Le débat sur l’audition par l’Assemblée nationale des responsables de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci), notamment son président Karim Wade, a refait surface à la faveur de la sortie hier du député-maire de Mbao, Mamadou Seck. Le président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale est catégorique à propos de cette affaire qui a pollué les relations entre la présidence de la République et l’Assemblée nationale : « Tout le monde était d’accord à l’Assemblée nationale pour l’audition des responsables de l’Anoci. Après avoir pris l’initiative à l’unanimité en Commission des Finances, nous sommes passés en conférence des présidents. Autrement dit, tout le monde était d’accord à l’Assemblée nationale pour l’audition des responsables de l’Anoci ». Mais le vent allait vite faire tourner les girouettes. « C’est quand j’ai constaté que devant la polémique certains ont pris peur pour se défausser sur moi que j’ai pris de mon propre chef pris l’initiative pour l’édifier (ndlr : le président de la République) sur nos vraies motivations et des objectifs à la commission des Finances de l’Assemblée nationale en ce qui concerne cette audition des responsables de l’Anoci », souligne le président de la Commission des Finances.
Mamadou Seck de faire la genèse de leur initiative. « Nous avions décidé d’auditionner 7 structures. Mais, dans un premier temps, nous n’avions ciblé que certaines structures particulièrement concernées par la conjoncture traversée par le pays. La Direction du commerce intérieur et la Direction du commerce extérieur à cause de la hausse (ndlr : des prix ders denrées de première nécessité) ainsi que la Senelec et la Sar pour les problèmes que tout le monde sait. Il s’est trouvé des gens parmi nous pour dire que l’on ne pouvait pas choisir ces sociétés et laisser de côté d’autres structures sujettes à des polémiques comme l’Anoci, l’Artp ou les Ics ». Une façon pour Mamadou Seck de dire que, « derrière cette initiative, en ce qui (les) concerne, il n’y avait aucune intention de nuire ou d’humilier qui que ce soit ». D’ailleurs, précise-t-il, « avec la majorité dont nous disposons à l’Assemblée nationale, nous avions les moyens d’empêcher l’humiliation de qui que ce soit. Nous voulions tout simplement ouvrir un débat démocratique sur des questions agitées dans le pays, dans le lieu le mieux placé pour réaliser ce projet. Comment l’Assemblée nationale peut-elle vouloir saboter l’Anoci, elle qui, pas plus loin que septembre dernier, s’est solennellement engagée à accompagner le président de la République pour la réussite totale du prochain sommet de l’Oci ? Ce qu’il faut savoir est que procéder à des auditions est un travail ordinaire pour moi. Aujourd’hui (ndlr : hier), j’ai à mon programme deux ministères, ceux des Mines et des Biocarburants ». À la question de savoir si Macky Sall n’a pas poussé à cette audition pour éventuellement gêner un concurrent dans la bataille pour la succession de Wade, Mamadou Seck s’est contenté de répondre : « je n’entre pas dans ces considérations ».
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