Mama Dabo est ingénieur agronome de formation, sorti de l’Institut agronomique de Paris. Au plan politique, il a été, entre autres, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et responsable du Parti démocratique sénégalais (Pds) à Ziguinchor. L’homme est sorti de son silence à la faveur de la visite effectuée hier à Ziguinchor par l’ex-Premier ministre et candidat à la Présidentielle de 2007. Et c’est pour signifier qu’il est député du Pds, mais qu’il a choisi comme candidat Idrissa Seck. Nous l’avons joint au téléphone pour qu’il clarifie cette option. Entretien…
On nous rapporte que vous avez fait une déclaration dans laquelle vous dîtes être député du Parti démocratique sénégalais, mais que votre candidat s’appelle Idrissa Seck.
Exact !
Comment il se fait que vous soyez député du Pds, et que votre candidat soit en même temps Idrissa Seck ?
Pour être bref, le cas est simple : je suis dans un parti démocratique, qui s’appelle le Pds; normalement, on aurait du aller à un congrès pour choisir un candidat. En France, on le fait. Au Parti socialiste français, on est en train de choisir un candidat, mais comme je suis un député et un membre simple du Pds, je n’ai pas, moi, le droit de convoquer un congrès, mais quand même le parti devrait le faire et il peut le faire.
Pourquoi votre choix se porte principalement sur Idrissa Seck ?
Parce que c’est mon choix et puis effectivement nous avons travaillé ensemble en 2001. J’ai fait campagne avec lui en 2001 et nous avons gagné. Je le connais suffisamment. Il est intelligent, sérieux et travailleur.
Que symbolise, pour vous qui êtes de la Casamance, la visite effectuée aujourd’hui par Idrissa Seck, à l’occasion du 4e anniversaire du naufrage du bateau Le Joola ?
C’est excessivement important. Il a fait un geste que d’autres auraient dû faire parce qu’il y a quand même l’organisation de prières à la mémoire des victimes du naufrage. J’y suis d’ailleurs au moment où je vous parle (l’entretien a eu lieu hier par téléphone : ndlr). Il a pris le bateau et est venu jusqu’ici. Il aurait pu prendre un avion ; c’est facile à trouver. Il a pensé prendre le bateau ; ce n’est pas moi qui le lui ai dicté. Il a eu cette idée. Moi, j’étais informé et cela ne fait même pas 24 heures. Et puis, il a fait des prières au site du bateau. Ensuite, j’étais quand même président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et je sais qu’il est sensible au désenclavement de la Casamance. Je pense que c’est cette situation que Idrissa Seck est venu voir. On n’est pas en campagne. Maintenant, il va vivre avec nous pour voir ce que l’on a constaté.
Combien de jours, va durer son séjour parmi vous ?
Ah, ça, je ne peux pas vous le dire. C’est Idrissa lui-même qui va déterminer la durée de ce séjour, mais moi, je serai enchanté de le garder encore ici quelques jours pour qu’il se promène dans Ziguinchor.
Idrissa Seck a annoncé la naissance de son parti dénommé Rewmi, vous êtes du Pds, envisagez-vous de le rejoindre ou de rester au Pds ?
Ecoutez, je pense que c’est une bonne question. Pour le moment, je m’en tiens à la première déclaration. Je suis du Pds, j’ai un mandat à terminer pour ce parti. Mais, maintenant , par rapport à ce que j’ai proposé, si moi ce que je demande (la tenue d’un congrès : ndlr) est fait, je serai satisfait. On verra.
Pensez-vous que, aujourd’hui, le Pds est dans les conditions matérielles et morales pour organiser un congrès avant d’aller aux élections ?
Je ne peux pas vous le dire parce que je ne fais même pas partie du Comité directeur. Je suis un député ; j’y évolue depuis 1998 et je travaille dans ce sens. Je suis avec le Parti démocratique sénégalais, mais à partir de la déclaration de Idrissa Seck se pose le problème des candidatures.
Vous avez justement écouté cette déclaration de Idrissa Seck à son retour et l’énoncé de son programme. Adhérez-vous à ce programme ?
Absolument ! Moi, je suis un ingénieur agronome, j’ai pratiqué le Sénégal depuis que j’ai terminé mes études à l’institut agronomique de Paris, en 1966. J’ai eu à diriger la Sodagri que j’ai moi-même créée. J’ai mis en place le barrage de Anambé où j’ai fait dix ans pour produire du riz. Je suis un ingénieur agronome doublé d’un ingénieur en génie rural.
Qu’est-ce qui vous a donc convaincu dans le programme d’Idrissa Seck ?
L’autosuffisance alimentaire et les problèmes économiques. Je ne suis pas exactement un politicien politicien ; tout ce qui m’intéresse, c’est de régler les problèmes concrets du Sénégal. Le discours de Idrissa Seck me satisfait absolument et c’est ce que j’attendais de tout homme politique.
Vous qui êtes de la Casamance et qui vivez aujourd’hui le 4e anniversaire du naufrage du Joola, quel bilan vous faites de l’action du gouvernement en direction des parents des victimes de ce naufrage ?
Les problèmes de la Casamance sont dans tous les journaux. Moi, je suis entre Dakar et Ziguinchor. Présentement, il n’y a pas mal de dossiers qui ont été ouverts justement d’ailleurs par le Pds. Pour la paix, j’ai vraiment applaudi des deux mains. Souhaitons quand même que ceux qui viennent après les règlent rapidement, ensuite maintenant on parlera de développement. Donc, après la paix, le développement, l’autosuffisance alimentaire, notamment la production du riz. Pour cela, je pense à la Casamance et à la région du Fleuve.
Et vous pensez que Idrissa Seck est l’homme indiqué pour résoudre ces problèmes ?
C’est mon avis (Il le répète deux fois : ndlr).
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