La classe politique sénégalaise est à l’image du corps d’un vieil homme : ça fait mal partout. Même dans le parti présidentiel les douleurs s’intensifient et se généralisent, à quelques seize mois de l’élection capitale.
La coalition des partis politiques de l’opposition, réunis dans Benno s’est fissurée avec le départ de Talla Sylla et de ses partisans qui ont créé leur Benno. D’autres opposants qui s’étaient retrouvés dans la coalition des nons alignés ont laissé cette appelation au Pr Hamidou Diallo et ses partisans, pour prendre le nom « d’indépendants ». Parmi eux l’ancien maire de Dakar, Mamadou Diop, et Me lam Niang secrétaire général de la Ligue des masses silencieuses.
Du côté des alliés présidentielles, après la fronde contre Mamadou Diop Decroix, dont on contestait la coordination de l’Alliance sopi pour toujours, c’est autour des femmes du parti de Djibo Kâ de dénoncer leur marginalisation.
Dans le Parti démocratique sénégalais du président Wade, les guerres de tranchées s’intensifient et s’élargissent. Pour preuve, à Ziguinchor, la ministre d’État Innocence Ntap Ndiaye dénonce la léthargie dans laquelle son collègue Abdoulaye Baldé a plongé leur secteur. Dans la région de Kolda voisine, c’est le ministre Bécaye Diop qui se flingue avec le député Amadou Lô Ndiaye. À Kaolack, les partisans de l’ancien Directeur des bourses, Ouseynou Goumbala ruent dans les brancards, depuis son limogeage, autant que les anciens, qui se voient «écartés ». À Thiès, Idrissa Seck fait défiler ses proches qui vienent de partout, pour écouter ses complaintes. Dans la capitale sénégalaise, c’est le tohu-bohu total ; à Dakar, comme dans sa banlieue. Ce sont les crocs-en-jambes, dont l’ancien directeur de l’Aser, Modibo Diop se dit victime. Dans la région de Saint-louis les responsables se poignardent dans le dos. Dans la commune de Dagana, un feuilleton politico-sexuel a conduit les partisans du ministre d’État Omar Sarr et Diombass Diaw devant la barre.
Partout les libéraux s’entredéchirent. Des militants « authentiques » menacent de se faire entendre. Un climat délétère, qui n’est pas pour faciliter la réélection de Me Wade, pour un troisième mandat. Hélas,l’élection présidentielle est prévue, dans près de dix-sept mois. Le « pape du sopi » doit reprendre ses « marches bleues » ; ceci, d’autant que son militant Doudou Ndoye ne doit pas faire des émules. Il faut sauver les meubles, pendant qu’il est, encore, temps.
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