L’éclatement du mouvement syndical est ''source de surenchère sur le plan revendicatif'', a soutenu l’ancien ministre de l’Education nationale, Mamadou Ndoye, interrogé sur la situation de l’école sénégalaise, mardi à Dakar, en marge de la clôture de la Consultation mondiale sur l’éducation, en perspective de l’élaboration de l’agenda de développement post 2015. ‘’Le mouvement syndical est si éclaté et évidemment avec la compétition, cela donne des surenchères sur le plan revendicatif’’, a dit M. Ndoye, expert dans le domaine de l’éducation et consultant dans le processus d’élaboration de cet agenda post 2015.
‘’Cela produit une sorte d’anarchie, parce qu’on ne peut pas négocier
avec mille syndicats. Il faut que le mouvement syndical du secteur de
l’enseignement se réunifie pour qu’on puisse avoir un interlocuteur
crédible qui se sent responsable’’, a-t-il souligné.
Mamadou Ndoye a affirmé que ''l’Etat ne dispose pas à l’heure actuelle
de cet interlocuteur'', avant d'ajouter : ''notre pays avait un
gouvernement assez irresponsable’’.
Pour l’ancien ministre, ''lorsqu’on a une fonction publique où les
travailleurs sont recrutés et rémunérés par catégorie selon le niveau
d’études et de formation, un gouvernement ne doit pas chambouler cette
structuration et susciter ainsi des problèmes de revendication''.
‘’ll y avait des règles et le gouvernement de la première alternance
(2000 – 2012) les a complètement brisées, en ouvrant la boîte de
pandores’’, selon Mamadou Ndoye.
‘’Les mouvements syndicaux ont fait des pressions et la seule arme du
gouvernement a été de faire des promesses qu’il savait ne pas pouvoir
tenir et à chaque fois il y a des grèves pour dire que ces engagements
n’ont pas été respectés’’, a fait valoir M. Ndoye.
‘’Nous sommes dans un cycle et il faudra à un moment ou à un autre
arrêter, parce que cela détruit l’école sénégalaise’’, a-t-il relevé.
Sur les possibles solutions, Mamadou Ndoye s’empresse de préciser que ce
n’est pas de son ressort d’en trouver, il s’agissait juste ‘’d’analyser
les causes à partir desquelles des consultations larges doivent être
faites pour discuter de la solution la plus réaliste et la plus
faisable’’.
‘’Si on continue dans cette voie en donnant encore d’autres promesses
qui ne sont pas réalisables, ce sera une instabilité permanente de
l’espace scolaire’’, soutient l’ancien ministre de l’Education sous
Diouf.
A propos de la tenue des assises nationales, Mamadou Ndoye estime que
‘’c’est un problème’’. Selon lui, ''on ne peut pas faire des assises
nationales tant qu’un diagnostic sérieux du secteur de l’éducation n’est
pas fait.
‘’Vous réunissez tout ce monde sans au préalable faire un diagnostic,
sans savoir les vrais problèmes à régler. Vus ne savez pas face à ces
problèmes, quelles sont les options possibles, le travail d’évaluation
n’est pas fait, les assises ne seront qu’une grande anarchie’’, a-t-il
souligné.
C’est pourquoi il estime que c’est ''un problème de responsabilité de
tous les côtés aussi bien celui de l’Etat que du mouvement syndical de
régler définitivement les problèmes de grèves cycliques''.
Le Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement a lancé un mot de
grève ce mardi et mercredi pour exiger le respect des accords signés en
2006 avec le gouvernement.
4 Commentaires
Marteau
En Mars, 2013 (09:41 AM)Congolese
En Mars, 2013 (10:01 AM)Cela aussi devrait être valable pour les partis politiques. On ne devrait pas avoir plus de cinq partis politiques dans ce pays. Les africains aiment le pouvoir. Si on permet à chaque groupuscule de quelques individus se meà se mettre à créer un syndicat ou un parti, cela va entrainner à l'anarchie totale.
Fac Gacce
En Mars, 2013 (16:29 PM)Moi
En Mars, 2013 (18:14 PM)Participer à la Discussion