Milices privées dans le champ politique : Les petits-fils de Serigne Touba s'insurgent

Les jeunes marabouts, petit-fils de Serigne Touba et de Mame Thierno Birahim Mbacké ne veulent plus entendre parler de la violence dans l'arène politique. Ils l'ont fait savoir hier, face à la presse. Tout en reconnaissant l'existence des milices politiques, ces jeunes marabouts se disent conscients de la situation qui perdure et qui risque de mener le Sénégal sur des voies sinueuses. Ils entendent, ainsi, aller en croisade contre ce qu'ils appellent ‘un phénomène récurrent’. ‘Par tous les moyens dont nous disposerons, nous combattrons la violence, caractérisée de nos jours par des discours et actes vulgaires sur la scène politique’, ont-ils expliqué.

Pour ces jeunes marabouts, entre la politique et le religieux, il n'y a qu'un seul pas à franchir, mais faudrait-il toujours que le religieux joue son rôle d'avant-garde pour modérer l'acte politique. Or, à les en croire, les comportements et les discours mal venus sont le fait ‘d'acteurs de tous bords et, comble de malheur, même les marabouts, surtout les jeunes, ne se gênent plus pour utiliser l'injure, le mensonge et le chantage comme armes, soit pour obtenir des avantages, soit pour ternir l'image d'honnêtes citoyens dont le seul tort est de ne pas appartenir au même camp politique ou de refuser de subir le racket’.

Les jeunes marabouts appellent au retour des valeurs morales et religieuses de notre peuple et pour lesquelles se sont battus tous les chefs religieux au premier rang desquels se trouvent Serigne Touba et Mame Thierno.

Faisant l'objet d'une question orale servie par le député Abdoulaye Babou, le mercredi 5 juillet dernier, au ministre de l'Intérieur Me Ousmane Ngom, la question des milices politiques semble ne pas préoccuper les autorités gouvernementales. En effet, Me Ngom, tout en reconnaissant que les milices politiques se caractérisent par leur excès de zèle, leur amateurisme..., n'a pas manqué de donner ‘un caractère d'épiphénomène à moraliser’ à ce danger. Le salut proviendra peut-être des jeunes marabouts qui entendent mettre fin vaille que vaille à ce ‘fléau’.