MODOU DIAGNE FADA, NOUVEAU MINISTRE DE LA SANTE : « Je travaillerai à construire la victoire de Me Wade »

« Chercher à prévenir les maladies au lieu de les guérir », c’est l’un des défis que se fixe le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention, Modou Diagne Fada. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le responsable politique de Darou Mouhty trace d’autres défis au plan politique.

M. le ministre, vous venez d’être porté à la tête du département de la Santé et de la Prévention. Quel sentiment vous anime ?

Un sentiment de gratitude à l’endroit du chef de l’Etat qui vient de me témoigner de nouveau sa confiance en me nommant à cet important département ministériel. Je mesure l’immensité de la tache et l’importance des défis à relever. Mais je suis sûr qu’avec l’appui du président de la République, de son Premier ministre et de tous les acteurs de la Santé, je parviendrai à faire de bons résultats dans ce département.

Vous venez dans un ministère à problèmes. Comment comptez-vous vous y mettre ?

Tous les départements sont difficiles. Nous sommes appelés à faire face aux problèmes et trouver des solutions. De ce point de vue, il n’y a pas de soucis. J’essaierai de mettre en pratique la vision de M. le président de la République en matière de santé, qui considère qu’au lieu de guérir, il faut d’abord chercher à prévenir les maladies. J’essaierai aussi autant que faire se peut d’instaurer un dialogue permanent avec les acteurs sociaux au niveau du ministère de la Santé pour qu’ensemble nous essayions de maintenir les acquis obtenus par les travailleurs, tout en travaillant à les renforcer. En tout cas, c’est cette volonté qui nous anime. Nous sommes tous des compatriotes, chacun d’entre nous a l’obligation de travailler pour le bien-être des populations.

A côté de ce challenge, il y a des également des défis au plan politique...

Le ministre de la Santé est le ministre de tous les Sénégalais. Il doit s’occuper de l’ensemble des problèmes de santé des Sénégalais. Au plan politique, nous sommes originaires de Darou Mouhty, du département de Kébémer, de la région de Louga, mais les défis à relever par rapport aux échéances de 2012 seront des défis nationaux. Si on relève les défis dans cette zone sans faire de même dans les autres compartiments du territoire national, ce ne serait pas efficace. Je suis un responsable national. Je travaillerai à construire la victoire de notre candidat sur le plan national.

La tendance actuelle semble être le retour des anciens responsables aux côtés du président de la République. Que pensez-vous de cette dynamique ?

Je crois que la dynamique enclenchée par le président de la République, qui a consisté à faire revenir certaines figures historiques à ses côtés semble être bien appréciée par les militants du parti et de façon générale par les Sénégalais. C’est une bonne dynamique. Il faudra s’en féliciter et encourager le président de la République à poursuivre cette option pour faire revenir encore dans le gouvernement, les instances de décision, d’autres figures qui sont peut-être actuellement sous-utilisées et qui devraient pouvoir lui apporter beaucoup de choses dans le travail républicain, mais aussi dans le travail politique.

Vous revenez dans le gouvernement après une période de disgrâce. Le chemin a été long...

Les hommes politiques sont faits pour entrer dans le gouvernement et y sortir. Personne ne peut dire je vais rester ad vitam aeternam. Tout comme aucun homme politique ne peut dire je reste en dehors du gouvernement ad vitam aeternam. C’est le chef de l’Etat, investi de la confiance des populations, détenant la légitimité populaire qui, à un moment donné, sort quelqu’un pour faire rentrer un autre ou estime qu’une personnalité politique s’est suffisamment reposée pour pouvoir reprendre du service. La démocratie nous impose de laisser cela à la discrétion du chef de l’Etat élu par la majorité des Sénégalais (...) Je suis un homme politique. Il y a eu des vicissitudes qui sont inhérentes à l’action politique. Je crois que cela est derrière nous. Les retrouvailles de la famille libérale se sont opérées depuis maintenant plus de deux ans. Depuis plus de deux ans, il n’y a plus de nuages entre le parti et nous. Il n’y a plus de nuages entre le président Wade et nous. Je crois que c’est un point d’histoire, mais ce qui est plus important est devant nous.

Vous retournez dans le gouvernement au moment où le leader du Pds a crée l’Alliance pour demain. Que pensez-vous de cette nouvelle entité ?

J’ai eu à dire au président de la République que le création de cette nouvelle alliance entre les partis membres de la Cap 21 dont le Pds et d’autres formations politiques, qui n’étaient pas membres de la Cap 21, mais qui sont de la mouvance présidentielle et d’autres forces qui viennent de rejoindre la majorité, me semble être une bonne chose. Cette entité va dans la bonne direction. L’unité la plus large possible est souhaitée par de larges secteurs de la mouvance présidentielle, qui souhaitent la conservation du pouvoir. L’unité doit d’abord se faire dans la famille libérale. Au-delà de cette famille libérale, nous devons aussi convaincre d’autres forces politiques à se regrouper autour du président pour que l’échéance de 2012 soit une promenade de santé. Je crois que depuis quelques semaines, le président Wade est en train de faire du bon travail dans le sens de regrouper sa famille, revigorer certains responsables, des personnalités politiques, de leur redonner confiance. C’est un travail utile et il n’y a que lui qui peut le faire. Dans ce sens, je crois que de plus en plus, il faut rester confiant quant à la poursuite de ce travail de rassemblement et d’élargissement des bases du président Abdoulaye Wade. Je suis sûr que si ce travail continue, on n’aura pas d’adversaires en 2012.

Mais il y a la question de l’unité entre les responsables...

C’est une question qui se pose dans certaines fédérations. Il faut l’avouer, mais nous allons à une élection présidentielle où nous n’avons qu’un seul candidat : Abdoulaye Wade. Ce ne sont pas des élections législatives ou locales, mais une élection présidentielle. Les quelques divergences, qui peuvent exister entre deux grands responsables dans un département ou ailleurs, ne peuvent pas constituer un handicap majeur pour la conquête de l’électorat. Je suis sûr qu’avant 2012, toutes les plaies seront pansées. Abdoulaye Wade se déploiera pour rapprocher les grands responsables au niveau des départements, pour une campagne harmonisée, une unité d’action dans toutes les fédérations.

Cela pourrait être le cas à Darou Mouhty entre Thierno Lô et vous ?

Partout. Il n’y a plus de problèmes entre Fada et Thierno Lô. Ce sont des questions que nous avons dépassées. Les gens oublient que nous nous sommes donné la main pendant les élections locales pour aller aux élections. Et nous avons gagné. Ce que nous avons réussi dans le cadre d’une élection locale, il est plus facile de le réussir pendant une élection présidentielle.