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Politique

MESSAGE A LA NATION : ENTRE BILAN, PROMESSES, OMISSIONS, … WADE PEINE A CONVAINCRE

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MESSAGE A LA NATION : ENTRE BILAN, PROMESSES, OMISSIONS, … WADE PEINE A CONVAINCRE

Du jamais vu dans l’histoire du Sénégal ! Un discours de nouvel an qui dure plus d’un tour d’horloge. C’est l’exercice auquel s’est soumis le président de la République, jeudi dernier. Entre un bilan des 9 années qu’il a passées à la tête du pays, des promesses, des omissions et beaucoup de détails Me Wade peine encore à convaincre les Sénégalais.

BONNE GOUVERNANCE : Wade évite de parler corruption

Exit la lutte contre la corruption ! Le chef de l’Etat n’en a, à aucun moment, fait cas dans son long Discours de fin d’année 2009. Or, c’est là un des piliers de la bonne gouvernance dont Me Abdoulaye Wade et le Gouvernement ont dit faire leur cheval de bataille. Bien que les pratiques quotidiennes convainquent du contraire. Comme pourrait en attester l’affaire de la mallette d’argent remis à l’ancien représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi), Alex Segura. Et c’est le président, lui-même, qui avait, d’après l’enquête du Fonds, donné le «cadeau» d’adieu, qui a été restitué par la suite aux autorités sénégalaises. 

Ce geste scandaleux, que d’aucuns ont qualifié de «tentative de corruption», voire de bakchich indu tout court, n’a pas fini de secouer les consciences. Car c’était le fait marquant du dernier trimestre de l’année 2009 que l’on vient d’enterrer. Dès lors, soutenir dans son discours qu’il poursuit sa croisade contre ce cancer qui mine les affaires au Sénégal aurait fait désordre et prêterait à sourire, sortant de la bouche de Me Wade. Ça n’aurait pas fait sérieux, simplement.   

Alors le chef de l’Etat a choisi de biaiser et noyer la pratique honnie en appelant les Sénégalais à la «revitalisation des valeurs citoyennes, l’éthique du travail et de la discipline, et un sens plus aigu de l’organisation». Il est tellement plus commode pour le président de détourner le miroir du côté de ses administrés. Même s’il faut s’accorder avec lui qu’il est «inacceptable que l’usager se livre à un véritable parcours du combattant pour solliciter une prestation ou constituer un dossier, parce que, quelque part, une défaillance individuelle ou collective entrave le bon fonctionnement du service public».

Les pratiques de corruption ne sont pas étrangères à cet incivisme. Elles nous ont valu de figurer et conforter notre place dans le lot peu glorieux des pays les plus corrompus de la terre, selon l’Indice mondial de perception de la corruption (Ipc) 2009 de Transparency International. Le pays a dégringolé de 14 places (par rapport à 2008) pour se retrouver au 99e rang sur 180 Etats. Passons sur les autres très mauvais classements 2009 sur les plans économique et social qui sanctionnent négativement l’action du Gouvernement. 

Convenons donc, avec le président de la République, que les «comportements fautifs doivent être définitivement bannis». Autrement, l’engagement à améliorer l’environnement des affaires resterait un vœu pieux de fin d’année. Et le Sénégal resterait derrière les autres Etats qui ne dorment pas et qui ont posé des actes significatifs de bonne gouvernance : de lutte contre la corruption, par exemple.

 

PROPOS BLESSANT À L’ENDROIT DES CHRÉTIENS : Wade se décharge sur la presse et des pyromanes

 

Wade n’a pas demandé pardon à la communauté chrétienne du Sénégal, mais il regrette les propos qu’il a tenus. Non sans accuser la presse et des  individus d’avoir mis le feu aux poudres. 

Après la sortie de l’Archevêque de Dakar et les manifestations qui l’ont suivie devant la Cathédrale de Dakar, tous les yeux se sont rivés sur le Discours de fin d’année du chef de l’Etat. Pour savoir comment il va réagir. Mais comme à son habitude, Me Wade a trouvé un bouc émissaire. Et c’est la presse et une ou deux autres personnes non identifiées, qui sont indexées. Le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds) explique d’abord que les propos en question ont été diffusés par «des journaux et des radios connus pour leur hostilité à son égard, d’une phrase extraite de son discours, hors de son contexte, déformant donc le sens de son propos». Et même après cela, «l’incident aurait pu rester dans des limites et s’en arrêter là, s’il n’y avait pas eu un ou deux individus qui ont voulu provoquer l’incendie, jouer les pompiers et monnayer leur intervention». Aux yeux de Me Wade, il y a eu une incompréhension. Et s’adressant à ses compatriotes Chrétiens, il déclare : «Je n’ai jamais eu l’intention de m’attaquer à leur religion que je respecte, au contraire. Si la compréhension de mes propos a pu offenser certains membres de la communauté chrétienne, je suis le premier à le regretter.»

Il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il croit, en plus, «avoir donné suffisamment de gages de sa bonne foi et de sa volonté de protéger et d’aider les Chrétiens dans le cadre de ses prérogatives et responsabilités suprêmes de façon qu’ils se sentent à l’aise dans leur pays, pour exercer librement leur religion». Il en veut pour preuve la Constitution du 22 janvier 2001 dans laquelle, il a fait inscrire en bonne et due place les droits des minorités religieuses. Il rappelle aussi que les gens oublient souvent que, depuis des années, il plaide, comme un avocat isolé dans le désert, en faveur du dialogue islamo-chrétien, malgré l’opposition de certains musulmans qui n’en veulent pas. A ce propos, il signale que rien ne lui fera dévier de son option de faire du Sénégal une société où Musulmans et Chrétiens continueront, comme par le passé, à être des frères et des sœurs qui se tolèrent dans une même famille. «Nous avons réussi à construire, tout au long de notre histoire, cette prouesse qui étonne. Protégeons donc cet acquis magnifique et ne prêtons pas l’oreille à ceux qui font flèche de tout bois. Je demande à tous, Musulmans et Chrétiens, de s’en arrêter là et de clore l’incident pour continuer notre belle aventure d’entente exceptionnelle entre une minorité chrétienne et une majorité musulmane ; entente pour laquelle le Sénégal est souvent félicité», conclut Wade.

 

DIFFICULTES DANS LA FOURNITURE D’ELECTRICITE  AU SENEGAL : Wade appelle à un retour à l’énergie solaire 

 

La fourniture d’électricité demeure un réel problème au Sénégal, avec les délestages intempestives dont souffrent les populations. Le chef de l’Etat appelle à un retour à l’énergie solaire pour ne plus dépendre du marché mondial.  

Dans son traditionnel Discours à la Nation, le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, est largement revenu sur la fourniture d’électricité au Sénégal. Qui cause beaucoup de problèmes, vu les délestages intempestifs et les coupures à tout vent. C’est ainsi que, pour une sortie de crise, il en appelle au retour à l’utilisation de l’énergie solaire. «Vous m’avez entendu sur la question du solaire au Sommet de Copenhague. Ma conviction est que l’Afrique doit participer à la course au solaire que nous possédons en abondance.» D’ailleurs, à l’en croire, des ingénieurs Africains, spécialistes en la matière, vont être réunis, pour ce projet qui, à long terme, rendra l’énergie abondante et gratuite. Car, selon lui, la fourniture régulière d’électricité est un autre défi que le Gouvernement s’emploie à relever de manière durable. «Je mesure les frustrations et les désagréments causés par les délestages. C’est un problème que je suis personnellement au quotidien et dont le règlement définitif constitue une priorité de premier ordre pour le Gouvernement», s’indigne-t-il. Et des mesures ont été prises dans le sens allant du renforcement des capacités de production d’électricité, de raffinage et de stockage des hydrocarbures, de l’amélioration de l’efficacité dans le transport de l’électricité, ainsi que de la promotion des énergies alternatives, en particulier le solaire, qui fait l’objet de plusieurs offres de projets. En sus du solaire, une fourniture de 1,5 million de lampes de basse consommation d’électricité va démarrer. Et dont le premier lot, constitué de 550 000 lampes, sera livré incessamment, dit-il. A terme, annonce-t-il, nous fabriquerons ici même, au Sénégal, ces ampoules.

En ce qui concerne le secteur du transport, le chef de l’Etat estime que les conditions de transport des pèlerins ont été une véritable réussite. Alors que des pèlerins ont  passé la «Hachoura» (Ndlr : Tamxarit) en souffrance dans les Lieux Saints de l’Islam. Toutefois, il fait savoir que l’année 2010 sera l’année de la nouvelle compagnie «Sénégal Airlines», ainsi que «Air Téranga» et la construction des aérodromes régionaux. Avec la finition, pour bientôt, de l’Aéroport Blaise Diagne avec une autoroute qui va le lier à Diamniadio. Toutefois, il rappelle que les communes traversées vont bénéficier de travaux d’urbanisme : nouveaux marchés, centres culturels polyvalents, écoles primaires, cours moyens, plates-formes multisports. Et les 200 000 personnes déplacées vont être recasées avec des titres de propriétés sous des espaces bénéficiant de toutes les normes d’urbanisation.

 

HAUSSE ILLICITE DES PRIX DES DENREES DE PREMIERES NECESSITES : Wade en croisade contre les commerçants véreux 

Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a largement consacré son traditionnel Discours à la Nation d’avant-hier aux conditions de vie des Sénégalais. Il prône une lutte contre la hausse illicite de prix des denrées de première nécessité.

La hausse illicite des denrées de première nécessité demeure la pierre angulaire du Gouvernement sénégalais. Qui, d’ailleurs, compte mettre sur pied, dans les plus brefs délais, un moyen de lutte pour mettre un terme à cet état de fait. C’est pourquoi, dans son traditionnel Discours du nouvel an à la Nation, le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, compte, en plus des services compétents de l’Etat, accentuer la lutte contre la hausse illicite des prix. «J’ai, en outre, demandé aux services compétents de l’Etat, dont les moyens de contrôle ont été renforcés, d’accentuer la lutte contre la hausse illicite des prix et autres pratiques spéculatives comme la rétention de produits.» Par ailleurs, le chef de l’Etat demande le renforcement de l’installation des magasins de référence. Où les populations, selon lui, peuvent s’approvisionner à des prix abordables.

Car, estime-t-il, malgré les contraintes budgétaires, le Gouvernement a poursuivi sa politique de soutien au pouvoir d’achat des ménages. «Nos efforts, pour diminuer les prix des denrées de première nécessité, malgré leur hausse continue sur les marchés internationaux,  ont déjà porté leurs fruits et nous allons continuer», dit-il. Il fait savoir que le prix du riz non- parfumé coûte 250 FCfa le Kg au détail, contre 425 FCfa en juillet-août 2008.

Idem pour le sachet de 500g de lait en poudre coûte 1 175 FCfa contre 1 800 FCfa en juillet-août 2008 ; le sac de farine coûte 14 000 FCfa, contre 18 000 FCfa durant la même période. Tout en avouant que cela n’est pas suffisant comme efforts, le chef de l’Etat, suggère la mise en place d’un système de modération des prix, surtout en banlieue. «Sans doute, cela n’est pas suffisant, mais nous allons poursuivre les efforts», dit-il.

 

Situation des marchands ambulants

Seulement pour la situation des marchands ambulants, Me Abdoulaye Wade, prend le contre-pied de l’édile de Dakar, qui est en train de les déguerpir des artères de la capitale. Bien au contraire, il les félicite pour leur courage. «Ces derniers savent combien je suis sensible à leurs difficultés. On doit les féliciter, ces jeunes qui n’ont pas voulu se lancer dans des barques frêles pour aller à l’aventure ou s’adonner à la drogue», note Me Wade. Ainsi, une discussion est engagée avec eux par l’entremise du ministre du Commerce pour trouver une solution à leur situation.

DENREES DE PREMIERE NECESSITE : Les vrais prix, selon Moubarack Lô
 

La baisse des prix des denrées de première nécessité, tantôt annoncée par le chef de l’Etat dans son traditionnel Discours, ne reflète pas la réalité du terrain. A en croire l’économiste Moubarack Lô, le chef de l’Etat s’est complètement gouré. Ou mieux, il n’a pas reçu la bonne information. Car, selon lui, le riz non-parfumé ne coûte point 250 FCfa le kg, mais bien plus et s’estime à 350 FCfa le Kg sur le marché. Le lait et le blé, en ce qui concerne la farine, suivent la baisse occasionnée par le cours mondial. Et, d’ailleurs, selon M. Lô, c’est suite à cette crise financière, qui a occasionné la baisse de l’achat des denrées, que les prix ont fortement chuté. Pis, pendant cette même occasion,  la production mondiale a battu un record. Donc, l’Etat n’a pas à s’extasier de plaisir. Ce n’est pas une performance de leur part. Mais plutôt un phénomène mondial. Seulement, le problème qui demeure et la question que l’on doit se poser, selon l’économiste, est de savoir si les ménages sénégalais bénéficient de ses baisses ?

 

SITUATION DES ENFANTS DE LA RUE

Une loi pour obliger les pères à participer davantage à l’éducation de leurs enfants

Désormais, les pères de famille irresponsables vont répondre de leurs actes devant la législation. En effet, une loi sévère va bientôt les obliger à participer financièrement à  l’éducation de leurs enfants. 

«La loi doit être plus sévère pour obliger les pères à participer financièrement à l’éducation de leurs enfants.» Telles sont, en substance, les recommandations du chef de l’Etat en faveur des enfants de la rue. Dans son traditionnel Discours de fin d’année, adressé à la Nation, le président de la République a décidé de mettre un terme à cette infâme situation des enfants de la rue. D’ailleurs, il compte fixer un délai pour éradiquer ce douloureux problème. Ainsi, il tient à magnifier l’excellent travail de la Fondation PARER (Partenariat pour le Retrait des Enfants de la Rue). Mais encourage aussi la forme traditionnelle d’adoption des enfants pour leur donner une famille, mais sous surveillance, de sorte qu’ils ne fassent pas l’objet de mauvais traitements. Seulement pour le chef de l’Etat, la solution définitive ne peut être recherchée que dans le changement de mentalités des parents qui doivent savoir qu’on ne fait pas des enfants pour ensuite les jeter dans la rue.

Et pour les femmes maltraitées, Me Wade annonce que, dans un avenir proche, une revue sur la condition des femmes mariées maltraitées va s’effectuer pour trouver des solutions. Et dans la même veine, une poursuite de  la protection des petites filles va être faite aussi.

 

THÈME DU DISCOURS DE WADE : Pour le Sport, c’est 40 secondes et puis c’est tout

Pour un discours dont beaucoup s’étonnent surtout de la longueur, le Sénégal du Sport devrait plutôt s’inquiéter de l’indifférence que lui manifeste, aujourd’hui, la République. Wade ne leur a accordé que quarante secondes d’un discours qui en aura duré 100 fois plus (1h7mn, soit 4020 secondes).

Quand le chef de l’Etat parle de sport, dans son adresse traditionnelle aux citoyens, il ne faut pas cligner des paupières. En effet, sur un discours kilométrique qui aura duré une heure sept minutes, les Sports n’ont eu droit qu’à quarante (40) petites secondes du temps si précieux du chef de l’Etat. «Les Sénégalais doivent se convaincre que notre pays doit avoir une vocation sportive et ils doivent soutenir le sport et les sportifs par tous les moyens. Nos Lions n’ont pas démérité, mais je tiens à féliciter, encore une fois, nos Lionnes, championnes d’Afrique de basket-ball. En ce qui concerne les installations sportives, nous poursuivons, avec le soutien de la République Populaire de Chine, le programme de réhabilitation des stades régionaux, après la réception de ceux de Pikine et Diourbel. Nous espérons pouvoir terminer le cycle des stades et aborder le grand stade omnisport de Dakar, ainsi que l’hippodrome national et l’arène nationale.» Le 31 décembre 2009, du Discours de fin d’année du Président Wade, le chapitre réservé aux Sports ne pesait pas lourd. Quatre phrases, lues en quarante secondes. Juste le temps de dire des généralités, ressasser de vieilles promesses et évoquer ce sujet comme par contrainte. Et puis, c’est tout ! Pas un mot sur les champions auréolés de gloire durant l’année 2009. Pas une explication sur le retard noté dans le programme de réhabilitation des stades. Omerta sur les déconvenues des Lions du football. Divagations sur les prestations des Lions du basket. Pour parler de sport, Wade ne s’embarrasse pas de fioritures. Les sportifs de ce pays doivent, désormais, être définitivement fixés sur la parcelle d’importance qui leur est cédée par les tenants du pouvoir. Il ne faut pas se voiler la face. Elle est minime, voire inexistante. Passent les attitudes snobs que le chef de l’Etat a souvent manifestées à l’endroit de certaines sélections – parce qu’elles ne soulèvent les foules, du moins autant que «ses Lions» – qui nous ont valu des satisfactions (Beach Soccer, Arts martiaux, Equipe féminin basket…). Passent aussi les promesses mirifiques au niveau des infrastructures qui tardent à se réaliser, au risque de passer pour des éléphants blancs, au moment où des sites, hier réservés au sport, sont aujourd’hui bradés pour quelques sous de promoteurs immobiliers véreux. Passe aussi la portion congrue réservée au département des Sports lors du vote du projet de budget, pour l’année 2009. Associés aux Loisirs, les Sports n’avaient, aux yeux des autorités, mérités que 0,3% du budget de l’Etat (6 milliards sur 1 600 milliards FCfa) ! Ce qui risque d’avoir du mal à passer, c’est qu’après tout cela, on veuille faire croire que le sport constitue une priorité pour nos dirigeants, Wade en premier. Il exhorte les Sénégalais à «se convaincre que notre pays doit avoir une vocation sportive et (à) soutenir le sport et les sportifs par tous les moyens». Ils doivent aussi se convaincre que pour développer le sport, les moyens feront défaut avec nos hommes politiques qui préfèrent encore se concentrer sur d’autres priorités, se crêper le chignon pour des broutilles et, quand l’occasion se présente, s’adonner à leur…sport favori : la récupération.

 

VERS L’APAISEMENT DE LA SCÈNE POLITIQUE : Wade accède à la requête de l’opposition

 

Benno Siggil Senegaal aura son homme neutre pour arbitrer la révision du Code électoral. Ensuite, les consensus seront traduits en lois. Wade a rendu public ces décisions dans son discours de fin d’année, même si ce sont les députés qui votent les lois. Des décisions qui sonnent comme une tentative d’apaiser le climat de la scène politique.   

Dans son discours de fin d’année, Me Wade a montré qu’il était dans des dispositions d’apaisement avec l’opposition sénégalaise. Mieux, il a soutenu qu’il accède à leur requête. Il a déclaré : «S’agissant du Code électoral, pour ma part, je suis prêt à faire droit aux deux revendications de l’opposition, à savoir d’abord la désignation d’un modérateur, ensuite la traduction en termes de lois des consensus qui seront constatés.» Le président de la République précise, à ce propos, que sur la première question, il attend que la coalition Benno Siggil Senegaal dise au gouvernement «comment désigner ce modérateur et quelle sera sa fonction». Et pour ce qui est des autres revendications, Wade précise «simplement, qu’en raison de la règle de la séparation des pouvoirs, le Gouvernement ne fait pas les lois. Tout ce qu’il peut faire, c’est de déposer un projet de loi, s’il y a consensus, et demander à sa majorité de la voter. Le reste appartient aux députés qui en décident souverainement». Non sans préciser que «sa compréhension était que le Code électoral, qui a été à la base des élections depuis bientôt vingt ans, est un bon Code, mais que les uns et les autres ont simplement voulu l’améliorer».

Pour clore le débat sur le Code électoral, Me Wade estime que ce débat ne «devrait pas être une pomme de discorde». Et que «si un consensus global existe, nous appliquerons les accords. Dans le cas contraire, nous n’aurons qu’à conserver le Code actuel, sans aucune modification, quitte à y revenir et à nous donner du temps après les élections. Pour l’instant, je demande au ministre de l’Intérieur de reprendre les discussions sur la base de la satisfaction des deux demandes de l’opposition».

 

Favorable au maintien du second tour

Le Pape du Sopi n’a pas occulté le débat sur la suppression du second tour de l’élection présidentielle. Il a laissé entendre qu’à ce propos, «justement, la réforme du Code électoral a été marquée, ces derniers temps, par le débat sur la suppression éventuelle du deuxième tour du scrutin présidentiel. J’ai pris acte des opinions qui se sont exprimées pour ou contre cette suppression. Mais, personnellement, je suis pour le maintien des deux tours, même si ce système est de plus en plus abandonné dans les démocraties modernes puisqu’il est source de dépenses inutiles et de tractations qui faussent l’expression de la volonté populaire et la remplace par des tractations politiques». Il reste convaincu que sa vision pour la promotion de la démocratie et la protection des droits de l’Homme reste inchangée. Et «du reste, à l’occasion de la célébration du 61e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le 10 décembre dernier, les Représentants du système des Nations Unies à Dakar ont «rappelé les avancées considérables constatées au Sénégal en ce qui concerne la protection et la promotion des droits de l’Homme depuis 2000», clame Me Abdoulaye Wade.

 

BILAN DE L’ANNEE 2009 PAR ME WADE : La Police nationale plébiscitée  

Me Wade n’a pas oublié la Police nationale dans son long bilan de l’année 2009. Me Abdoulaye Wade a salué l’effort de la Police qui a fait, selon lui, reculer la criminalité. Ainsi, il a promis, avec l’adoption de la loi portant réintégration des personnels de la Police municipale, un recrutement massif cette année.  

La Police nationale a été félicitée par le président de la République, Me Abdoulaye Wade, lors de son traditionnel Discours à la Nation. En ce sens, les efforts des limiers pour la lutte contre la criminalité ont été évoqués par le chef de l’Etat. Des efforts salués par les partenaires du Sénégal et qui se traduisent, dit le Président, contre toute attente, par une baisse drastique de la criminalité. Ce, malgré les maigres moyens mis à la disposition des policiers. «Je dois donc féliciter notre Police nationale pour son engagement, malgré l’insuffisance des moyens, et pour son professionnalisme, qui fait que la Communauté internationale préfère les policiers sénégalais, comme au Darfour», a laissé entendre le chef de l’Etat lors de son Discours. Il prévoit des mesures de renforcement des capacités et de l’équipement de la Police nationale. «L’adoption de la loi portant réintégration des personnels de la Police municipale et le recrutement d’un nombre important de policiers d’ici à 2015 constituent une première réponse à la demande de sécurité de nos concitoyens», a également promis le Président Wade. Dans le chapitre des promesses, le président de la République fait part de la poursuite du processus d’acquisition de matériels. Le programme de réhabilitation des bâtiments et la construction de nouveaux commissariats ont également été annoncés, par Me Abdoulaye Wade, pour cette année 2010. Non sans lister les réalisations faites pour la Police nationale avec notamment cinq (5) postes de Police déjà fonctionnels : 3 dans la commune de Thiès, 1 dans celle de Bargny et 1 sur le site Jaxaay.

Le chef de l’Etat a, par ailleurs, évoqué la sécurité intérieure qui est un devoir de tout Etat. Dans ce sens, Me Wade a expliqué, à juste titre, un contexte international et régional caractérisé par l’introduction au Sénégal des délinquants. A cela, s’ajoute la délinquance de notre pays due, selon les propres termes de Me Wade, à des facteurs divers. Mais contrairement à l’ancien président de la République, Abdou Diouf, l’actuel président pense que notre jeunesse, dans son ensemble, est une jeunesse saine.

L’émigration clandestine a aussi été soulevée dans son Discours à la Nation. «Durant l’année 2009, aucun départ de pirogue, à partir des côtes sénégalaises, n’a été enregistré», a révélé Me Wade. Ainsi, il a appelé à un maintien de ces efforts avant de plébisciter à nouveau les forces de sécurités. «C’est encore une raison de plus pour féliciter nos forces de sécurité, dont le professionnalisme se traduit par les excellents résultats que nous obtenons dans la lutte contre la drogue», a approuvé le chef de l’Etat du Sénégal.

 

LA POLICE FACE À LA CRIMINALITE INFORMATIQUE : Les flics invitent Wade à débourser pour la spécialisation

 

Formation, moyens logistiques… sont les principales doléances de la Police nationale pour mener à bien leur mission : assurer la sécurité nationale. Me Abdoulaye Wade qui a vivement félicité les policiers lors de son message à la Nation compte renforcer leurs moyens, notamment la construction de nouveaux commissariats.

Les arrestations des assassins de Djiby Sarr et de la bande à Boy Nar, dans la dernière quinzaine du mois de décembre 2009, par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) ne sont pas passées inaperçues. Même s’il n’a pas cité nommément le patron de la Dic, Idrissa Cissé, et ses hommes qui ont réussi à mettre la main sur les chefs de file de ces associations de malfaiteurs, le chef de l’Etat a profité de son message du nouvel an pour adresser ses félicitations à la Police nationale. Et, pour les encourager à redoubler d’efforts, Me Wade compte mettre à la disposition de la Police de nouveaux matériels et la construction de nouveaux commissariats dans l’ensemble du territoire. Ce, dit-il, «pour une baisse de la criminalité».

Toutefois, la Police fait face à une nouvelle forme de délinquance aiguë, notamment la délinquance informatique. Et, pour cette raison, des gradés de la Police pensent que «les autorités doivent investir sur le volet de la formation des policiers». En clair, les policiers doivent être spécialisés dans différents domaines. Surtout que, poursuivent nos informateurs, «les cadres sont là, mais il manque la formation». Alors que, disent-ils, «pour mieux neutraliser les délinquants, il faut être bien formé». Ces gradés de la Police sollicitent également, de la part des autorités, «beaucoup de lignes téléphoniques». D’autres sources policières évoquent les moyens logistiques, surtout «le parc automobile qui doit être renforcé pour assurer la mobilité des éléments dans le cadre de la sécurisation». Le vieillissement de l’effectif fait partie aussi des handicaps de la Police nationale. «Il faut rajeunir l’effectif tout en renforçant les moyens. Car, beaucoup de policiers sont partis à la retraite», soulignent des policiers.

 

COMMENTAIRE : Wade et «ses» boucs émissaires !

Le chef de l’Etat Abdoulaye Wade a adressé jeudi dernier, son traditionnel Discours à la Nation. Un discours fleuve. Un discours qui a laissé beaucoup de Sénégalais sur leur faim. Attendu sur des mesures concrètes pour alléger la «souffrance» des Sénégalais, sur les plans social et économique, le président de la République s’est livré à son jeu favori. Trouver des boucs émissaires à toutes ses «Waderies». A chaque fois qu’il est confondu dans une affaire. Ou quand il est mis en difficulté. La dernière «invention» de l’année finissante du président est de se défausser encore sur les journalistes. Après avoir dit ce que les journalistes ont rapporté et qui a engendré ce que tout le monde regrette, le chef de l’Etat a pointé un doigt accusateur sur les journalistes qui, dit-il, ont dénaturé ses propos. Un seul journal peut dénaturer. Mais deux, trois journaux qui disent la même chose, avec les mêmes mots, en mettant le tout entre des guillemets, cela devient, dans le jargon journalistique, des «propos recueillis». Des propos restitués textuellement. Mais les journalistes ont bon dos. Après avoir «humilié et blessé» la communauté Chrétienne, il vient, dans sa tentative avortée de rachat, d’insulter encore toute une corporation. Les journalistes sont maintenant habitués à ces écarts d’humeur du président. Ils sont maintenant aguerris. Ce n’est pas la première fois. Ce ne serait certainement pas la dernière fois. Quand on a un président qui s’appelle Abdoulaye Wade, qui a habitué ses compatriotes à des retournements de situations aussi spectaculaires que scandaleux, on rigole face à une telle déclaration.

L’affaire de la mallette de l’ex-représentant-résidant Fonds monétaire international (Fmi), Alex Segura, est encore fraîche dans les mémoires. Le chef de l’Etat s’était défaussé sur son Aide de Camp, le Colonel Cissokho, avant d’être «démenti» par le communiqué du Fmi le lendemain. Les journalistes n’ont plus le temps de polémiquer avec leur cher président. S’il ne prend pas de la hauteur, en se mettant au-dessus de la mêlée et en versant dans les querelles de bornes-fontaines, les journalistes ont d’autres chats à fouetter. La liberté d’expression et la lutte pour la conservation des acquis démocratiques sont leur priorité. Surtout dans un contexte, où la moindre inattention de leur part peut-être une porte ouverte à tous les abus et à tous les excès !

Article Par M. L. Badji, L. Mané, F. B. Konté, H. Fall, M. Nd. Ndoye



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