Leurs divergences ne les empêchent pas de partager le même point de vue sur l'émigration clandestine. En meeting, avant-hier à Saint-Louis, le leader de la coalition Sopi et celui de Alternative 2007 se sont mis d'accord sur la nécessité de mieux organiser les candidats à l'émigration.
SAINT-LOUIS - On s'attendait au pire, avant-hier, à l'occasion de la venue simultanée des candidats Wade et Niasse à Saint-Louis avec la probabilité d'accrochages, d'échauffourées et autres heurts entre militants des deux camps. Au finish, la bonne tenue d'ensemble des différents protagonistes et la présence dissuasive des 250 éléments du Groupement mobile d'intervention (Gmi) et des 70 autres éléments du corps urbain ont permis d'aboutir à une fin de journée calme. Le télescopage physique tant redouté n'ayant pas eu lieu, les deux mastodontes politiques se sont, malgré leurs divergences, accordés sur un point : celui de l'émigration clandestine. Tous deux ont longuement insisté sur la nécessité de mettre de l'ordre et d'organiser l'émigration qui reste un phénomène ‘vieux comme le monde’.
Mettant à profit le passage de sa caravane dans la capitale du Nord, Me Abdoulaye Wade a donné des éclairages sur les 13 milliards de la controverse, rappelant que l'accord signé avec le gouvernement espagnol tourne autour de deux lignes de crédits de 6,5 milliards de francs cfa chacune. Ces financements, explique le candidat à sa propre succession, seront injectés dans des secteurs comme l'agriculture avec le plan Reva, la pêche et la formation pour les jeunes. Tout de même, a-t-il tenu à précis, le gouvernement de l'alternance n'est pas contre le départ des Sénégalais, mais opte pour l'émigration concertée. Et Me Wade d'annoncer le départ, dans les plus brefs délais, de sept cents autres vers l'Espagne. Ces jeunes partiront avec des documents réguliers, précise le président Wade. Ces accords feront éviter, pense-t-il, les risques et autres pertes encourus avec la traversée via des embarcations de fortune.
Le candidat Moustapha Niasse a, quant à lui, laissé entendre, à l'occasion de son meeting tenu à la rue Augustin Henri Guillabert, situé au quartier Nord, qu'il n'est pas contre l'émigration. Seulement, ‘faudra-t-il l'organiser et la réglementer’. Aussi promet-il, s'il est porté à la magistrature suprême, au soir du 25 Février prochain, de tout mettre en œuvre pour ‘régler les problèmes de l'émigration clandestine’. L'une de ses solutions sera d'envoyer une délégation auprès des pays d'accueil pour ‘discuter avec eux de toutes les questions liées au phénomène de l'émigration’, souligne-t-il. Comme le candidat Abdoulaye Wade, il a déploré les conditions dans lesquelles les jeunes candidats à l'émigration clandestine affrontent le grand bleu, avec le cortège macabre que de tels agissements engendrent.
Face à leurs militants et sympathisants de Saint-Louis, les candidats Niasse et Wade ont aussi abordé d'autres thèmes. Si le leader de l'Afp dit avoir compris la grève des enseignants du Cusems et plaidé pour une charte pour l'éthique et la morale, le pape du sopi a, lui, promis l'érection d'une université des métiers à Gandon et le revêtement de l'artère principale de Guet Ndar.
Elh Saidou Nourou Dia et Gabriel BARBIER
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