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Politique

[ Opinion ] Monsieur Mody Niang, vous permettez ?

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[ Opinion ] Monsieur Mody Niang, vous permettez ?

Mody Niang avait publié une contribution sur le non-lieu total accordé à l’ancien premier ministre Idrissa Seck, en soulignant qu’il n’est aussi blanc qu’il le clame, Fatou DIOP le contredit. Le débat est posé. A vous de juger !

Il m’a été très difficile de rédiger une réponse contre Monsieur Mody Niang suite à sa contribution largement publiée dans la presse, ce vendredi 8 Mai 2009. Le Monsieur en question est une figure emblématique de l’espace médiatique de par ses contributions constantes qui ont toujours eu comme soubassement la défense des valeurs et des principes républicains. Cependant ma surprise a été grande en parcourant sa dernière contribution intitulée : « Malgré son non-lieu, Idrissa Seck est loin, très loin d’être blanc ». Monsieur Niang a été d’une légèreté intellectuelle inquiétante en s’attaquant vertement à Idrissa Seck qu’il a traité de tous les noms d’oiseaux. Il est même allé plus loin que le politicien Abdou Aziz Diop qui s’est autoproclamé politologue pour mieux régler des comptes.

« Nous n’avons donc pas attendu l’extinction du soleil, c’est-à-dire huit milliards d’années, pour découvrir qu’Idrissa Seck est un voleur et un sacré menteur. » conclut-il après avoir aligné une litanie d’hypothèses, d’accusations et de suppositions. Le texte en question, de par son titre, laissait entrevoir un moyen de limiter le ridicule qui a encadré les accusations faites contre Idrissa Seck et de mettre de l’eau au moulin des accusateurs tous azimuts. Mais en fin de compte, pour démontrer que Idrissa Seck est non seulement loin mais qu’il est très loin d’être blanc, Mody Niang nous a étalé du déjà entendu et du déjà lu. Il croyait, peut être trop, en ses capacités d’agencement des faits qui devrait, certainement, du point de vue de son estrade intellectuel, lui autoriser l’incroyable conclusion qui a aboutit à des certitudes après avoir fait une démonstration basée sur des supputations. Pour asseoir ses accusations, il nous parle de la fameuse interview d’Ousmane Ngom dans l’observateur du lundi 26 Avril 2004. Il consacre à son texte de larges extrait de cette interview sans préciser que l’ex souteneur de Diouf qui s’est opposé à l’alternance, avait, à cette occasion, démontré tout son obsession à vouloir enterrer un adversaire politique gênant jusqu’à devoir insulter l’intelligence des sénégalais. Il avait déclaré, par exemple, à cet effet que « Tout le monde sait qu’à Thiès, on n’a même pas investi là bas 20 milliards même pas 15 milliards. Alors ou sont passés les 43 milliards débloqués par l’Etat. C’est un crime économique » Alors qu’en avril 2004 la première tranche des chantiers de Thiès n’était même pas encore achevée. Comment peut-on parler de crime économique alors que l’investissement n’est même pas encore effectif pour pouvoir faire une différence entre la somme débloquée et la somme effectivement investie ? Ce n’est vraiment pas logique mais Monsieur Niang pense que des affirmations d’une telle personne peuvent être érigées en vérités d’évangile dès l’instant qu’elles n’ont pas été démenties.

Mody Niang nous a également et bien évidemment sorti le protocole de Rebeuss pour étayer les affirmations d’un journaliste, un « ami » nous apprend t-il, qui aurait estimé le différend entre Wade et Idrissa Seck « à quelque 60 milliards de francs Cfa ». Il nous rapporte que son ami avait écrit que Idrissa Seck aurait « déjà versé 7 milliards, devrait encore verser 10 milliards à sa sortie de prison et 10 autres dans les six prochains mois. Ce qui ferait un total de 27 milliards sur les 60 qu’Idrissa aurait planqués quelque part dans le monde. » Mody Niang qui ne semble pas être ébranlé par les chiffres avancés à cru à une certaine génie du rafistolage pour faire une corrélation avec le fameux document brandi par Wade devant les télévisions, au lendemain de la dernière élection présidentielle, pour accuser Idrissa Seck de s’être engagé à restituer de l’argent à l’Etat. Une affirmation qui a été énergiquement démentie par ce dernier. Ce que Monsieur Niang, dans sa revue de presse commentée n’a pas daigné signaler, lui qui, tout au long de son pamphlet, à pris tout acte non-démenti comme une vérité coranique. Le 20 mars 2007, l’ancien Premier ministre avait répondu à Wade en ces termes : « Des accusations on peut en formuler cinquante mille par jour. » dit-il avant d’ajouter « Les nouvelles accusations sont aussi fausses que les premières, elles sont aussi fausses que celles qui portent sur l’atteinte à la sûreté de l’Etat et sur les chantiers de Thiès. » Pire, l’épisode qui a suivi la sortie de Wade au lendemain des élections a comme par hasard, royalement ignorée par le sieur Niang. En effet, Maître Nafissatou Diop, la notaire qui a été désignée comme facilitatrice a vigoureusement démenti l’accord. Elle a clairement indiqué qu’un faux avait été brandi pour nuire à Idrissa Seck. Aucune procédure visant à se pencher sur la fausseté ou nom de l’acte n’a été enclenchée. L’idée a été trouvée de faire taire la contestataire en engageant des poursuites contre elle pour lui retirer son statut de notaire. Il se trouve également que Monsieur Niang qui donne du crédit aux propos de Wade semble ignorer que le même Wade a déclaré devant les caméras de la télévision, le 21 Janvier 2007 que les accusateurs de Idrissa Seck « ont été incapables de fournir la moindre preuve de leurs accusations ».Des deux Wade (celui qui accuse et celui qui blanchit), Mody Niang a tout simplement préféré croire celui qui se livre à des accusations tous azimuts sans administrer la moindre preuve. C’est vraiment dommage de constater un tel comportement de la part de quelqu’un qui dit défendre les principes alors que le principe de la présomption d’innocence aurait exigé qu’il réclame des preuves.

Par ailleurs, pour donner plus de crédibilité à sa diatribe, Monsieur Niang nous sort ce qu’il appel un aveu. Idrissa SECK aurait avoué avoir volé d’après lui parce qu’ayant déclaré : « Je ne me suis pas enrichi à la faveur du pouvoir. Les seules ressources que mon passage au pouvoir a mises à ma disposition et qui renforcent mes moyens d’intervention politique et sociale, ce sont les fonds politiques que le Président de la République lui-même m’a discrètement alloués. » « Voilà l’aveu, l’aveu de taille ! Il ne pouvait pas être plus clair. » Finit-il par dire. Monsieur Niang semble montrer à travers cette exclamation qu’il venait de faire une découverte intéressante à force de regrouper des éléments à charge contre l’actuel Maire de Thiès. En réalité, il ne fait que répéter un argument que les pourfendeurs de Idrissa Seck ont toujours brandi sans nous expliquer la logique qui peut pousser qu’un candidat à la présidentielle puisse déclarer avoir volé. Il fait semblant d’ignorer que les fonds politiques sont laissés à l’appréciation discrétionnaire du président de la république. Et ceci conformément à la loi (article 128 du décret 454 du 10/02/2003).Mais le but de la manœuvre c’était de rattacher cette déclaration avec ce qu’il considère comme étant de « l’argent détourné de sa destination normale : le trésor public » Mais Monsieur Niang ne nous donne aucune précision sur cet argent. Il se limite d’ouvrir les guillemets et de nous balancer une affirmation qu’aurait tenue Idrissa Seck devant la commission d’instruction en parlant « des fonds diplomatiques et autres aides budgétaires » sans nous citer une quelconque source crédible. Ni le rapport de l’enquête, ni l’intéressé, ni les magistrats en charge du dossier n’ont été cité. Il se serait, encore une fois, contenté des propos des accusateurs qui avaient remarquablement pullulé en cette période d’ensevelissement d’un adversaire politique gênant, cela n’aurait pas surpris vue les sources qui ont inspirées et alimentées son texte.

Indubitablement Mody Niang a gratuitement versé dans la calomnie et la diffamation. Il a tellement abusé d’une mémoire sélective et d’affirmations gratuites qu’il serait intéressant de s’interroger sur ses intentions. Oser prendre comme vérités des accusations faites contre une personne sous prétexte que cette dernière n’a pas saisie les tribunaux c’est faire preuve d’une légèreté intellectuelle alarmante. Idrissa Seck a toujours eu un comportement constant face aux accusations de ses contempteurs. Il n’a jamais porté plainte malgré les photos d’explosifs affichées à la Une d’un journal présenté comme ayant été trouvé chez lui, malgré les comptes fictifs diffusés dans la presse qui lui ont été attribués, malgré les calomnies, les injures publiques et les mensonges presque quotidiens dirigés contre sa personne. Il ne juge certainement pas nécessaire d’intenter de telles actions puisque devant le faux, la parole de Dieu est toujours sans appel : « voici que la vérité est venue et que le faux a disparu ! Certes le faux est voué à disparaître » (S 17 V81). Toutes les architectures de mensonge contre Idrissa Seck se sont écroulées au fil du temps comme un château de carte sans qu’il n’ait besoin d’y mêler la justice.

Le 13 juillet 2005, contre toute attente, Idrissa SECK avait déclaré dans un cd son innocence de la manière la plus nette possible, en ces termes :

« Même si les enquêtes devaient se poursuivre jusqu’à l’extinction du soleil prévue dans 4 à 5 milliards d’année, personne ne pourra jamais imputer à ma responsabilité un quelconque délit ou crime. Pas un seul centime de détourné ne pourra jamais m’être reproché. Chaque centime que je possède a une origine propre et licite »

Il n’a pas dit « personne ne peut prouver » ou encore « personne ne trouvera »comme l’affirment certains pourfendeurs pour pouvoir ajuster un raisonnement bancal. Idrissa Seck a été catégorique et précis : « personne ne pourra jamais imputer à ma responsabilité un quelconque délit ou crime. Pas un seul centime de détourné ne pourra jamais m’être reproché. Chaque centime que je possède a une origine propre et licite ».

Les faits lui ont donné raison avant l’extinction du soleil. Le fait que Mody Niang ait pris l’initiative de relever le défit est une bonne chose mais il a été mal inspiré en cherchant, à rouler ses lecteurs dans la farine, avec du réchauffé. Il est très dommage de voir un grand défenseur de la république tomber aussi bas.

Monsieur Mody Niang, vous avez été loin vraiment très loin de faire mieux que les enquêteurs qui ont bénéficié de tous les moyens imaginables, et qui ont profité, à souhait, du temps et de l’espace qui leurs à été désignés par l’accusé (extinction du soleil et l’univers) pour relever la culpabilité de Idrissa Seck sans y parvenir. En vous comportant de cette sorte, vous avez juste réussi à exposer un pan de votre personnalité jusque là inconnu des masses.

Ressaisissez-vous, Monsieur le républicain !

Fatou Diop

[email protected]



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