, de dire que la situation que traverse notre pays, le Sénégal, n’a pas son pareil dans son histoire politique et économique. Tous les Sénégalais clairvoyants sont arrivés à cette conclusion qui est que nous avons atteint les sommets de tout ce qui est abject, vil en matière de pratique politique et sociale. Tant au niveau de l’Etat qu’au niveau des rapports sociaux. Certains de nos compatriotes analystes parlent souvent, en rapport avec cette situation, de gens, d’hommes d’Etat ‘incompétents’ qui nous gouvernent. Non ! Il ne s’agit pas de cela chers amis ! Ne soyons pas si tendres avec cette espèce. Nous avons affaire à une faune de malfaiteurs, ni plus ni moins. Car un patriote peut être incompétent et animé de bonnes intentions pour accomplir la tâche à lui, assignée.

Qui parlait de ‘grands bandits’. Sinon ce grand acteur du jeu politique (au sens propre et figuré), qui aspire à devenir le 4e président de la République. Pardi ! Que l’on en soit conscient ou non, nous avons en face des gens qui ont fini de ruiner tout ce qu’il y a eu de meilleur à tirer de ce patrimoine historique immatériel, légué par Montesquieu et les idéaux de la révolution française de 1789, par rapport à de démocratie, la séparation des pouvoirs. Si un président de la République se permet en s’adressant à la télévision nationale, un jour béni de la Korité, fêté par l’écrasante majorité de son peuple pour dire (au sujet d’une affaire aussi scabreuse que le scandale financier de l’affaire des chantiers de Thies) : ‘Dëma lééna nax’ (je les ai roulés), exhibant un document, le ‘Protocole de Rëbëss’, (faux ou non), subtilisé à l’insu de ‘négociateurs’ venus le voir pour une ‘affaire de sous’, que nous reste-t-il de nos valeurs républicaines ? Que dire de cet historique ‘Xaccal ma jaayal la ko’ (dénonce la vente, je te trouve un acquéreur) de son ministre des Finances, qui cherchait à ‘aider’ un haut fonctionnaire atypique (qui travaillait au noir à un grand hôpital étant ‘petit’ fonctionnaire ‘gagne petit’), coordonnatrice des Inspecteurs d’Etat, qui a eu à le dénoncer, par la suite, dans le cadre du même dossier des chantiers de Thiès, bouclé par un tour de passe-passe juridique avec un non-lieu, ces derniers temps.

On peut dès lors, au regard de cet état d’esprit, se faire une idée du comment sont managés les dossiers politiques, économiques et administratifs de notre pays, entre les mains de gens déconnectés des préoccupations du peuple. En tout cas, les Sénégalaises et Sénégalais avertis ne s’étonnent guère de ce qui se déroule sous nos yeux à la faveur des scènes de ce remaniement théâtral. Par conséquent, devant ces scènes bouffonesques quasiment, de tous les jours, peut-on continuer d’accepter de se laisser humilier par ces discours démagogiques sur les ‘valeurs républicaines’ et autre ‘exceptions sénégalaises’ ? Malheureusement, des Sénégalaises et Sénégalais friands de tels slogans creux, les uns les autres, l’acceptent. L’illustration, c’est cette trouvaille, pour brouiller les repères, consistant à politiser de façon abjecte, ignoble les obsèques. Cela, comme on l’a vu, lors du décès de l’épouse du ‘fils du Buur’ (Roi) du Sénégal. Presque tout le monde a éprouvé le besoin d’aller présenter ses condoléances à quelqu’un qui n’a pas du reste cette pratique, cette tradition dans son agenda. Ensuite, à qui (parmi ceux qui se bousculaient pour se faire voir), il (le fils) a présenté ses ‘condoléances médiatisées’ lors du décès d’un proche parent, depuis qu’il est au Sénégal ? De l’autre côté, voit-on toujours, ces Messieurs, ‘parents’ d’un jour du fils du roi, aller présenter leurs condoléance à leurs proches, frappés par un deuil ? Même des patrons de presse (les sentinelles) se sont laissés piégés avant d’être tournés naïvement en bourrique, par quelqu’un (Wade) qui a une haine viscérale tenace, contre cette institution qu’est la presse. Un maître du jeu foncièrement antidémocrate !

A y regarder de près, le problème du Sénégal n’est pas tellement, quant au fond, Wade, mais la faillite des ‘90 %’ de cette ‘élite au pouvoir’, prise globalement, qui proclame et se dispute à tout vent un patriotisme débridé. Donc, ici, c’est l’élite politique, syndicale, intellectuelle, religieuse, économique, médiatique et artistique etc, dont il s’agit. La connaissance étant une composante de la catégorie ‘pouvoir’, pour nous, ‘l’élite au pouvoir’ veut dire les femmes et les hommes qui, de par leur connaissance et leur station dans la société, ont la faculté de se prononcer sur les problèmes vitaux d’intérêt national. Contrairement aux populations qui n’ont pas le temps et les moyens, pour ce faire et se faire entendre.

Aujourd’hui, la transhumance politique est érigée ‘en valeur républicaine’ et ne fait plus rien à personne. Elle est même en voie d’être théorisée et consolidée par des ‘Sg’ et autre ‘Sg/A’, en faillite, d’un parti ‘Xott’ (coquille vide), moribond ‘0,02 %’. Le syndicalisme, le journalisme alimentaire est aussi en passe d’être une ‘part de marché’ à gagner. Un syndicaliste Pca est-il véritablement à sa place ? Le patronat et toute sa composante, face à la déconfiture de notre économie, ne devrait-il pas taper plus fort sur la table et se faire respecter, au lieu de se contenter de réunions interminables et de communiqués sur le ‘patriotisme économiques’ qui cache un manque de volonté d’aller à l’assaut. Récemment, en France, des professeurs de médecine ont marché pour dire non, face aux périls qui menacent leur pays.

Parlant de patriotisme, un dignitaire religieux ne devrait-il pas s’indigner devant la domination étrangère, le tripatouillage de notre constitution lourd de danger ou de la libération d’un criminel, au même titre qu’un fidèle qui pêche ? Nous pensons qu’en ce moment, l’exemple d’un comportement patriotique d’un marabout, d’un chef religieux est à rechercher du côté de Fass bâtiments et Guéjavaaw, pour ne citer que ces endroits du Sénégal. Ceux qui font référence abondamment à nos figures religieuses sénégalaises historiques, sont la plupart des ‘politiciens-affairistes’ démagogues, qui commercialisent honteusement l’aura et les œuvres de nos saints hommes, à leur propre compte. Heureusement que des talibés et autres guides religieux inconnus, parce que confinés à l’ombre dans leur milieu, ou prisonniers de leur ‘kersa’ (pudeur), font la part des choses et refusent de se laisser manipuler, tout en veillant au ‘grain démocratique’ lorsqu’il s’agit de prendre leurs responsabilités politiques, le moment venu. Nous sommes bien placés pour le souligner, car nous comptons beaucoup d’amis en ces contrées que sont Dara Kosso, Touba, Darou Mousty, Tivaouane et Ndiassane.

Aujourd’hui, l’élite sénégalaise, devant les périls, ne devrait-elle pas se lever comme un seul homme pour barrer la route aux fossoyeurs de la république et leurs souteneurs et défendre son patrimoine matériel et immatériel en déperdition, à tout point de vue ? Cela, à l’exemple de respectables sénégalais qui ont tout donné à leur pays, hier comme aujourd’hui. A l’exemple du comportement de cet énigmatique compatriote, député, pourtant membre de la mouvance présidentielle, l’universitaire Penda Mbow et autres, au sujet d’un projet politicien bidon, qu’est l’institution de la vice-présidence de la République.

Dire non au mensonge, à la filouterie, refuser d’être corrompu et défendre son peuple en toute circonstance, sans calcul, ni arrière-pensée, c’est ça le devoir d’un intellectuel, d’une élite patriotique. Se lever comme un seul homme pour mettre un garrot sur l’hémorragie politique (les manipulations de notre constitution, lois ou règlements), économique (le saccage des sociétés publiques ou privées). Nous croyons qu’il ne sert à rien de se fendre d’analyses à travers les radios, à propos des stratégies d’intronisation du fils du ‘Buur’ (Roi). Des analyses qu’utilise souvent ce Roi qui n’est pas à la hauteur. Le mieux serait de cogiter prospectivement, plutôt, sur une stratégie populaire apte à casser toutes les stratégies de ruine nationale et le mettre hors d’état de nuire. Les Sénégalais qui ont agi le 22 mars 2009, analysent mieux que quiconque. ‘Le temps n’est plus à la pieuse dénonciation de la détérioration des termes de l’échange. Les masses africaines qui en souffrent, la connaissent bien, même si pour l’instant, elles sont empêchées de le dire’, disait Nougbonowé.

Autrement dit, comment unir les syndicats, les partis politiques, les associations de quartiers, les ouvriers, les marchands ambulants, les pêcheurs-pasteurs-paysans, les femmes au foyer, les élèves et étudiants pour constituer un Front républicain de salut, afin de barrer la route aux malfaiteurs de tout acabit, avant de les débarquer ici et maintenant sans attendre 2012, et organiser les Etats généraux populaires de reconstruction nationale.

Certains Sénégalais avaient des réserves sur les ‘Assises nationales’ du fait d’absence de perspectives de combat contre le régime, s’il s’entêtait à ne pas entendre les directives du peuple. En tout cas, les 10 % des ‘patriotes conséquents’ sont interpellés, s’ils n’entendent se dérober de leur mission historique. L’opposition qui cristallise en ce moment les espoirs de beaucoup de Sénégalais, depuis le 22 mars 2009, devrait faire preuve de dépassement et de désintéressement (après ce qui s’est passé lors des montages des bureaux des collectivités locales), pour hisser le drapeau de l’unité populaire au mat des intérêts supérieurs du pays, afin de rallier toutes les forces vives au combat vital pour le salut national.

Attendre 2012, c’est ne pas être conscient des dangers qui guettent le pays où s’organise déjà la ‘ronde des hyènes’ autour des niches carnassières économiques juteuses. Sous ce rapport, nos amis de la Sonatel ne devraient pas se méprendre par rapport à leurs ennemis. L’Etat doit être mis devant ses responsabilités qui lui incombent. Notamment la défense de la souveraineté sur nos ressources. La rétrocession des actions de l’Etat, malgré l’état de sa trésorerie, ne devrait plus être à l’ordre du jour tant il est vrai que le domaine public doit être inaliénable. Il ne reviendrait à l’esprit d’aucune mère de famille, même criblée de dettes, de vendre sa marmite qui lui sert à préparer à manger. Une chose qui reste à souligner est le fait que, rétrocéder les actions de l’Etat aux nationaux, n’éloigne pas la Sonatel du danger. Car ceux-là pourraient les refiler dès le lendemain, à France Télécom.

Au regard de tout ce qui précède, attendre l’échéance hypothétique de 2012, c’est comme qui dirait attendre les pompiers ou les policiers, lorsque des domiciles prennent feu ou que des malfaiteurs passent à l’action, sans tenter quoi que ce soit, pour limiter les dégâts. Attendre 2012, suppose un Etat qui fonctionnement normalement et régulièrement. Un Etat animé par des hommes et des femmes d’Etat à la hauteur et respectueux de la constitution, des lois et des règlements de la République. Ce qui n’est pas le cas de nos jours au Sénégal. L’actualité le démontre à volonté, avec la formation du nouveau gouvernement.

Attendre 2012, c’est continuer d’accepter la déstructuration de notre économie et, par voie de conséquence, celle des systèmes : agricole, éducatif, sanitaire de notre pays. Attendre 2012, c’est admettre la perpétuation du chômage, la prorogation de la souffrance des couches les plus vulnérables de notre peuple : les femmes et les enfants. Attendre 2012, c’est rester indifférent devant l’assassinat indirect de centaines, voire de milliers de jeunes (les bras valides de notre société), dans les Océans avec la complicité des gouvernements d’Afrique, d’Occident et des multinationales qui sont à la base de l’exploitation et de l’appauvrissement des pays du Sud.

Dakar, le 10 mai 2009 Ababacar FALL-Barros



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