Prévue hier matin, l’élection du président du conseil régional de Dakar aura finalement lieu demain vendredi, et le vote du budget, après demain, samedi. Ainsi, en ont décidé les conseillers régionaux, après une réunion électrique qui a duré plus de quatre tours d’horloge. Trente-deux conseillers ont voté pour le report à demain. Kader Sow et ses partisans ont boudé et sont partis avant la fin de la séance. Et si les conseillers régionaux majoritairement libéraux, n’ont pu choisir le remplaçant du président par intérim Ousmane Badiane, la faute incombe principalement aux partisans du candidat Kader Sow.
Battu au premier et au deuxième tour du vote par le Pr d’université Joseph Sarr, lors des précédentes élections, les partisans du candidat Sow ont semé la zizanie dans la salle du conseil, durant plus de quatre heures pour empêcher la suite du vote, qui devait porter sans conteste, Joseph Sarr à la tête du conseil régional. Certains d’entre eux, se comportant en vrais chiffonniers, ont usé des biceps et des insultes pour faire reporter le vote. Ulcéré par le comportement des partisans de Kader Sow, Ousmane Badiane, le président par intérim du conseil régional parle de ‘séances d’indicispline extraordinaires’. Et selon lui, ‘rien ne peut expliquer ce qui s’est passé, on doit travailler dans la discipline et le respect de l’autre’.
Et, si les amis de Sow ont refusé que le vote ait lieu, c’est par ce que prétextent-ils, le gouverneur de la région de Dakar n’est pas présent pour le vote. En effet, pour les amis de l’ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat, il ne saurait y avoir de vote, si le représentant de l’Etat, qui doit faire le contrôle de légalité, est absent. Cette attitude des partisans de Kader Sow, a fait dire à ceux du camp adverse qu’ils cherchaient l’installation d’une délégation spéciale à la place du conseil régional et l’exécution du budget par le gouverneur.
Parce que, si le conseil régional n’élit pas un président et ne vote pas un budget d’ici le 31 mars, c’est-à-dire, dans quatre jours, la région sera administrée par le gouverneur qui sera en même temps, ordonnateur des dépenses en lieu et place du conseil municipal. ‘Si nous ne votons pas le budget d’ici le 31 mars, il reviendra au gouverneur de le voter, en fonction du dernier et d’ordonner les dépenses, ce qui sera une honte pour le conseil régional de la capitale, qui doit être une référence’, a souligné Ousmane Badiane.
Responsable du report de l'élection : Le gouverneur est-il partisan ?
Le gouverneur de la région de Dakar n’est pas exempt de reproches dans ce qui s’est passé hier au conseil régional. En effet, si l’on en croit Ousmane Badiane, le président sortant, le gouverneur a été informé et a annoncé sa présence. ‘Je l’ai appelé à trois reprises pour m’assurer de sa présence ; et à chaque fois, il a dit qu’il sera présent l’élection du président et pour le vote du budget et qu’il était en route’. Et, malgré ses promesses d’assister à la séance, le gouverneur a fait faux bond aux conseillers. Ce que certains n’ont pas hésité à interpréter comme un acte délibéré pour permettre aux partisans de Kader Sow de perturber la séance.
En effet, selon les partisans de Kader Sow, qui ont refusé le vote pour la présidence du conseil régional, le gouverneur de la région de Dakar est tenu d’assister à l’élection du président du conseil. Sa présence physique est obligatoire pour la validation du vote. Ainsi, par exemple, selon Pape Khouma, partisan de Kader Sow, on ne peut pas élire le président, ni voter un budget en l’absence du représentant de l’Etat, en l’occurrence le gouverneur. Selon eux, le gouverneur doit impérativement être présent pour le contrôle de légalité. Il doit constater l’acte pour qu’il soit valable. Et, Kader Sow, qui veut l’application de la loi, non pas dans la lettre, mais dans l’esprit ‘ne voit pas l’urgence de préciter le vote’, c’est à dire en l’absence du représentant de l’Etat.
Les partisans du candidat majoritaire Joseph Sarr ne l’entendent pas de cette oreille. Selon eux, il n’est écrit nulle part dans le Code des collectivités locales que le gouverneur doit obligatoirement être présent, pour l’élection du président du conseil régional et pour le vote du budget. Ainsi, selon le conseiller Cheikh Ndiaye, le gouverneur est tenu d’ouvrir la séance, mais il n’est pas obligé d’être présent à toutes les séances. Cet avis est aussi partagé par le président sortant. Selon Ousmane Badiane, ‘le conseil régional est souverain. En l’absence du gouverneur, il a le droit de voter un budget et d’élire un président’.
D’ailleurs, le conseiller Amadou Tidiane Sy de Tivaouane Diaksao, a boudé la séance, quand à 10 heures, Ousmane Badiane a refusé de débuter la séance sous prétexte que le gouverneur n’est pas encore présent.
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