C’était comme une nuit d’horreur, au Palais présidentiel, avant-hier. L’Etat-Pds s’est emballé, déboussolé, pour une histoire de faux renseignements, autant dire de rumeurs. Une machination d’une partie de l’entourage du Chef de l’Etat pour mettre «hors d’état de nuire» l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck.
Et les choses d’aller dans tous les sens. Toute une nuit durant. Juste pour vérifier, auprès des journalistes, si un «Cd explosif» avait été balancé par Idrissa Seck aux médias. Mieux, le ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom, appuyé par le ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, (tous deux prompts à traquer les journalistes pour diffusion de fausses nouvelles), ont tenté de vous manipuler en vous livrant de fausses informations pour faire arrêter un adversaire politique. Et c’est en réunion de Comité directeur du Parti démocratique sénégalais que les choses se sont déchaînées, au sommet de l‘Etat sénégalais, comme dans une alerte terroriste. Renversant ! Léger, tatillon, dans une République qui se respecte !
Mais est-ce là le coup d’essai de ces manipulateurs ? Non, à coup sûr ! Rappelons simplement qu’il y a quelques mois, vos proches collaborateurs avaient savamment distillé une folle rumeur sur votre état physique et vous en aviez voulu viscéralement à la presse. A tort. Vous vous en étiez rendu compte après coup.
Mais la raison de cet amateurisme d’Etat est simple : bon nombre de vos collaborateurs ne sont pas républicains. Parmi vos collaborateurs, Monsieur le Président, nombreux sont ceux qui ne reculent devant le mensonge, la manipulation pour réaliser leurs agendas personnels. Vous n’avez pas le même agenda que vos collaborateurs, même si vous avez fait leur carrière et non le contraire. Vous êtes abusé par des bulletins de renseignements généraux grossis ou tout simplement bidonnés qui vous trouvent des ennemis mortels en tout le monde.
Ce sont vos propres collaborateurs qui manigancent, manipulent pour vous couper du monde. Ils créent chez vous et autour de vous une paranoïa ambiante. Leur dessein : vous faire croire que tout le monde cherche à vous déstabiliser, que tout le monde est un bras armé de vos ennemis chefs d’Etat étrangers ou hommes politiques sénégalais.
L’opinion la plus répandue dans les chancelleries et missions diplomatiques au Sénégal est que votre régime cherche à provoquer une situation insurrectionnelle dans ce pays pour le rendre ingouvernable. Il serait superflu de vous rappeler que vous avez reçu les rênes du pays dans un climat pacifique et qu’il est de votre devoir de les garder ou les céder dans les mêmes conditions de paix et de sécurité.
Par ailleurs, «priver la presse privée de la publicité de l’Etat» et de ses démembrements, ou retenir la subvention publique ne l’empêchera pas d’exister et de se développer. D’ailleurs la part de publicité de l’Etat et des entreprises publiques dans le chiffre d’affaires des principaux journaux de la presse privée demeure insignifiante. La part de pub de l’Etat et ses démembrements bouffe de l’espace commercial aux journaux. Et notez, Monsieur le Président, pour votre bonne information, que ces structures publiques doivent des centaines de millions de francs aux entreprises privées de presse.
En définitive, Monsieur le Président, le citoyen lambda a peur qu’à ce niveau de l’Etat, des personnalités utilisent les leviers des pouvoirs publics, dont ils sont dépositaires, pour manigancer afin de régler des comptes à des adversaires.
Si vous ignoriez ce dont certains de vos collaborateurs sont capables, après le coup de mercredi vite éventé grâce à la vigilance de certains de vos conseillers, vous n’en ignorez plus. Monsieur le Président, arrêtez cette dérive avant que le pays ne sombre. Je ne crois pas que vous souhaitiez laisser le déluge après vous. Je refuse de croire que vous ne pouvez plus «stopper» vos «éléments» dans leur frénésie destructrice. Réveillez-vous, Monsieur le Président !
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