Docteur en Communication, Mamadou Diouma Diallo est d’avis que le président de la République, Macky Sall a « manqué de finesse dans sa communication relative à la grâce présidentielle pour Khalifa Sall ». Ainsi, dans cet entretien accordé à Seneweb, l’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, a regretté cette sortie avant d’y déceler des erreurs surtout avec le choix des mots « volonté » et « désir ». Egalement, il s’est exprimé sur les vacances de Macky Sall passées hors du pays.
Comment vous analysez la communication du président Macky Sall sur Rfi sur la grâce présidentielle de Khalifa Sall lors du sommet G7 tenu à Biarritz en France ?
D’abord, il faut regretter le fait que nos présidents préfèrent s’exprimer systématiquement dans la presse internationale plutôt dans la presse locale sur des questions à enjeux nationaux. C’est une pratique récurrente qui n’a certes pas commencé avec le président Macky Sall mais qu’il urge de reconsidérer pour ne pas donner l’impression que notre presse nationale n’est pas crédible ou digne de relayer la parole de la Présidence.
Je rappelle juste que cette pratique a été décriée et dénoncée dans le rapport du professeur Djibril Samb sur l’amélioration de la communication de l’État et qui date de 1999. Vingt ans après, rien n’a changé : la primeur de l’information est toujours accordée aux médias occidentaux et les nôtres, ne pouvant décrocher un entretien avec le Président, servent de caisses de résonance pour relayer l’info de la presse étrangère sur des sujets qui concernent avant tout le citoyen sénégalais.
Cela dit, je pense que le président Macky Sall a manqué de finesse dans sa communication relative à la grâce présidentielle pour Khalifa Sall. Si le choix des mots est fait à dessein, il y a lieu de regretter une communication qui s’inscrit sur un registre peu approprié à la fonction présidentielle. Et si c’est une maladresse, il faudra faire le constat et l’inviter à plus d’élégance et de vigilance dans sa communication. En effet, sa réponse donne l’impression qu’il est le seul maître du jeu et du destin de Khalifa Sall. Dire que « le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai » c’est aussi laisser croire qu’il est toujours en prison du fait de « sa volonté » ou de « son désir ». Cela contribue à déconnecter l’affaire Khalifa Sall de la justice pour en faire une question purement politicienne. Cette posture peu républicaine, dans la perception de la chose publique, conforte celles et ceux qui pensent que dans cette affaire il y a une instrumentalisation de la justice pour des raisons bassement politiques.
Comment appréciez-vous les deux mots utilisés lors sa déclaration à savoir volonté et désir ?
La volonté traduit une démarche active pour aller vers un objectif et le désir s’inscrit sur le registre des affects, des émotions qui peut échapper à la raison. Sur des affaires judiciaires politiquement très marquées, un Président ne doit pas se permettre d’utiliser ces termes. C’est une sémantique qui, quand elle est utilisée par une autorité, peut donner l’impression d’une ivresse du pouvoir et ce n’est jamais bon.
C’est Rousseau qui disait que « le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître » pour insinuer qu’il n’y a pas de pouvoir éternel si ce n’est celui de l’Éternel. Pour paraphraser Rousseau, céder à la tentation de la force est un acte de nécessité et non de volonté. Un Président doit savoir prendre de la hauteur pour transcender les singularités politiques sur la base de considérations objectives et non sur la base de son bon vouloir ou de ses desiderata.
Le Chef de l’État, pour ses vacances, ne devrait-t-il pas profiter des merveilles du pays pendant deux à trois jours au lieu se précipiter à aller en voyage ?
On peut comprendre que le Président puisse, pour des raisons de commodités, ressentir le besoin de prendre, en marge du Sommet du G7, quelques jours de vacances pour se reposer. Ce qui est par contre moins compréhensible, c’est que ses vacances passées hors du pays fassent l’objet de médiatisation ou du moins que ses conseillers n’aient pas jugé opportun de verrouiller les images du couple présidentiel durant cette période.
Le président de la République doit être le premier promoteur du tourisme local et s’il pose des actes qui vont à l’encontre de ce qui est attendu de lui sur ce terrain, cela pose problème. Car cela contribue fortement à fragiliser un secteur qui constitue un levier important de notre économie. Même en vacances, il reste le Président et doit donc, dans ses agissements au quotidien, promouvoir le tourisme local. On ne peut pas être le chantre du consommer local, dire ce qu’il faut pour ensuite faire ce que l’on veut !
23 Commentaires
non IL Y A DES PREUVES TANGIBLES donc monsieur Sall est en prison tout autant qu'un voleur de poulets !
ca fait mal a la tete cette malhonnêteté intellectuel qui abuse les mots pour s'adonner a la désinformation !
Moustapha
En Août, 2019 (19:42 PM)C est tout
Nous sommes fiers de vous Dr
E.s.
En Août, 2019 (20:15 PM).ngaur
En Août, 2019 (20:32 PM)Bravo
Juste Un Mot
En Août, 2019 (20:35 PM)Karim lui a bien compris le jeu des pyromanes-pompiers que vous ètes.
Arretez de vociférer dans la presse et faites agir des médiateurs de l'ombre, discrets et crédibles et Khaff sortira dans la dignité...sans rien demander.
Fumisterie bakhoul waay! Seytaané moo yess
Serieusement
En Août, 2019 (21:17 PM)sérieusement, Il faut appeler un chat un chat.
Tous les présidents que nous avons eus jusque là ont certes eu leurs tares mais faisaient quand même partie de la crème sénégalaise et avaient des convictions, une éducation et des personnalités affirmées.
Mais ce maudit couple, chaque jour qui passe ils nous montrent qu'ils vont mourir badolos, des arrivistes incultes de rien du tout qui ne sont là où ils sont que par la volonté de LA FRANCE et ses lobbies d'avoir un 'béni oui-oui' pour exécuter leur agenda.
Même le cas Khalifa Sall, vous vous excitez pour rien mais il sera libéré le jour oû mickey recevra l'ordre de le faire.
CE N 'EST PAS LUI QUI MENE LE JEU contrairement à la croyance populaire.
Anonyme
En Août, 2019 (22:08 PM)Merci Macky, wuye sa ganaw yaw !
Rick Hunter
En Août, 2019 (22:20 PM)Mais, nous sommes tous en train de discourir sur les propos de M. macky SALL. je suis désolé, il a été très franc. c'est ce qu'il pense et ce qu'il croit... malheureusement , il en est convaincu. je ne sais pas ce qui s'est passé, mais en réalité il n'a fait que dire ce dont il était convaincu. Donc, ne soyez pas surpris. Economisez vous... le plus dur reste à venir.
Dans cet exercice lâche et ignoble, vous vous singularisez en Afrique, où vous êtes la seule jeunesse à vous conduire de la sorte. Voilà pourquoi Macky Sall vous a maudits après Abdou Diouf. Et vous trainerez cette malédiction, partout où vous irez. La malédiction du Chef ! Ainsi, partout où vous irez, vous ne connaîtrez la réussite ni le succès. Ainsi, vous serez toujours des aigris et des insatisfaits. Vous serez aussi injuriés, humiliés, maltraités, même réduits à l'esclavage, et même assassinés. Comme vous ne respectez pas et n'honorez votre Président, personne ne vous respectera, ni à l'intérieur du Sénégal, ni à l'extérieur. Ainsi, soit-il.
Ainsi, n'en déplaise à ce professeur, dont le dogmatisme et la suffisance n'ont d'égal que son impertinence et sa volonté de faire le buzz, parsk sûrement en mal de reconnaissance, la sortie très appropriée du Président est surtout adressée à ces gens irrévérencieux qui lui mettent la pression pour l'obliger à libérer dare-dare Khalifa Sall, même s'il faut violer certaines règles de procédure criminelle .
A cet égard, le Président a bien fait de leur rappeler, et à juste raison et juste titre , que c'est à lui seul et à personne d'autre que la Constitution à conféré le droit et le pouvoir d'accorder la grâce à qui il veut et de la refuser à qui il veut. Je rappelle que c'est une prérogative régalienne, jalousement conservée par les Révolutionnaires français du 18e siècle. Et je trouve que le Président a bien fait de le rappeler, et qu'il n'y a aucun mal à ça. Je dois aussi rappeler qu'il sied mal de mettre la pression, surtout sur un chef, comme le Président de la République ( qu'on doit plutôt " prier de bien vouloir faire telle ou telle chose ...à sa convenance..." ) .Sinon, le refus est garanti de la part de tout Chef d'Etat, qui se respecte et entend se faire respecter. Y a qd mm des façons de poser les problèmes, qui ont tout l'air d'une provocation ! Et c'est le chemin que semblent emprunter Khalifa Sall et ses amis qui ne daignent même pas adresser une demande de grâce à MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ! Alors qu'il est bien connu que le Président ne peut accorder sa grâce que sur la demande du condamné ou de ses avocats. Pas de demande, pas de grâce. Karim Wade l'a fait, pourquoi pas lui ! Quel est cet orgueil toukouleur mal placé ? ! La balle donc est dans le camp de Khalifa Sall, qui peut sortir avant la fin de ce mois, s'il le désire. L'orgueil est mauvais conseiller.
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