Me Alioune Badara Cissé sur le projet de dévolution monarchique : " Karim Wade dirige déjà le pays"

L’émission "Opinion" du dimanche à Walf a servi de tribune à Me Alioune Badara Cissé. Pas tendre avec le régime libéral, l’avocat, non moins responsable à l’Apr, croit mordicus que c’est Karim Wade, qui préside aux destinées des Sénégalais.

Pendant que certains prêtent à Me Wade un projet de dévolution monarchique, Me Alioune Badara Cissé, lui, n’y va pas du dos de la cuillère. A ses yeux, "c’est Karim Wade qui dirige le pays. ". Pour étayer ses propos, le ci-devant responsable de l’Apr indique que, l’on feint la myopie, au moment où Karim est au début et à la fin de tout dans l’appareil d’Etat : "C’est incontestablement Karim le Président, et je sais ce que je dis". Et le partisan de l’Apr, de s’offusquer de l’arrogance, la désinvolture, la suffisance, la boulimie foncière, entre autres, notées dans la gestion du régime libéral ; non sans faire la synthèse de certains évènements qui le confortent dans sa conviction que c’est "Karim Wade, qui préside aux destinées des Sénégalais". Cependant, aujourd’hui que notre pays traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire, au moment où le commun des Sénégalais bave des ronds de chapeau dus à la cherté de la vie, Me Cissé dénonce le fait que l’on propulse le fils du Président de la République de la sorte, "alors que les militants de souche, ceux qui étaient à l’avant-garde du combat pour l’alternance, sont relégués au second plan. C’est inadmissible". Et l’ex-secrétaire général de la Présidence précisera qu’il n’a pas de problème crypto-personnel avec Karim, encore moins de complexe par rapport à l’âge ; d’autant qu’il dit être plus âgé que Macky, et qu’il est son second. Ajoutant qu’il sert dans une commune où il est plus âgé que le maire. "Je n’ai pas ce problème là", conclut-il, sir ce point. Pour Me Cissé, "la démocratie a pour but, entre autres, de tempérer l’ardeur de l’ambition personnelle, en recourant à la puissance de la volonté générale". Pour ainsi dire qu’elle institue l’idée que "nul ne naît pour commander, mais tous pour agir en commun en vue de l’intérêt public". Répondant à la question sur les immolations, en vogue, depuis un certain temps, sous nos tropiques, entre autres, le responsable de l’Apr, laissera entendre qu’il faut jouer sur la carte de l’apaisement ; aussi, et demandera-t-il à Me Wade de tenir un discours dans ce sens, non sans susciter l’espoir de part et d’autre. "Car, renchérit il, l’idéal démocratique vise à modérer ce que le pouvoir a de brutal. En adoucissant ces aspérités, la démocratie introduit en politique le règne de la raison et de la compassion". Et l’avocat de prendre rendez-vous pour les joutes présidentielles de 2012, qui verront "Macky triompher".

Pape Ibou Faye