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Politique

MBAYE DIONE, PCR DE NGOUMDIANE, PATRON DES JEUNES DE L’AFP : Maintenir le Benno Siggil Senegaal pour gagner en 2012

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MBAYE DIONE, PCR DE NGOUMDIANE, PATRON DES JEUNES DE L’AFP : Maintenir le Benno Siggil Senegaal pour gagner en 2012

Mbaye Dione, Président de la communauté rurale de Ngoumdiane (département de Thiès), par ailleurs Secrétaire général du Mouvement national des jeunes du Progrès (Mnjp) « souhaite et reste optimiste », quant au maintien de Benno Siggil Senegaal jusqu’à la présidentielle de 2012. Pour lui, c’est grâce à sa dynamique unitaire que l’opposition a gagné un nombre important de collectivités locales. Pour autant, il soutient que cette unité doit être maintenue pour réunir les conditions d’une victoire au soir de l’élection présidentielle de 2012. Qui plus est, le jeune « Progressiste » fustige, dans cet entretien ave Sud Quotidien, le comportement « déloyal » de certains alliés qui ont fait fi des règles d’éthique et de morale, lors du choix des maires, des présidents de conseil régional et rural, en passant outre les directives de Benno Siggil Senegaal.

Vous êtes le plus jeune Président de la communauté rurale (Pcr) de Ngoumdiane. Pouvez-vous revenir sur les péripéties de votre élection à la tête du Conseil rural ?

J’ai été porté à la tête de la Communauté rurale de Ngoumdiane par les 44 conseillers sur les 46 que compte le Conseil. Il y a eu un bulletin nul, en plus de la non-participation au vote du président sortant. C’est donc le lieu de remercier vivement les conseillers qui ont voté pour moi, de même que les populations de Ngoumdiane. Je veillerai à mériter la confiance qu’elles ont placée en moi, malgré mon jeune âge. Les populations ont pensé - qu’après 17 années de gouvernance locale de Pape Gora Ngom - que c’était le moment ou jamais de le remplacer à la tête du Conseil rural. D’autant que ses deux derniers mandats ont montré, à suffisance, qu’il ne pouvait plus faire bouger les choses, en dépit de la disponibilité dont il avait fait montre et des ambitions affichées au début de son mandat. Vous pouvez, dès lors, comprendre cet élan extraordinaire des jeunes, des femmes et des personnes du troisième âge qui m’a accompagné tout au long de cette campagne. Nous avons su mobiliser les jeunes qui sont à Ngoumdiane, à Dakar où il y a un exode massif des jeunes de cette localité, pour apporter la preuve que Ngoumdiane a des fils sur qui l’on peut compter pour développer ce terroir.

Je rappelle que j’ai été élu le 15 avril dernier par les Conseillers et, dans quelques jours, la passation de service devrait se dérouler, de manière à nous permettre d’attaquer les dossiers qui sont prioritaires.

Peut-on alors avoir une idée claire de ces dossiers que vous allez éplucher en priorité, pour le bonheur des populations de Ngoumdiane ?

Nos actions les plus imminentes consisteront aujourd’hui à apporter des solutions aux contraintes du système éducatif. Aussi bien les élèves qui sont dans le CEM de Ngoumdiane que ceux qui le quittent pour aller dans le lycée le plus proche, comme celui de Khombole, tous rencontrent au même titre que nos étudiants qui sont à l’Université Cheikh Anta Diop, d’énormes difficultés, en termes d’hébergement, d’appui pédagogique, de logement. Certes, le Conseil rural a déjà voté un budget, mais nous allons procéder à son réaménagement pour venir au secours de ces jeunes et attendre 2010 pour inscrire véritablement dans le budget des rubriques qui vont permettre la prise en charge des préoccupations de ces jeunes qui sont le devenir de cette localité.

Après quoi, nous allons effectivement attaquer le dossier de l’électrification rurale. Ngoumdiane qui est une localité située à la périphérie des grands centres urbains comme Thiès, ne comptabilise que trois villages électrifiés sur les quinze. Donc, douze villages sont toujours dans le noir, alors qu’ils sont séparés par de petites distances. L’électricité étant un outil de développement, nous devons inscrire notre mandat dans le règlement définitif de ce dossier.

L’accès à l’eau est également une priorité pour nous parce qu’au moment où je parle, il y a un village qui n’a pas encore l’eau potable. Les pistes de communication sont également une priorité pour nous.

Et les fameuses carrières de basalte noir de Ngoumdiane ? Sont-elles inscrites dans vos priorités ?

Bien évidemment, dans le moyen et le long terme, nous devons nous attaquer à ces carrières qui constituent le seul gisement de basalte noir exploité au Sénégal. Malheureusement, cette exploitation ne profite pas aux populations locales, ni en termes de dédommagement quand les terres sont expropriées, ni en termes d’emplois locaux parce que 60 % des jeunes qui travaillent dans ces carrières nous viennent d’ailleurs. Certes, l’exploitation des carrières n’est pas une compétence transférée par l’Etat aux Communautés rurales, mais nous sommes convaincus que s’il y a un dialogue permanent entre le pouvoir central, les exploitants des carrières et les populations locales, on peut trouver un moyen de venir, par les investissements sociaux, en aide aux populations de Ngoumdiane qui, aujourd’hui, sont laissées en rade par rapport aux ressources qui sont exploitées à partir de leurs terres et ne leur profitent pas.

Pour tous ces chantiers, nous saurons compter sur les ressources humaines de qualité qui sont à Ngoumdiane ou ailleurs dans le monde, sur notre parti, l’Afp, le Benno Siggil Senegaal ou les autres formations politiques, les organisations évoluant en dehors de la sphère politique.

Toutes ces forces, d’un seul élan, debout, montreront à la face du monde que Ngoumdiane mérite un autre sort et surtout que cela ne relève pas de la fatalité.

L’esprit de la décentralisation est de rapprocher l’administration locale des administrés. Les populations auront-elles un droit de regard sur la gestion du Conseil rural ?

La démocratie locale fonctionne selon ce principe et nous n’entendons pas nous en éloigner. D’ailleurs, je me rappelle, étant jeune étudiant dans les années 92, 93 à l’Ucad, que nous avions initié des actions dans le cadre du mouvement associatif et qui constituent la base de cette ascension politique avant notre adhésion à l’Afp. Avec ce mouvement étudiant, nous avions beaucoup sensibilisé les populations, collaboré en son temps avec le Conseil rural, mais malheureusement le Président d’alors voyait en nous des rivaux. Alors que toutes les idées que nous avions eu à initier - comme le bitumage de l’axe principal qui mène dans le village, l’accompagnement des groupements de femmes et des associations sportives de jeunes – rentraient dans le cadre de l’éveil des populations qui devaient désormais prendre en charge leurs revendications.

Mais, aujourd’hui que nous avons la chance de conduire les destinées de cette collectivité locale, il va de soi que nous allons impliquer toutes les forces vives de la localité. Dans mon allocution, juste après mon élection, mon premier message a été un message d’ouverture où j’ai lancé un appel à toutes les forces vives de Ngoumdiane, à commencer par le Président du Conseil rural sortant, pour qu’on fasse une union sacrée autour de cette équipe composée de jeunes cadres intellectuels, de personnes du troisième âge et de femmes qui ont une expérience de développement.

Je lance un appel à nos concitoyens qui vivent aux Usa, au Gabon et ailleurs dans le monde et à tous les jeunes cadres de Ngoumdiane qui de près ou de loin ont contribué à cette victoire. Le même appel s’adresse à tous les fils de ce terroir afin qu’ils mettent leurs compétences et leur savoir-faire au service de Ngoumdiane pour que la localité soit un milieu où il fait bon vivre.

Pour le choix du Pcr de Ngoumdiane, est-ce que les directives de la Coalition Benno Siggil Senegaal ont été respectées par les partis présents dans cette localité ?

Il faut dire que dans le cadre de Benno Siggil Senegaal, nous avions formé une coalition avec le Parti socialiste (Ps), avec mon grand frère Iba Ndiaye, avec qui j’entretiens d’excellents rapports dans le cadre de ce compagnonnage. Des investitures à la campagne, nous avons tout fait ensemble, même si j’étais le moteur de cette coalition, même si j’incarnais le changement aux yeux des populations, notamment chez les jeunes et les personnes âgées.

Nous avons travaillé selon les directives de Benno Siggil Senegaal. Il n’y a pas eu de problèmes jusqu’à la dernière minute, quand nous avons gagné. J’ai été un peu surpris, après la victoire, de voir mon allié du Ps, qui n’a jamais fait état d’une quelconque ambition à la tête du Conseil rural, recevoir des directives de son parti pour déclarer sa candidature. Heureusement ou malheureusement pour lui, il s’est rendu compte, tant au niveau de l’Afp que du Ps, qu’à l’unanimité, les conseillers faisaient de moi leur candidat. Malgré la forte pression du Président du Conseil rural sortant, qui ne voulait pas que je lui succède, pour quelle raison, je ne sais pas, j’ai réussi à consolider ce bloc qui a gagné ensemble. Aussi, en dépit de la pression de hauts dirigeants du Ps, j’ai réussi à maintenir cette cohésion et, à 90%, les Conseillers étaient avec moi.

Peut-on dire que vous avez eu plus de chance que Mata Sy Diallo à Kaffrine et Abdoulaye Bâ à Nioro qui ont été court-circuités par les socialistes ?

Je comprends pourquoi certains responsables de l’Afp n’ont pas réussi, malgré le fait qu’il soit évident que c’est grâce à eux qu’on a gagné, surtout dans le Saloum, plus précisément dans le Kaffrine, le Nioro. Certainement, ces responsables du Ps ont eu le soutien de leur parti. L’Afp ayant en son sein des hommes et des femmes animés de bonne foi et qui pensent que ce que l’on dit en politique doit être conforme aux actes que l’on pose, ont naïvement été bernés par des responsables socialistes. Je comprends l’amertume de ma maman Mata Sy Diallo, le désarroi de mon grand frère Abdoulaye Bâ à Nioro qui pensaient que la victoire était acquise.

Mais, lorsqu’on a des alliés qui font fi des règles d’éthique et de morale, qui sont prêts à s’allier avec le diable pour vous poignarder, je pense qu’on doit rester vigilants. C’est pourquoi je lance un appel à la vigilance à mes camarades de l’Afp et des autres partis. Certes, nous sommes dans une coalition qui nous a fait gagner, mais je pense que nous ne sommes pas animés par les mêmes objectifs d’union, de solidarité, de partage. La preuve, on a l’impression que c’est l’Afp et le Ps qui se sont partagé le gâteau, mais je suis persuadé qu’aujourd’hui le grand gagnant de ces élections, c’est bien le Ps.

Faut-il pour autant brûler le Benno Siggil Senegaal ?

Non. Au contraire, je souhaite vivement et reste optimiste pour le maintien de la coalition Bennoo Siggil Senegaal jusqu’en 2012, car nous devons tous comprendre que c’est grâce à l’unité que nous avons réussi à obtenir des victoires importantes dans de grandes villes, des communautés rurales et des régions. Nous devons donc tout faire pour sauvegarder cette unité afin de gagner ensemble la présidentielle de 2012. Et c’est tout à fait possible si chacun de nous et de nos leaders est préoccupé par le devenir de notre nation. Si nous sommes tous d’accord sur la nécessité de cette unité pour empêcher Wade de truquer les élections et de mettre fin à son régime, nous pourrons facilement nous entendre sur la meilleure formule pour y parvenir.

Abdoulaye Wade n’ayant pas enterré son projet de se faire succéder par sa famille, nous devons donc restés soudés pour barrer la route à ces fils d’emprunt ou biologique qui n’ont toujours pas apporté la lumière sur leur gestion des milliards des chantiers de Thiès et des fonds politiques pour le premier et ceux de l’ANOCI pour le second.

La vente des actifs de la Sonatel à France Télécom défraie la chronique et des voix s’élèvent pour dénoncer la mesure. Quelle lecture faites-vous de cette cession ?

C’est triste et amer ce qui arrive à notre pays. Je pense que ce énième acte du régime d’Abdoulaye Wade entre dans un cycle interminable de décisions inopportunes qui consistent à brader le patrimoine national sous prétexte qu’on est confronté à des difficultés financières dont la seule cause est la gestion gabégique des ressources de l’Etat du Sénégal. Nous assistons aujourd’hui à la cession des actifs de l’Etat du Sénégal dans la Sonatel, la société la plus rentable au niveau national, en termes de résultats, de dividendes, de profits ; mais également en termes d’emplois. Je pense qu’aujourd’hui, cette cession montre que ce gouvernement n’est pas en mesure de s’inscrire dans une vision claire et nette de gestion des ressources publiques.

Certes, l’Etat est confronté à des difficultés financières, mais ces actifs nous appartiennent et font partie intégrante de notre patrimoine national. Et la Sonatel étant ce qu’elle est, par rapport à ce qu’elle apporte, nous pensons qu’il serait beaucoup plus opportun que l’Etat du Sénégal prenne des mesures draconiennes allant dans le sens de réduire son train de vie. Dans ce cas, les recettes fiscales que nous engrangeons tous les mois et qui sont dans l’ordre de 90 milliards devraient suffire pour supporter les dépenses indispensables de l’Etat, puisque le budget de paiement ne fait même pas le tiers.

Cette décision de nos autorités est-elle liée à un manque de vision du régime de Wade ?

Si l’Etat avait un tout petit peu de vision avec ces recettes fiscales qui font du Sénégal le détenteur de record de recouvrement de taxes fiscales dans l’Uemoa, dans la sous-région et un peu partout en Afrique, je pense qu’il n’aurait pas besoin de céder ces actifs qui, pour longtemps, pourraient encore servir de socle par rapport à des rentrées de dividendes. Mais malheureusement quand on a un gouvernement qui n’a pas de vision ; quand on a un président boulimique, un gouvernement pléthorique, des Agences à n’en plus finir et qui n’ont aucune utilité ; quand on a un Sénat qui sert à recaser des politiciens ; quand on a des institutions budgétivores, on est obligé de trouver des ressources pour payer la dette qui, au moment où l’on parle, n’a pas été jugulée.

Malheureusement, le régime d’Abdoulaye Wade montre aujourd’hui qu’il n’est pas en mesure de régler les problèmes des Sénégalais. C’est pourquoi l’opposition doit consolider cette union pour qu’en 2012 on en finisse une bonne fois pour toutes avec ce régime et qu’on mette en place les hommes qu’il faut pour gérer les ressources et les deniers publics de ce pays et surtout permettre aux Sénégalais de vivre dans de meilleures conditions.

Exergues

1-« Mais lorsqu’on a des alliés qui font fi des règles d’éthique et de morale, ils sont prêts à s’allier avec le diable pour vous poignarder »

2-« Quand on a un gouvernement qui n’a pas de vision ; quand on a un président boulimique, un gouvernement pléthorique, des Agences à n’en plus finir et qui n’ont aucune utilité ; quand on a un Sénat qui sert à recaser des politiciens…, on est obligé de trouver des ressources pour payer la dette qui, aujourd’hui, au moment où l’on parle, n’a pas été jugulée »



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