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Politique

Me WADE DISPOSÉ A RENCONTRER L’OPPOSITION ; Celle-ci l’invite aux Assises nationales

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Me WADE DISPOSÉ A RENCONTRER L’OPPOSITION ; Celle-ci l’invite aux Assises nationales
Le président de la République, Abdoulaye Wade disposé à renouer le fil du dialogue avec l’opposition, principalement non représentée au Parlement. Cette nouvelle tendance présidentielle qui « lève la condition suspensive d’après élections » fait suite à l’audience accordée au président de la Rencontre Africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Alioune Tine samedi 1er mars. Le chef de l’Etat affirme avoir fait gré aux arguments de son visiteur qui lui a suggéré avec empressement de rencontrer son opposition, pour lever ainsi sa restriction. Les leaders du Front « Siggil » Sénégal interpellés sur la subite disponibilité du président de la République, se veulent circonspects. Ils parlent de « ruse » ou de « diversion ». Même s’ils ne refusent pas la main tendue du chef de l’Etat, ils s’interdisent toute diversion contre les assises nationales qu’ils prônent et l’y invitent.

Après plus d’un an de rupture du dialogue politique, le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade s’est dit disponible à rencontrer l’opposition, notamment celle qui avait en majorité boycotté les législatives de juin 2007 à une semaine de l’ouverture du 11e sommet de l’Organisation de la Conférence islamique (Oci). Le président de la République est disposé ainsi à rouvrir le dialogue politique avec l’opposition. Il l’a annoncé samedi 1er mars dernier à l’issue d’une audience accordée au président de la Rencontre Africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Alioune Tine. « Il (Alioune Tine, Ndlr) vient en particulier de me demander de recevoir l’opposition. Pendant longtemps, je ne voulais pas le faire pour des raisons évidentes : des gens qui me disent « vous n’existez pas », je n’ai aucune raison de les recevoir. Alioune Tine vient de me convaincre de l’idée de les recevoir, je vais recevoir l’opposition », a, en effet, déclaré le chef de l’Etat sur les ondes de la Radio télévision Sénégalaise (Rts).

Alioune Tine de confirmer que le président de la République leur a promis de reprendre le dialogue politique. « Il a accepté de dialoguer avec l’opposition », a-t-il ajouté. Il a ainsi, affirmé que Abdoulaye Wade a reconnu avoir refusé pendant longtemps de recevoir l’opposition.

Le président de la Raddho a estimé que les discussions qu’ils a eues avec le président de la République fructueuses. Elles ont, selon lui, porté sur la situation du pays.

Depuis sa réélection à l’élection présidentielle de février 2007, c’est la première fois que Abdoulaye Wade exprime sa volonté de prendre langue les leaders des partis d’opposition. En revanche, il n’a pas donné des précisions sur l’échéance ou encore le contenu de ces futurs pourparlers politiques. Les partenaires de ce dialogue politique ne sont pas empressés de donner leur accord. Les chefs de partis membres du Front « Siggil » Sénégal sont circonspects. Chacun y va de son commentaire. « Si c’est une ruse, elle ne prosperera pas », a averti Abdoulaye Bathily tandis qu’Amath Dansokho a, pour sa part, estimé que « Abdoulaye Wade n’a pas intérêt à faire de la diversion ».

Le secrétaire général du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng arrivé troisième à l’élection présidentielle de février 2007, a déclaré qu’il attend d’être saisi « formellement » par le chef de l’Etat pour voir quelle démarche il faut adopter de concert avec ses camarades de l’opposition. « J’attends de voir sous quelle forme cette acceptation du président de la République sera formulée et, en consultation avec mes camarades du front Siggil Sénégal, nous apprécierons », a-t-il souligné.

« La ruse ne peut pas être une politique », selon Abdoulaye Bathily

Le chef de file de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt), Abdoulaye Bathily a abondé dans le même sens qu’Ousmane Tanor Dieng. « Je pense qu’Abdoulaye Wade est coutumier des manœuvres politiciennes. Depuis qu’il est au pouvoir, il n’a fait que ça. Il est venu au pouvoir grâce à la concertation, au dialogue politique, au soutien d’une partie de l’opposition d’alors. Et depuis lors, tout le monde a constaté qu’il a réduit les bases de son pouvoir, qui est devenu maintenant un pouvoir familial », a-t-il indiqué.

Le leader de la Ld/Mpt n’a pu s’empêcher de faire la relation entre cette volonté que vient d’exprimer le président de la République et le sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci). « Dans ces conditions-là, s’il veut faire le dialogue, de deux choses l’une : parce qu’il sent qu’il y a la conférence de l’Oci, il veut se donner une meilleure image devant l’opinion publique internationale, ce qui est évidemment peine perdue, ou bien il pense qu’avec toutes les dépenses extraordinaires qui ont été faites pour cette conférence qui, sur le plan financier, sera un désastre pour le Sénégal, les conséquences seront très difficiles après, donc il faut peut-être amorcer le dialogue pour amortir les chocs des décisions qu’il va devoir prendre, compte tenu du gouffre financier que ses chantiers vont laisser pour le pays », a commenté Abdoulaye Bathily.

Dans tous les cas, a-t-il ajouté, « il faut qu’il (Abdoulaye Wade, Ndlr) comprenne une chose : la ruse ne peut pas être une politique ». Le « Jallarbiste » en chef a, par ailleurs fait savoir qu’il ne faut pas organiser un « dialogue seulement avec les partis politiques, mais avec l’ensemble des secteurs vitaux de la nation qui ont accepté aujourd’hui d’entrer dans le processus des Assises nationales. Je crois que c’est le meilleur lieu aujourd’hui d’un dialogue fécond pour le pays ».

Amath Dansokho : « Oci ne doit pas être utilisée pour un coup politique »

Le secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), Amath Dansokho n’a pas fait dans la dentelle. Il a averti que « le sommet de l’Oci ne doit pas être utilisé pour réussir un coup politique et reprendre aussitôt les hostilités ». Pour lui, « le contexte actuel ne le permet pas et la gravité de la situation l’interdit également ».

« Si c’est exact qu’il veut discuter, que ce n’est pas une tentative, comme il en a l’habitude, de vouloir nous mener en bateau pour passer le cap de l’Oci, dont aucun d’entre nous ne conteste d’ailleurs la légitimité, dont personne d’entre nous ne veut qu’il y ait un quelconque échec, je tenais à le préciser, nous sommes des musulmans. Mais, il ne faudrait pas qu’Abdoulaye Wade s’amuse une seule seconde à jouer sur les sentiments religieux des gens pour faire une opération de diversion ou pour calmer le jeu, le temps de passer l’Oci et de reprendre son offensive contre l’opposition », a mis en garde Amath Dansokho.

Le leader du Pit d’avancer que « cela ne servira à rien, le rapport de force ne le permet pas et la gravité de la situation l’interdit ». Il a, en outre, marqué d’emblée son accord. « Ceci dit, évidemment je ne peux pas dire que mon parti n’est pas d’accord pour une telle initiative. Il n’est pas tard de bien faire. Qu’il vienne autour de la table et qu’on discute sérieusement sur le fond les questions qui concernent la nation », a-t-il soutenu.

Le Msu joue au rebelle au sein du Front Siggil Sénégal

La note discordante du Front « Siggil » Sénégal vient du Mouvement pour le socialisme et l’unité (Msu). Il est intransigeant et se dit non partant. « C’est juste un leurre. Le président de la République n’a qu’à participer aux Assises nationales », a expliqué son coordonnateur national Masène Niang. Et d’insister : « Nous, Msu, nous sommes contre toute rencontre bilatérale avec Abdoulaye Wade. Parce qu’après l’élection présidentielle, nous avons constaté des irrégularités dans le fonctionnement de l’élection. Nous avons demandé à Abdoulaye Wade de se mettre autour d’une table et de discuter pour régler les problèmes électoraux avant d’aller aux législatives, il a refusé catégoriquement. Nous avons boycotté les législatives et le peuple sénégalais nous a donné raison. Alors, il a persisté dans sa position en disant qu’il ne recevrait pas l’opposition », a-t-il argumenté.

Le camarade de parti du Maodo Mamadou Dia, ancien président de Conseil sous Léopold Sédar Senghor de marteler : « il a l’habitude. Il n’est pas sincère dans ce qu’il fait. Il n’est pas sincère dans ce qu’il dit. Il ne veut jamais discuter. Il a une logique de pouvoir qu’il ne veut partager avec personne ».

Le Msu joue au rebelle et compte s’opposer au sein du Front « Siggil » contre tout dialogue bilatéral avec Abdoulaye Wade. « Nous avertirons nos collègues qui voudront le faire. En ce qui nous concerne, nous ne participerons jamais à un dialogue avec Abdoulaye Wade », a clamé Massène Niang.



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