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Politique

MBOUR - Ousmane Tanor Dieng sur les problèmes de l’immigration clandestine : «Avec le Premier ministre de l’Espagne, nous essayerons de trouver solution intelligente»

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MBOUR - Ousmane Tanor Dieng sur les problèmes de l’immigration clandestine : «Avec le Premier ministre de l’Espagne, nous essayerons de trouver solution intelligente»

Pour le Premier secrétaire du Parti socialiste (Ps), les jeunes Sénégalais, candidats à l’émigration clandestine sont ceux-là qui, lors de la campagne électorale présidentielle de 2000, avaient levé la main pour répondre au candidat Wade, demandant qui parmi eux n’avaient pas d’emploi. Ousmane Tanor Dieng signale que ces garçons ont les mains toujours suspendues et, en guise de réponse à la promesse de Wade, quittent maintenant le Sénégal. Mais, le responsable socialiste promet de rencontrer ses camarades espagnols, notamment le Premier ministre Zapataro pour trouver «une solution intelligente».

Venu rencontrer ses camarades socialistes de la communauté rurale de Séssène, dans le département de Mbour, le Premier secrétaire du Ps, et secrétaire général de la coordination départementale de Mbour, s’est prononcé sur la brûlante question relative aux migrations clandestines de jeunes Sénégalais. Pour lui, c’est un signe de désarroi le plus total qui montre que les jeunes n’ont pas d’horizon, plus d’espoir et décident d’aller chercher un endroit où ils pourront trouver du travail. «C’est une gravité particulière lorsque, dans un pays, les jeunes qui portent son avenir le quittent ; il y a des questions à se poser. Et face à cela, le gouvernement n’a pas fait grand-chose», pense le socialiste en chef qui se désole de constater que ce sont les Espagnols, eux-mêmes, qui cherchent la solution aux problèmes dont les Africains sont les porteurs. «C’est incroyable ! Le gouvernement doit immédiatement convoquer toutes les forces vives et toutes les formations politiques, pour qu’une réflexion en profondeur soit menée sur cette question d’émigration clandestine. Les jeunes vous disent que, de toutes les façons, même si on nous retient ou si nous devons mourir, nous allons continuer à partir. Ça ne peut pas continuer», s’alarme-t-il. M. Dieng soutient que c’est un signe évident que le gouvernement a échoué en direction de l’emploi des jeunes. D’après lui, aujourd’hui, tous les secteurs sont en crise. Que ce soit la pêche, qui a toujours été un grand pourvoyeur d’emplois, l’agriculture, l’élevage, le tourisme, et tout le tissu industriel sénégalais. C’est ce qui explique, selon lui, que n’ayant plus d’horizon, d’espoir et de visibilité, les jeunes s’en vont et parlent de Djihad, lorsqu’il s’agit de se lancer dans ces embarcations. «Ce n’est pas la répression qui va résoudre le problème. Le tout répressif n’a jamais rien réglé ; il faut que le gouvernement se penche sur ce problème et trouve des éléments de solution», lance M. Dieng.

Pour sa part, il compte rencontrer ses camarades du Parti socialiste espagnol, notamment le Premier ministre Zapataro pour tenter de trouver une solution. «Nous sommes en train d’échanger et faire tout ce que nous pouvons pour qu’une solution intelligente soit trouvée. De toutes les façons, l’Europe et l’Espagne ont besoin de la main-d’œuvre africaine. Mais, il faut que tout cela fasse l’objet d’une réflexion et d’une planification», indique Ousmane Tanor Dieng, qui suggère l’ouverture d’un dialogue entre l’Afrique et l’Europe. «C’est ce que Senghor, le visionnaire, appelait Eurafrique. C’est-à-dire que les problèmes qui intéressent l’Europe et l’Afrique puissent être discutés entre les Africains et les Européens. L’émigration clandestine en fait partie», explique le Premier secrétaire du Ps.

A Séssène, le secrétaire général de la coordination départementale de Mbour dira qu’il a trouvé un monde rural à l’abandon, parce que jusqu’à ce jour, il n’y a pas encore de campagne de commercialisation. «Au moins, 60% des bons que détiennent les paysans pour la campagne de cette année ne sont payés. Ils risquent d’avoir d’autres bons impayés et les semences dont on disait que la distribution allait démarrer le 15 mai dernier-ce qui est tard parce que les premières pluies peuvent tomber d’un moment à l’autre dans certaines régions- n’a pas encore commencé. Et l’engrais va poser d’énormes problèmes», avertit-il. D’ailleurs, le 03 juin au cours du meeting national que les partis membres de la Cpa comptent organiser à Kaolack, ce sera un grand moment de mobilisation au cœur du bassin arachidier. «Nous avons choisi de l’organiser au niveau du bassin arachidier pour passer en revue la situation du monde rural, parce qu’aujourd’hui, il est véritablement à l’abandon», martèle-t-il.

SUR LE FRONT OPPOSITIONNEL

Revenant sur la manifestation de Paris, lors de la remise du Prix Houphouët-Boigny au Président sénégalais, notre interlocuteur pense qu’on parle de tout et de son contraire. «Il faut que les gens sachent ce que nous voulions. Nous souhaitions de faire échos aux problèmes auxquels nous sommes confrontés au Sénégal, face aux dérives de Abdoulaye Wade qui ne respecte rien. Il ne respecte pas les libertés et met en prison les hommes politiques. Wade et l’alternance agressent les libertés et embastillent les journalistes», a-t-il expliqué. Pour Tanor Dieng, il était tout à fait normal que, au moment où on lui donnait un Prix, pour la promotion et la recherche de la paix ou de la démocratie, l’opposition lui dise non. «Ce que nous voyons au Sénégal est totalement contraire à ce qui est dit. C’est ce que nous voulions arriver à dire et nous avons réussi à le dire à Paris», se réjouit le Premier secrétaire du Ps. Pour lui, le plus important pour eux, c’est que l’opinion internationale, «notamment la presse française», en ait fait largement écho. «C’est la première fois qu’un chef d’Etat africain est aussi, unanimement, critiqué par la presse française, de gauche et de droite. C’est un résultat particulièrement important, parce qu’on a mobilisé 200 à 300 personnes, selon les estimations de la police française», avoue-t-il. Non sans clarifier : «Nous n’avions jamais dit que les leaders allaient être présents à Paris. On avait dit que la Cpa de Paris était la maîtresse d’œuvre ; maintenant, tous les leaders qui le peuvent pourraient s’y rendre». Tanor Dieng ajoute que, malgré l’interdiction de leur marche la semaine dernière, en pleine quinzaine de la femme, les militantes de la Cpa, malgré la difficulté de se déplacer à Dakar ces temps-ci, ont réussi à montrer le visage du gouvernement de l’alternance, en organisant à la Maison du Ps, un rassemblement pour protester contre le coût de la vie et les agressions faites aux libertés. Il considère que la journée du 18 mai est particulièrement historique pour ses camarades et lui. On a voulu faire le procès de Amath Dansokho, mais au finish, c’est d’Abdoulaye Wade et son régime, dont on a fait le procès.



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